Sans sinistrose, ni autosatisfaction, pour éviter les erreurs du passé, s’impose un débat serein privilégiant uniquement les intérêts supérieurs de l’Algérie, qui n’a pas besoin de louanges stériles d’experts organiques , en contrepartie d’une rente, qui d’ailleurs n’ont aucun impact ni sur la société qui connaît mieux ses problèmes que sur les institutions internationales connaissant parfaitement la situation de l’Algérie, discours qui discréditent leurs auteurs ,n’apportent aucune valeur ajoutée pour le pays, donc contre productifs pour le pouvoir lui-même, mais d’un discours de vérité.
Le monde avec la révolution des nouvelles technologies d’information étant devenu une maison en verre, devrait connaître 2025/2030/2040 un bouleversement géostratégique sans précédent et devant s’attendre à une nouvelle reconfiguration économique, militaire et sécuritaire Dans ce cadre, le rapport de la Banque mondiale de mai 2024 , se fonde sur une série d’hypothèses, dont l’accélération des réformes institutionnelles et micro-économiques par la levée des contraintes aux affaires, l’encouragement à l’investissement productif et une plus grande rigueur budgétaire, dont d’ailleurs le dernier rapport de la Banque d’Algérie de 2024 reprend la majorité des données économiques. Tout processus de développement et quelque soit le pays, a pour finalité l’amélioration de la situation sociale de la majorité des citoyens : brandir le PIB, un balance commerciale excédentaire, le niveau de réserves de change a une signification limitée , si on assiste à la détérioration du niveau de vie des populations frappées par l’inflation et le chômage ,comme existent un lien dialectique entre sécurité et développement . Ainsi un taux de croissance relativement élevé en T1 par rapport à un taux de croissance faible en T0 donne cumulé, un taux faible et un taux d’inflation et de chômage faible en T1 par rapport à un taux élevé en T0 donne cumulé un taux élevé d’où l’importance de raisonner sur une longue période entre 5/10 ans. L’on devra ainsi éviter la manipulation des données devant les insérer au sein d’un cadre théorique cohérent, Morgenstern le fondateur de la statistique opérationnelle moderne ayant écrit à la fin de sa vie un ouvrage « comment mentir par la manipulation des statistiques ». Pour éviter toutes mauvaises interprétations, toutes les données de cette présente contribution proviennent du gouvernement algérien et des institutions internationales
1.-Des indicateurs financiers positifs mais un important déficit budgétaire, des taux d’inflation et de chômage relativement élevés entre 2022/2024
. Selon les derniers rapports pour l’année 2023 de la Banque d’Algérie et de la Banque mondiale en 2023, les indicateurs macro financiers sont relativement positifs mais fortement dépendants de la rente des hydrocarbures et devant entre 2025/2030 les synchroniser avec la sphère réelle. .Les réserves de change non compris les réserves d’or évaluées très fluctuant entre 10/12 milliards de dollars, ont atteint à la fin de l’année 2023 , 68,9 milliards de dollars contre 60,9 milliards de dollars à fin 2022, un niveau qui garantit 16,1 mois d’importation . Pour la dette extérieure, elle se situe à 3,1 milliards de dollars à fin 2023, contre 3,03 milliards en 2022, la dette représentant toujours moins de 1% du PIB du pays. . Dans son dernier rapport publié le 22 mai 2024 , la Banque mondiale confirme une hausse du PIB de 4,1 %, mais s’attend à un ralentissement de la croissance de l’économie algérienne en 2024 (2,6%), puis à une croissance en 2025 (3,7%) et 2026 (3,2%). ., 2025 et 2026. Mais tant le FMI que la Banque mondiale s’inquiètent du niveau élevé du défit budgétaire qui non maîtrisée et destiné aux segments improductifs, c’est une loi universelle, source d’inflation, en précisant que le prix de référence du baril de pétrole brut ayant été fixé à 60 dollars et le prix du marché du baril de pétrole brut de 70 dollars, étant un simple artifice comptable et en référence à la loi de finances 2023, l’Algérie a besoin d’un baril de pétrole à près de 149,2 dollars pour assurer cet équilibre selon les données du rapport du FMI d’octobre 2022 contre 135 dollars pour l’exercice 2020/2021 et 100/109 pour l’exercice 2019/2020. Rappelons que la loi de finances complémentaire 2023, avait prévue des recettes de 8926 milliards de dinars contre 7091,9 milliards initialement, les dépenses budgétaires passant de 13786,8 milliards de dinars à 14706,8 milliards de dinars donnant un déficit budgétaire de 5780 milliards de dinars au cours de 134 dinars un dollar d’environ 43,13 milliards de dollars. Pour la loi de finances 2024, il est prévu , une hausse historique des dépenses à 15.275,28 milliards de dinars, soit au cours de 134 dinars, 113,99 milliards de dollars un dollar, alors que les recettes devraient s’établir à 9.105,3 milliards de dinars – 67,95 milliards de dollars soit un déficit 6170 milliards de dinars, 46,04 milliards de dollars. Reste la dette publique qui est estimée, selon le FMI, en 2022, à 63% du PIB, 65,3% en 2023, et pour le gouvernement algérien 47% en 2023 (source DG du Trésor) car ayant réévalué le PIB en 2023 de près de 33% en ayant inclus la sphère informelle, donnant donc un ratio plus faible. Mais quel que soit le taux, cela reflète une situation maîtrisable par rapport à bon nombre de pays développés. Concernant l’inflation, selon Statisca International entre 