Elections locales: Les candidats face à leur destin

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2011

Après trois semaines de campagne au cours de laquelle ils ont tenté de convaincre les électeurs du bien-fondé de leur discours, l’heure de vérité a sonné pour les candidats aux élections locales qui seront demain face à leur destin à l’occasion du scrutin qui verra le peuple choisir ses représentants au sein des 1.541 Assemblées populaires communales et 48 Assemblées populaire de wilaya (APC/APW).

Pour ce faire, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, a assuré que son département est « totalement prêt » pour cette consultation, relevant que certains bureaux itinérants ont déjà commencé à se mettre en place pour permettre aux citoyens vivant dans les zones isolées d’accomplir leur devoir électoral.

Ainsi, ils sont 165.000 candidats représentant une cinquantaine de partis politiques, quatre alliances et des groupes d’indépendants, qui sont en lice pour ces élections. Sur l’ensemble de ces candidats, 51,5% sont âgés de moins de 40 ans et 18% sont des candidates. Plus de 16.000 autres candidats postulent pour le mandat de membre d’APW, parmi lesquels 48% ont moins de 40 ans et 28% sont des femmes. Un total de 12.457 centres de vote, dont 342 nouveaux centres, 55.866 bureaux de vote, dont 3.111 nouveaux bureaux, sont prévus pour cette consultation.

A cet effet, la Gendarmerie nationale a mis en place un plan spécial pour la sécurisation des élections locales à travers tout le territoire national. A ce titre, il a été procédé à la mobilisation des unités territoriales, d’intervention et des unités spécialisées de la Gendarmerie nationale dans les centres et bureaux de vote, dont 156 bureaux itinérants, les zones urbaines et semi-urbaines, les différents lieux de rassemblement, habitations, marchés et la surveillance du mouvement de transport de marchandises. Le dispositif concerne également les axes routiers avec l’exécution d’un plan de patrouilles, de barrages de contrôle aux entrées des agglomérations.

Pour sa part, la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a mobilisé 180 000 agents de police, pour sécuriser les élections de ce jeudi, en traçant un programme spécial pour la sécurisation de ce rendez-vous national. A cet égard, 180 000 agents de police seront mobilisés dont plus de 50 000 au niveau des centres de vote. Les mêmes services veilleront par ailleurs à la sécurisation de 31 676 bureaux de vote; outre la mobilisation au niveau national de 14 unités aériennes, de même que des unités de renfort, des brigades d’intervention rapide et des unités de maintien de l`ordre.

Sur la participation attendue le jour du scrutin, M. Bedoui s’est montré optimiste, relevant que les spécificités des élections locales, le travail de proximité accompli et les préoccupations citoyennes évoquées à cette occasion, feront que le citoyen se sentira plus concerné par le vote.

Le parti du Front de libération nationale (FLN, 1ere force politique, avec 161 siège à l’Assemblée populaire nationale), et qui a présenté des listes de candidats pour toutes les circonscriptions électorales n’a pas caché son ambition de remporter la majorité des APC et APW.

Le Rassemblement national démocratique (RND, 2ème force politique à l’APN avec 100 sièges), entend confirmer lors de ces élections la progression enregistrée aux législatives du 4 mai, au cours desquelles il avait engrangé une trentaine de sièges supplémentaires par rapport à la précédente législature.

Le Mouvement de la société de la paix (MSP, 3ème à l’APN avec 34 sièges) aspire lui aussi à consolider son assise au niveau local.

Le président de la Haute Instance indépendante de surveillance des élections (HIISE), Abdelwahab Derbal, a indiqué que la campagne électorale s’était déroulée dans de « bonnes conditions » et avait enregistré « très peu de dépassements ».

L’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV) a affirmé, elle aussi, que la campagne s’était déroulée dans des « conditions régulières », observant qu »‘aucune plainte n’a été enregistrée ».

La décentralisation dans la prise de décision dans la gestion des collectivités locales et l’élargissement des prérogatives des élus, pour insuffler une dynamique plus soutenue au développement, se sont imposés comme des questions centrales qui ont cristallisé un réel consensus entre les partis.

Le ministre de l’Intérieur avait annoncé dimanche dernier que le projet de loi portant révision du code communal et de wilaya sera adopté avant la fin du premier semestre 2018, précisant que le processus de réforme engagé par le secteur entame sa dernière phase. Un autre projet de loi relatif à la fiscalité des collectivités locales est, également, en préparation pour permettre une décentralisation fiscale, à même de doter ces collectivités davantage de moyens, dans une conjoncture marquée par la contraction des ressources financières. D’autre part, un projet de loi sur la promotion de la démocratie participative, venant en application de dispositions introduites par la dernière révision constitutionnelle, sera prochainement soumis au Parlement. Le texte contiendra de nouveaux mécanismes pour inciter les citoyens à participer à la gestion des affaires locales au niveau des communes et des wilayas. Le Conseil des ministres, réuni le 4 octobre dernier, avait annoncé la décision de consentir un « effort plus soutenu » en direction du développement local. Dans ce cadre, le gouvernement a arrêté une batterie de mesures, dont le dégel de tous les projets de développement. Le projet de loi de finances 2018 prévoit, au chapitre des dépenses publiques, plus de 250 milliards DA destinés directement au développement local.

Les élections des APC et APW, qui interviennent après le scrutin législatif du 4 mai dernier, permettront de parachever le processus de représentation démocratique au sein des institutions élues, dans le cadre des dispositions contenues dans la Constitution révisée en 2016, à savoir les nouvelles garanties du code électoral et la HIISE. La loi organique relative au régime électoral, adoptée par le Parlement en 2016, garantit aux partis politiques le droit de se faire représenter aussi bien dans les bureaux de vote qu’au niveau des commissions électorales communales et de wilaya. Leurs représentants peuvent également assister au dépouillement des bulletins de vote et consigner leurs observations sur le procès-verbal de dépouillement, dont ils reçoivent une copie.La HIISE, qui jouit de larges prérogatives, veille, de son côté, à la probité et à la transparence du processus électoral dans toutes ses étapes.