Il ne faut pas se voiler la face, le grand intérêt du tirage au sort des éliminatoires du Mondial-2022, effectué mardi au Caire, était de savoir qui parmi les 10 têtes de série va se coltiner la Côte d’Ivoire dans son groupe.
C’est tombé sur le Cameroun, au grand soulagement des autres ténors africains. Cela ne veut aucunement dire que la vie sera facile et un long fleuve tranquille pour les autres prétendants, mais au moins ils éviteront d’affronter les redoutables Éléphants lors de cette phase des poules. C’est un fardeau de moins. L’Afrique se prépare néanmoins à des chocs et une rude bataille au cours de laquelle les surprises ne seront pas à écarter. En plus de Cameroun-Côte d’Ivoire que le sort a réuni dans le même chapeau, les autres groupes s’annoncent plus ou moins équilibrés avec toutefois un net avantage pour des sélections comme l’Algérie, le Nigeria ou encore la Tunisie. L’Egypte en revanche est tombée dans une poule relevée. Elle doit se méfier du Gabon de Pierre-Emerick Aubameyang, mais aussi de l’Angola, une équipe pas facile à manier notamment à domicile. Le Maroc, quant à lui, aura comme principal rival, la Guinée et son armada de joueurs évoluant en Europe. Rien n’est acquis d’avance, même pour les Verts qui ont hérité à priori d’adversaires largement à leur portée. C’est du moins l’avis de tous les spécialistes et autres observateurs. Seul le Burkina Faso peut poser des soucis à Djamel Belmadi et sa troupe. Une sélection que l’EN a déjà rencontré lors du dernier tour des éliminatoires de la Coupe du monde 2014. Les Algériens, alors sous la houlette de Vahid Halilhodzic, ont eu toutes les peines du monde pour battre les Étalons et arracher leur billet pour le Brésil. La suite tout le monde la connaît avec cette qualification historique aux huitièmes de finales. «C’est vrai que l’équipe du Burkina Faso était absente lors de la dernière CAN 2019 en Egypte, mais pour avoir parlé à Kaboré, le capitaine de cette équipe, que j’ai rencontré à Marseille, il m’a expliqué que sa sélection a été malchanceuse en tombant dans un groupe difficile, mais la qualif’ leur a échappé de justesse.
Donc, ce sera le plus gros morceau, issu du chapeau 2. Ensuite, il y a le Niger et Djibouti, deux équipes sur lesquelles je n’ai pas d’informations précises», a déclaré le coach national au site officiel de la FAF au lendemain du tirage au sort. Il est vrai que le Niger et le Djibouti sont des novices dans la compétition avec peu d’expérience à ce niveau. Cela dit, le Niger en tant que pays frontalier avec l’Algérie connait assez bien notre football et nos joueurs. Ce sera une sorte de derby avec tout ce que cela comporte comme difficultés. Souvent on a eu du mal à le battre chez lui. Même la fameuse équipe de 1982 s’est inclinée à Niamey (1-0) face au Mena, lors des éliminatoires de la Coupe du monde en Espagne. Il faut respecter tous les adversaires y compris le Djibouti dans une double confrontation inédite, puisque c’est la première fois que les deux sélections vont s’affronter. L’excitation est palpable chez les Djiboutiens, notamment chez leur coach, le Français Julien Mette, impatients de rencontrer les champions d’Afrique. Mette a déjà visité l’Algérie en 2018, en tant qu’entraîneur de l’équipe congolaise de l’AS Otoho qui avait pris une véritable correction contre le MCA (9-0) en Ligue des champions. «Ça n’a pas été pour moi une superbe expérience sportivement, mais humainement une expérience très forte de par l’accueil chaleureux et les formidables rencontres que j’ai pu faire à Alger. Tout cela a créé une petite connexion sentimentale avec l’Algérie et je sentais que c’était fort probable que notre équipe puisse affronter l’équipe nationale algérienne», a-t-il confié. Il a avoué par ailleurs que la mission de ses poulains sera des plus délicates, même s’il jouera sans complexe face aux Verts. «Moi, j’aborde l’Algérie comme un match à gagner, tout en sachant qu’il y’a peut-être 5% de chances de le gagner. Mais voilà si l’on ne joue pas ces 5%, on ne fera jamais rien et dans ce cas-là autant changer de sport», ajoute-t-il. Les Verts seront attendus dans tous les stades africains, à eux de se préparer donc en conséquence. Ils auront le temps pour le faire, puisque les éliminatoires ne commenceront pas avant le mois d’octobre prochain. «On connaît l’ensemble du groupe maintenant et on va devoir se mettre sérieusement au boulot afin d’approfondir nos connaissances par rapport à nos adversaires. Chaque match sera évidemment une bataille. C’est une qualification en Coupe du monde qui est au bout. On fait preuve d’optimisme et on va déployer toutes nos forces et tout notre savoir-faire pour prétendre être premier de ce groupe avant de passer à la phase de barrages. Et comme je l’ai souvent dit, et je le répète, tout le monde est averti, le chemin est long et compliqué», dira Belmadi en guise de conclusion.
Ali Nezlioui