Elections FAF: Zetchi est-il «grillé» ?

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Kheïreddine Zetchi a-t-il grillé ses chances de briguer un second mandat à la tête de la FAF ? Même si on ne peut pas l’affirmer catégoriquement, force est de constater que sa reconduction est très mal engagée. Sa dernière mésaventure au niveau de la CAF et sa candidature avortée au Conseil de la Fifa l’ont considérablement affaibli et fragilisé par rapport à ses adversaires et une opposition qui a sauté sur l’occasion pour l’enfoncer.

Il faut dire aussi que le MJS lui a porté peut-être le coup de grâce, suite à la fuite dans la presse d’une correspondance envoyée par le ministère à le FAF, le 12 novembre 2020. Un document dans lequel la tutelle dégage toute responsabilité quant à l’éventuel échec de Kheïreddine Zetchi aux élections du Conseil de la Fifa. «(…) Postuler à la dernière minute en sollicitant l’accord de la tutelle au dernier jour de clôture de dépôt des candidatures procède manifestement d’une volonté d’imposer un fait accompli et d’embarquer l’Algérie dans une aventure hasardeuse, sauf à vouloir provoquer un refus prémédité», lui a fait savoir le ministère tout en acceptant le principe de sa candidature. «En tout état de cause, compte tenu du délai butoir et dans le souci de ne pas priver l’Algérie de l’opportunité de gagner une place au sein de la FIFA, le ministre de la Jeunesse et des Sports marque son accord de principe», ajoute la correspondance. Une manière de s’en laver les mains, avant que le document ne fuite, comme par hasard, le lendemain de la défaite de Kheïreddine Zetchi aux élections de la Fifa. Le président de la FAF, pour sa part, condamne «la divulgation d’une pièce officielle paraphée, sortie d’un chrono et ne portant pas l’accusé de réception de la Fédération transmise aux médias». Il pointe du doigt le ministère de la Jeunesse et des sports. «La FAF s’interroge sur l’intérêt et le timing de cette fuite organisée, si ce n’est pour porter atteinte à cette instance et surtout à l’Algérie», écrit-on dans un communiqué publié sur le site de la Fédération. Ce nouvel épisode confirme la rupture entre le MJS et la FAF. Du coup, Zetchi a perdu un soutien de taille, voire décisif dans la perspective des prochaines élections à la présidence de la Fédération. Mais il ne lâche pas prise pour autant. Même s’il n’évoque pas sa candidature, Zetchi a déclaré, hier, qu’il travaille comme s’il va rester longtemps à son poste. Il attend toujours un signe de la tutelle pour amender les statuts de la FAF. «Nous espérons un signe du ministère de la Jeunesse et des Sports afin de trouver une solution aux problèmes de l’amendement des statuts. Je pense sincèrement qu’il faut privilégier l’esprit de responsabilité, car il va bien falloir amender les statuts de la FAF au même titre que toutes les autres fédérations du monde», a-t-il déclaré à son retour de Rabat. Les amendements de la discorde, puisque le ministère a opposé un niet catégorique à la proposition de la FAF, en rappelant l’interdiction de «recourir à toute modification des codes électoraux et des statuts jusqu’à la fin du processus électoral de renouvellement». Visiblement, le courant ne passe plus entre les deux institutions. On voit mal, dès lors, comment Zetchi pourrait sortir indemne de ce bras de fer. A moins que la Fifa intervienne…

Ali Nezlioui