2014 et fin 2023, il a évolué ainsi : de 2014 à 2023 : 2014-2,92%, 2015 4,78%-2016 6,40%- 2017-5,59% – 2018 -4,27%- 2019- 5,60%- 2020- 6,70%- 2021-8,70% – 2022- 10,20% – 2023- 9,2%. Par contre, pour la banque d’Algérie l’inflation s’est atténuée en 2023, enregistrant un taux de 7,4% à la fin de l’année 2023, contre 9,29% à fin 2022. Qu’en sera-t-il pour 2024 où depuis la fin du second trimestre 2024 , on assiste à des tensions sur bon nombre de produits tant agricoles que durables ? Dans le cadre de la cohésion sociale le Gouvernement a consacré en 2023 environ 5000 milliards de dinars aux transferts sociaux soit au cours de 134 dinars un dollar, 37,31 milliards de dollars. Concernant le taux de chômage lié à la forte pression démographique avec des besoins croissants, dans tous les domaines, la population étant estimée à 46,7millions d’habitants au 01 janvier 2024, 50,5% sexe masculin, 49,5% sexe féminin, avec une prévision de 47,4 fin 2025 et s’orientant vers 50 millions horizon 2030, la population active en âge de travailler est évaluée à environ 13,02 millions fin 2023. Il faudrait un taux de croissance selon la majorité des experts internationaux de 8/9% entre 2025/2030 afin d’absorber le flux additionnel de demande d’emplois de 350.000/400.000 /an qui s’ajoute taux de chômage actuel. Le directeur général de l’emploi et de l’insertion au ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale a fait savoir, fin 2023 que le total des bénéficiaires avait atteint près de 2350 000 bénéficiaires (source APS ) Rapporté à la population active fin 2023, en fonction des données du ministre du travail , nous aurons un taux de chômage de 18,07% , la Banque mondiale pour 2022 estimant le taux de chômage à 14,9% contre 14,5% en 2021, ces taux incluant .les emplois-rente et les sureffectifs dans les administrations et entreprises publiques ,. le pouvoir d’achat dépendant avant tout de l’accroissement de la production et de la productivité interne.
2.-, Pour atteindre 400 milliards de dollars horizon 2028 2030 , une croissance forte reposant sur des entreprises compétitives
Le fondement du développement du XXIème siècle reposant sur la bonne gouvernance et le savoir avec de profondes réformes structurelles permettant l’émergence d’entreprises concurrentielles , condition sine qua non de l’accélération de la diversification de l’économie algérienne, devant transformer le capital argent qui n’est qu’un moyen, en capital productif. Le PIB selon le FMI après réévaluation du PIB par le gouvernement algérien en 2023 d’environ 33% en incluant une part de la sphère informelle, de 243 milliards de dollars qui devrait passer en 2024 à 268 milliards de dollars (la troisième puissance africaine) à 293 milliards de dollars en 2025, à 318 milliards de dollars en 2026 et à 370 milliards de dollars en 2028. Ce montant du PIB pourrait atteindre 400 milliards de dollars entre 2029/2030, sous réserve d’un taux de croissance de plus de 4/5% par an . Mais ces objectifs sont tributaires d’une plus grande rigueur budgétaire, éviter de dépenser sans compter, Il s‘agira de créer un nouveau tissu économique reposant sur les nouvelles technologies ne devant plus assainir des entreprises publiques qui ont coûté au trésor public 250 milliards de dollars selon un rapport du premier ministère durant les trente dernières années à fin 2020( source APS) et les assainissements ont continué entre 2021/2023, 80% de ces entreprises étant revenues à la case de départ . Cela montre que cela n’est pas une question de capital-argent, et devant retenir les expériences réussies, ne pouvant privatiser partiellement ou totalement que les unités potentiellement rentables ( goodwill positif).Il s’agira par des mécanismes transparents d’intégrer la sphère informelle, produit de la bureaucratie et enfant la corruption, au sein de la sphère réelle car dans sa note de conjoncture fin décembre 2023, , la banque centrale indique qu’avec une part de 33,35 % du total de la masse monétaire à fin septembre 2022, contre 33,47% à fin 2021, la circulation fiduciaire hors banques, s’est accrue de 10,18% entre les deux périodes, soit 7395 milliards de dinars à fin septembre 2023 contre 6712 milliards de dinars fin décembre 2021, soit au cours de 134 dinars un dollar passant de 50,08 milliards de dollars à 55,15 milliards de dollars .Tout cela renvoie à l’urgence au sein d’une planification stratégique, des entrées en devises fonction de l’évolution des prix des hydrocarbures, des capacités d’attrait de l’investissement étranger, de la réforme du système financier dans sa globalité, banques, fiscalité, douane, domaine, du système socio éducatif depuis le primaire au supérieur en passant par la formation professionnelle, , du foncier et des institutions avec une réelle décentralisation autour de six à sept grands pôles économiques régionaux, pour une participation citoyenne et dont la levée du blocage numéro un de l’économie algérienne, l’hydre bureaucratique qui enfante la sphère informelle.
En conclusion, l’objectif stratégique pour l’Algérie , en étant réaliste, la transition d’une économie de rente à une économie diversifiée hors rente dans le cadre des nouvelles mutations mondiales, dans la pratique des affaires n’existant pas de sentiments mais que des intérêts, suppose une nouvelle gouvernance et une réorientation de l’actuelle politique socio-économique s’adaptant aux nouvelles mutations mondiales .