Le secrétaire général du Haut Commissariat à l’amazighité (HCA), Si El-Hachemi Assad, a souligné, lundi à Alger, la nécessité d’amender la loi d’orientation sur l’éducation nationale de janvier 2008 pour supprimer l’aspect facultatif de l’enseignement de tamazight à l’école.
«Le verrou qu’il faut faire sauter est l’aspect facultatif de l’enseignement de tamazight. Il faut débattre davantage de la nécessité d’amender la loi d’orientation de l’Education nationale. Cette loi doit s’adapter aux données de la Constitution de 2016 qui a élevé tamazight au rang de langue nationale et officielle », a-t-il déclaré à l’APS en marge d’une réunion préparatoire du Forum de formation des enseignants de tamazight de la wilaya d’Alger. Si El-Hachemi Assad a jugé «nécessaire» de faire des propositions dans ce sens, soulignant l’importance que le HCA et le ministère de l’Education nationale se concertent sur cette question. Le SG du HCA a reconnu, néanmoins, que «beaucoup de travail a été accompli» et que les avancées sont «visibles, notamment depuis 2014». «Il faut positiver et consolider les avancées», a-t-il ajouté, plaidant pour l’élaboration d’un plan afin de «planifier ce processus de généralisation graduelle de l’enseignement de tamazight» à travers les 27 000 établissements scolaires que compte le pays. «Une responsabilité qui incombe aux institutions de l’Etat : c’est le rôle du ministère de l’Education et du HCA», a-t-il soutenu. L’objectif est d’atteindre une «couverture nationale», selon Si El-Hachemi Assad, précisant qu’actuellement l’enseignement de tamazight est introduit dans 44 sur les 48 wilayas d’Algérie. Evoquant les difficultés d’ordre pédagogique, signalées par les enseignants, le SG du HCA a affirmé que les cadres de l’Education nationale de la wilaya d’Alger ont été conviés, ce lundi, à une rencontre au siège du HCA pour préparer l’atelier de formation prévu du 7 au 10 juillet pour les enseignants de tamazight. Cet atelier «traduit l’engagement du HCA à accompagner l’effort du ministère de l’Education à accompagner les enseignants sur le plan pédagogique mais il constitue aussi l’occasion de débattre des problèmes socioprofessionnels des enseignants de tamazight», a-t-il indiqué. L’atelier, a-t-il poursuivi, sera également «l’occasion de débattre des autres difficultés, encourager la structuration des enseignants de tamazight en association et mettre en place un cadre d’échange et de débat». Un premier atelier de formation pour les enseignants de tamazight des wilayas de l’ouest du pays a été organisé il y a quelques mois à Aïn Témouchent. Un autre sera organisé prochainement pour les enseignants des wilayas de l’est du pays, a-t-il ajouté. Intervenant lors de cette réunion préparatoire du Forum de formation des enseignants de tamazight de la wilaya d’Alger, Moussa Abbas, inspecteur central au ministère de l’Education nationale, a souligné, pour sa part, la nécessité de se doter d’un plan pour la généralisation de l’enseignement de tamazight, appelant les inspecteurs à faire des propositions dans ce sens. Abondant dans le même sens, le directeur de l’Education nationale d’Alger-Centre, Noureddine Khaldi, a estimé que l’aspect facultatif de l’enseignement de tamazight constitue le «principal obstacle» à sa généralisation, plaidant pour l’amendement de l’arrêté ministériel relatif à l’enseignement de cette langue. Le directeur de l’Education nationale d’Alger est, Lahbib Abidat, a mis l’accent, de son côté, sur la nécessité de sensibiliser les parents sur l’importance d’enseigner tamazight à leurs enfants et de revoir les emplois du temps pour encourager les élèves à étudier tamazight. La directrice de l’éducation nationale d’Alger ouest, Sonia Gaïd, a relevé, quant à elle, l’effort déployé par sa direction pour la généralisation de l’enseignement de tamazight dans sa circonscription qui compte, actuellement, 3 996 élèves, assurant que 33 postes budgétaires sont à pourvoir pour la prochaine rentrée scolaire.