Diplomatie: Au Conseil de sécurité, l’Algérie plaide pour une justice soudanaise souveraine et exigeante face aux crimes commis au Darfour

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L’Algérie a réaffirmé, par la voix de son représentant permanent adjoint auprès des Nations Unies, Toufik Laid Koudri, l’importance de faire de la justice et de la reddition de comptes les fondements d’une résolution globale, durable et équitable du conflit au Soudan, en particulier dans la région du Darfour, théâtre de violations graves depuis plus de deux décennies. Intervenant jeudi à l’occasion de la présentation du rapport semestriel du Procureur adjoint de la Cour pénale internationale (CPI) sur la situation au Darfour, le diplomate algérien a déploré l’absence de résultats concrets dans les affaires en cours, vingt ans après le renvoi du dossier à la CPI, en dépit de certains progrès signalés dans le 41ᵉ rapport périodique du Procureur.

Face aux récents développements dans l’Ouest du Soudan, M. Koudri a souligné que la mise en place d’un processus de justice transitionnelle et de reddition de comptes piloté par les Soudanais eux-mêmes constitue une condition essentielle à la consolidation de la paix. Il a appelé à mobiliser tous les moyens disponibles pour renforcer les structures judiciaires nationales, dans le respect du principe de complémentarité avec la Cour pénale internationale, et à garantir une pleine appropriation du processus par les institutions soudanaises. Cette approche, a-t-il précisé, doit être soutenue par des partenariats solides avec les acteurs régionaux et internationaux. Le diplomate a salué les efforts du gouvernement soudanais dans la mise en œuvre du Plan national de protection des civils, fondé sur le respect du droit, des droits humains et de la primauté de la loi. Il a mis en avant l’importance des cadres régionaux, tels que l’Accord de paix de Juba et les mécanismes de l’Union africaine, pour développer des solutions durables, adaptées et cohérentes avec la réalité locale. L’appui constant de la communauté internationale, combiné à un engagement sincère de tous les acteurs soudanais, est, selon lui, indispensable pour parvenir aux objectifs de justice, de vérité et de réconciliation. Abordant la situation humanitaire catastrophique à El-Fasher, assiégée depuis plusieurs semaines par les Forces de soutien rapide (FSR), M. Koudri a dénoncé la violation flagrante de la résolution 2736 du Conseil de sécurité. Il a exigé que ce siège, imposé à une population de plusieurs centaines de milliers de civils sans défense, fasse l’objet d’un examen rigoureux. Il a également condamné les attaques ciblant les travailleurs humanitaires et les infrastructures civiles, en particulier les hôpitaux, affirmant que de tels actes pouvaient être qualifiés de crimes de guerre, appelant à la poursuite effective de leurs auteurs. Le diplomate algérien a par ailleurs pointé du doigt le soutien étranger apporté à certains groupes responsables de ces exactions, considérant ce facteur comme une cause directe de la perpétuation de la crise. Il a réitéré l’appel ferme de l’Algérie à cesser toute ingérence extérieure et à condamner publiquement ces interventions destructrices. Insistant sur le respect absolu de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Soudan, M. Koudri a conclu son intervention en appelant les parties au conflit à faire prévaloir le dialogue sur la violence, et a renouvelé le soutien total de l’Algérie aux efforts de l’Union africaine et des Nations Unies pour ramener la paix entre les frères soudanais.

Nora Mohammedi

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