Les efforts menés par le secteur des Ressources en eau durant le premier semestre 2021 pour le renforcement de l’alimentation en eau potable en vue de faire face à la crise qui sévit par le manque de précipitation et de répondre aux besoins croissants des citoyens ont été couronnés par la mise en service de 70 forages d’un débit de 81 000 m3/jour, a indiqué, hier, le ministère des Ressources en eau.
Selon un bilan d’activité du premier semestre 2021 réalisé par le ministère, 13 autres projets d’alimentation en eau potable (AEP) connaissent un «bon rythme d’avancement», précisant que leurs réceptions interviendront avant le 30 juin. L’impact de l’ensemble de ces réalisations va contribuer à améliorer la desserte de l’eau potable au profit d’une population de près de 5 millions d’habitant durant la saison estivale, a fait savoir la même source. S’agissant du volume des réserves des 80 barrages à travers le territoire national, il a atteint à fin mai dernier les 3380 millions de mètres cubes, alors qu’il était de 3357 hm3 en janvier. Selon le ministère les barrages du pays disposent d’une capacité globale de 7744 millions de mètres cubes.Quant aux ressources en eau souterraines, elles sont constituées de 26 152 forages permettant d’assurer une production de 951 hm3/an. Faisant état d’un «déficit hydrique» résultant des effets du dérèglement des conditions climatiques, le ministre des Ressources en eau a expliqué que les derniers épisodes pluviométriques enregistrés se sont traduits par des apports en eau «assez confortables» pour l’est du pays, avec un taux de remplissage des barrages qui a atteint les 70% pour cette région. Par contre, les régions de l’Ouest et Centre particulièrement du Grand Alger, elle reste frappée par une insuffisance significative de la ressource superficielle, constituant à hauteur de 60% comme la source sollicitée pour l’AEP. Concernant la mobilisation des ressources en eau non conventionnelles, dix grandes stations de dessalement de l’eau de mer et 26 stations de déminéralisation des eaux saumâtres ont permis de produire 1,6 million m3/j d’eau dessalée et 112 475 m3/j d’eau déminéralisée, a souligné le rapport. Pour prévenir des phénomènes d’inondations, il a été souligné que les bilans des opérations de curage et d’entretien des cours d’eau et des ouvrages d’évacuation des eaux pluviales a atteint 497 699 avaloirs et regards, 1448. 664 km de collecteurs d’assainissement et plus de 529 000 km de tronçons d’oueds et de canaux d’eau pluviale. En termes d’irrigation agricole, le rapport a précisé qu’en raison de la faiblesse des réserves en eau malgré les moyens mobilisés, «la campagne d’irrigation 2021 s’annonce avec des ressources insuffisantes au niveau du Chellif, critique à l’extrême ouest du pays et davantage menacée dans l’«Algérois». Par ailleurs, le rapport du ministère a évoqué des contraintes au niveau de l’activité des EPIC du secteur, évoluant, selon lui, dans des conditions «extrêmement difficiles» liées aux contraintes de la faiblesse de la tarification et de l’importante diminution des contributions de l’Etat, octroyées à ces établissements au titre de la sujétion de service public, accordées en compensation de la tarification administrée. Pour y remédier, le ministère a plaidé pour l’octroi d’un appui financier d’un montant global de 24 milliards DA pour couvrir «leurs dépenses incompressibles».
Ahmed Itchiran