Un plan d’action national pour la promotion des exportations des produits agricoles et agro-alimentaires est en cours d’élaboration, a annoncé jeudi à Alger, le ministre du Commerce, Saïd Djellab.
« Nous sommes en train de travailler, sur un plan d’action national pour la promotion des exportations des produits agricoles et agro-alimentaires, inspiré de la stratégie nationale des exportations », a indiqué M. Djellab lors d’un Forum sur la filière fruits et légumes à l’export, organisé en marge du Salon de l’élevage et de l’agroéquipement. Ainsi, d’ici la fin de l’année en cours, « deux instruments seront fin prêts pour la promotion des exportations hors hydrocarbures notamment agricoles à savoir un plan d’action pour la promotion des exportations des produits agricoles et une stratégie nationale de diversification des exportations », a-t-il ajouté. Selon lui, ces deux instruments devraient consolider la politique commerciale engagée par les pouvoirs publics en faveur des exportations. Pour M. Djellab, une dynamique en matière d’exportation hors hydrocarbure est en train de se déclencher. Pour appuyer ses propos, il rappelle que durant les huit (8) premiers mois de l’année 2017, les exportations algériennes hors hydrocarbures avaient atteint 1,2 milliard de dollars pour passer à deux (2) milliards de dollars durant la même période de 2018. Détaillant le plan d’action visant à promouvoir les exportations des produits agricoles, le ministre a précisé qu’il s’articulait sur cinq (5) axes à savoir la mise en place d’une cartographie des produits agricoles, la certification de l’ensemble des laboratoires de certification et de normalisation des produits agricoles, la compétitivité du produit agricole, la mise en place d’une logistique facilitant l’exportation de ces produits et enfin l’accompagnent de l’exportateur à l’étranger. Abordant la cartographie des produits agricoles, le premier responsable du secteur a reconnu que, certes, l’offre agricole existait, toutefois, ces produits agricoles devraient être « exportables » et surtout « certifiés », et ce, pour réussir à les placer sur les marchés internationaux. Pour ce qui est de la certification de l’ensemble des laboratoires de certification et de normalisation des produits agricoles, le ministre a fait savoir qu’un travail était en cours avec les producteurs agricoles et notamment avec les exportateurs avec l’implication du ministère de l’Agriculture et d’autres ministères pour faire un diagnostic de tous les laboratoires de certification et de normalisation. M. Djellab a également révélé que son département ministériel travaillait actuellement en concertation avec l’Organisme algérien d’accréditation (ALGERAC) pour accréditer tous les laboratoires de certification publics et privés à l’effet de renforcer la certification des produits agricoles. Selon lui, les premiers résultats de ce travail verront le jour vers la fin novembre prochain. Evoquant le troisième axe de ce plan d’action, lié à l’aspect compétitivité, le ministre a jugé que pour réussir à conquérir les marchés internationaux, le secteur de l’agriculture aurait besoin beaucoup plus de l’innovation et de transferts technologiques, comme éléments clés pour que les produits algériens deviennent compétitifs. La logistique est l’autre facteur déterminant de la compétitivité du produit national, selon le ministre. M. Djellab, à ce titre, fait part d’un travail en cours entre son département et le ministère des Travaux Publics et des Transports pour l’élaboration d’une cartographie de plates-formes logistiques. Ainsi, dans le cadre de l’intégration continentale, un travail est en cours d’élaboration pour la mise en place de deux plates-formes logistiques: la première à Tindouf et la seconde à Tamanrasset, a- t-il fait savoir. Ces deux plates-formes, a-t-il dit, devraient permettre de rapprocher les exportateurs algériens des pays africains voisins. D’autres plates-formes à l’étranger, en Russie notamment, sont à l’étude, a-t-il ajouté Abordant le volet accompagnement de l’exportateur, le ministre a indiqué: « nous sommes en concertation avec le ministère des Affaires étrangères pour mettre en place un dispositif pour que les représentations commerciales jouent leur plein rôle dans l’accompagnement des exportateurs. » Dans le même ordre d’idées, M. Djellab a mis l’accent sur la nécessité d’encadrer les opérations d’exportation des produits notamment agricoles. Faisant, à ce propos, le point sur l’encadrement financier, il a souligné l’absence d’un système de financement adapté à l’exportation. Ainsi, des réformes sont prévues pour qu’il y ait une adaptation des instruments de financement, y compris les systèmes bancaires et les services de soutien et d’aides à l’exportation, a-t-il indiqué. Evoquant, à ce titre, le rôle du Fonds de soutien pour la promotion des exportations, M. Djellab a fait savoir qu’un travail était en cours à l’effet d’examiner la possibilité d’introduire le fret terrestre, au titre du soutien accordé aux exportateurs par ce Fonds. « Pour le moment, le Fonds de soutien pour la promotion des exportations subventionne le fret international maritime et aérien. Ainsi, nous avons pris l’initiative d’introduire également le fret terrestre. Si on veut exporter vers l’Afrique, le fret terrestre serait très utile. » Parmi les actions prévues pour promouvoir les exportations notamment des produits agricoles, le ministre a également cité l’introduction d’une prime à l’exportation basée sur la valeur ajoutée, la mise en place d’un agrément devant faciliter les exportations, la promotion du métier de l’exportateur et l’élaboration d’un guide au profit de l’exportateur.
A.A