Electroménager: Plusieurs distributeurs d’équipements veulent se lancer dans la production locale

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Plusieurs distributeurs d’équipements et fournitures électriques, rencontrés lors du Salon de l’électricité et des énergies renouvelables (SEER) qui s’est ouvert, hier, à Alger, envisagent de se lancer dans la fabrication locale de leurs produits.

Ces distributeurs, purs importateurs jusque-là, veulent monter des usines de fabrication en Algérie, en partenariat avec leurs fournisseurs étrangers, afin de profiter des opportunités offertes grâce aux programmes «prometteurs» de l’efficacité énergétiques et des énergies renouvelables, lancés par les pouvoirs publics.

Ainsi, l’entreprise Iris.JC.Ind compte ouvrir son usine de lampes économiques LED (lampe à diode électroluminescente), connues pour leur consommation électrique faible et leur durée de vie plus longue. La première lampe sortira de cette usine dans six mois, avec un taux d’intégration nationale de 20% qui augmentera progressivement à 80% sur cinq ans, selon les explications du PDG de l’entreprise, Mourad Louadah.

Il s’agit d’un projet monté avec le partenaire technique TAG Corporation, un groupe indien spécialisé dans la fabrication des supports électriques, a précisé le responsable de cette entreprise dédiée initialement à la logistique industrielle et à la distribution de fournitures électriques, mais qui se tourne vers l’industrie énergétique, vu les potentialités de ce secteur.

Iris.JC.Ind va, par ailleurs, assurer l’équipement et l’installation de 2000 chauffe-eau solaires, dans cadre de la 1ère phase du programme nationale de l’efficacité énergétique (PNEE) chapeauté par l’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l’utilisation de l’énergie (Aprue). Interrogé sur les conditions du développement de la production nationale dans le domaine des équipements énergétiques, Louadah a souligné la nécessité de créer un écosystème capable de prendre en charge les différents éléments de cette filière dans toutes ses dimensions organisationnelles, techniques, économiques et financières. Il a appelé, dans ce sens, à encourager davantage les investisseurs dans cette industrie, à revoir le système des subventions à la consommation énergétique et à interdire la convertibilité de la monnaie nationale pour les projets réalisés dans ce secteur, afin qu’elle puisse générer de la valeur ajoutée pour l’économie nationale.

De son côté, l’entreprise Time Smart Energy, négocie avec un partenaire néerlandais la réalisation d’une usine de fabrication d’onduleurs et régulateurs électriques pour l’énergie solaire. Ces équipements sont les composants clés, avec les panneaux et batteries, dans un système photovoltaïque. Selon la gérante de l’entreprise, Djamila Salem, ce genre de projet permettra le transfert du savoir-faire dans ce domaine pointu et de faciliter le déploiement à grande échelle des énergies renouvelables en Algérie.

Toutefois, les efforts d’investissement dans ce domaine doivent être accompagnés d’une meilleure formation, une vulgarisation des pratiques, notamment, à travers l’intégration de la culture des énergies renouvelables dans le système éducatif. L’entreprise Global Réalisation, distributeur de groupes électrogènes, envisage de lancer son usine de fabrication en collaboration technique avec son fournisseur espagnol Himoinsa. «Les négociations sont à un stade trè avancé», affirme un représentant de Global Réalisation, soulignant que cet investissement sera réalisé avec les fonds propres de l’entreprise avec l’aide du financement bancaire. Onelec, spécialiste de la distribution des équipements d’éclairage, veut, lui aussi, convertir son activité d’importation en activité de production.

A ce tire, il examine actuellement avec un fabricant italien un projet de création d’une usine de lampe LED. Organisé sur une surface de 3200 m2 , le Salon de l’électricité et des énergies renouvelables (SEER) regroupe près de 70 opérateurs du secteur énergétiques : fabricants d’équipements, distributeurs, installateurs, bureaux d’études, organismes d’essais et de certifications, centres de recherches et clubs scientifiques des universités algériennes. Son objectif est de mettre en relation ces différents opérateurs, de créer des opportunités d’affaires entre eux, de mettre en avant le potentiel productif algérien, selon les organisateurs. Le salon vise également à faire découvrir au plus grand nombre les nouveautés en matière d’équipements électriques domestiques et sensibiliser le consommateur aux solutions énergétiques alternatives. «Cet événement, étant orienté sur l’électricité en général, donne aussi une importance capitale aux énergies renouvelables qui sont d’actualité, notamment, avec le lancement d’un programme national visant à atteindre, à l’horizon 2030, une part de 27% de la production électrique de sources renouvelables», note un responsable de l’organisation. Plusieurs ateliers et conférences thématiques autour des enjeux énergétiques seront organisés dans le cadre du salon, afin d’enrichir l’échange et le savoir faire entre professionnels du secteur.