Le Bangladesh a annoncé avoir déployé samedi 600.000 membres de la police, de l’armée et d’autres forces de sécurité pour empêcher les violences lors des élections du lendemain. « Nous assurons le niveau de sécurité le plus élevé en fonction de la capacité du pays », a déclaré à l’AFP un responsable de la commission électorale, Rafiqul Islam.
« Nous espérons qu’il y aura une ambiance pacifique » autour des quelque 40.000 bureaux de vote, a-t-il ajouté. D’après les sondeurs, les législatives doivent permettre au Premier ministre Sheikh Hasina d’obtenir un quatrième mandat. Ce serait une première depuis l’indépendance en 1971. Dans ce pays de 165 millions d’habitants, la campagne des législatives a été marquée par des violences. Treize personnes ont été tuées et des milliers d’autres blessées lors de rixes entre les partisans de M. Hasina et des militants du Parti nationaliste bangladais (BNP, opposition). Le BNP, qui avait boycotté le précédent scrutin en 2014, a accusé les membres du parti au pouvoir, la Ligue Awami, d’avoir agressé ses militants, dont 12.000 ont été blessés, afin de décourager le vote. La Ligue Awami rejette fermement cette accusation. Le leader du BNP, Khaleda Zia, incarcéré dans le cadre d’une affaire de corruption, a également accusé la commission électorale de partialité, ce qu’elle a nié. Le parti fait état de 14.000 militants emprisonnés depuis l’annonce de la date du scrutin, le 8 novembre. « Nous faisons de notre mieux pour avoir une élection libre et équitable », a déclaré M. Islam, répondant aux inquiétudes de l’ONU et des États-Unis. Il ajouté que les autorités pourraient ralentir le débit sur internet pour « empêcher que des rumeurs se répandent ». Le régulateur des télécoms avait déjà interrompu le haut débit jeudi avant de le rétablir le lendemain matin. Le trafic automobile et les transports en commun doivent aussi être limités dimanche pour des raisons de sécurité et pour faciliter les opérations de vote, selon M. Islam