Développement local: Une nouvelle vision se dégage

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La nouvelle vision en matière de développement local en Algérie doit se traduire par une approche «multidimensionnelle, cohérente et transparente» intégrant les dimensions économiques et sociales, ont estimé les participants à la rencontre gouvernement-walis, dont les travaux ont pris fin hier au Palais des nations après deux jours de débat.

Les participants ont appelé à mettre en valeur les ressources humaines locales, sans oublier les ressources naturelles et patrimoniales locales, tout en insistant sur la promotion des activités économiques adaptées aux territoires, à travers le soutien aux entreprises économiques productives, créatrices d’emploi et de richesse. Pour cela, ils ont mis en avant la nécessité d’accompagner les collectivités locales à la mise en œuvre des dispositions de la loi organique relative aux lois de finances, laquelle instaure une nouvelle vision en matière de financement du développement local. Les intervenants ont souligné l’impératif pour la wilaya et la commune d’élaborer des plans de développement socio-économique pluriannuels en tenant compte de l’impératif de la valorisation des potentialités locales. Ils ont proposé aussi de recentrer les projets autour d’objectifs «mieux maîtrisés et clairement affichés», de procéder à la refonte des procédures d’inscription des autorisations de programme et de délégation de crédits de paiement à l’indicatif des walis, sous forme de contrats programmes pluriannuels entre le gouvernement et les walis. D’autres propositions ont été émises concernant le volet social qui vise l’amélioration de l’efficacité des programmes et dispositifs sociaux, afin de garantir la stabilité sociale. Il s’agit, dans ce sens, d’assurer l’équité dans l’accès aux services et prestations de base (assainissement, AEP, électricité, gaz, télécommunications, santé, éducation, formation et transport. La consolidation de l’approche participative locale et le renforcement de l’écoute sociale, afin d’impliquer le citoyen dans la détermination des besoins et sa participation à la réussite des actions à mener figurent aussi parmi les suggestions des participants. Les intervenants ont jugé, par ailleurs, nécessaire d’élargir les prérogatives et responsabilités des walis en matière de gestion des programmes de développement relevant de leurs wilayas, en les dotant des moyens appropriés. Par ailleurs, l’accent a été mis sur l’élaboration d’une nouvelle stratégie adéquate de réponse aux crises qui doit repenser les modes de prévention, de coordination et d’intervention, d’où l’impératif de définir une stratégie de réponse à même de permettre de prendre en charge efficacement la crise, à travers la séparation des fonctions, pour combattre la confusion. Ils ont proposé également de mettre en place un dispositif permettant de maîtriser l’information interne, en diffusant des informations complètes, fréquentes, exactes tout en gardant la cohérence des messages dans la durée. Ils ont insisté sur la nécessité, en cas de crise majeure, de mettre un dispositif visant à assurer la continuité et l’accès aux services publics de base (eau, électricité, gaz, circulation, scolarité et approvisionnement). Les intervenants ont souligné la nécessité d’une gestion numérique des plans Orsec.

L’Algérie «est sur le point de réaliser un équilibre dans la balance des paiements», ce qui lui permettra, a-t-il dit, «de sortir du tunnel et de réaliser un nouveau départ pour l’économie du pays».

L’utilisation de nouveaux moyens et technologies d’intervention et de gestion des catastrophes  a été vivement recommandée avec l’appel à la mise en place d’un système national de veille, d’un système national d’alerte précoce et d’un système national de communication et d’alerte immédiatement après la survenance d’un risque. Dans son allocution à l’ouverture de cette rencontre, tenue sous le thème «relance économique, équilibre régional, justice sociale», le président de la République avait insisté sur la mise en place des règles de la gouvernance, la garantie de l’équité sociale et le rééquilibrage régional. Le Président Tebboune a fait état d’«indicateurs et de signes pour une sortie du tunnel pour l’Algérie», en ce sens que «pour la première fois depuis plus de deux décennies, la valeur des exportations, moins de 2 mds de dollars annuellement, a atteint 3,1 mds de dollars et pourra s’établir à 4 voire 4,5 milliards de dollars d’ici la fin de l’année». L’Algérie «est sur le point de réaliser un équilibre dans la balance des paiements», ce qui lui permettra, a-t-il dit, «de sortir du tunnel et de réaliser un nouveau départ pour l’économie du pays».

Réitérant l’attachement au caractère social de l’Etat, étant un des principaux principes de la déclaration du 1er Novembre, le chef de l’Etat a mis en avant toute l’importance d’investir dans le capital humain et de dépasser les disparités sociales et régionales.

Pour le Président Tebboune, «l’Algérie est une force de frappe régionale qui apporte la paix dans la région et le monde entier reconnaît sa puissance». De par la force et le pouvoir de l’Etat qui «émane du peuple», le Président Tebboune a annoncé plusieurs décisions à caractère socio-économique, annonçant la consolidation de l’arsenal juridique de lutte contre la corruption, tout en s’engageant à protéger les responsables intègres», précisant que cette entreprise «sera confortée par un dispositif juridique spécial. Pour protéger le citoyen et préserver sa dignité, le président de la République a donné des instructions pour l’élaboration de textes de loi criminalisant la spéculation sur les produits de base, annonçant l’entrée en vigueur, dans les deux prochains mois, de l’allocation chômage dans le cadre de la Loi de finances 2022. Il a, en outre, ordonné «la création de zones d’activités loin de la bureaucratie tout en veillant à faciliter l’octroi de parcelles de terrain aux artisans, et à assurer le contrôle de ces activités et investissements». Le président de la République a également appelé à un nouveau découpage administratif pour la promotion de nouvelles wilayas déléguées dans les Hauts-Plateaux et au nord du pays. Réitérant l’attachement au caractère social de l’Etat, étant un des principaux principes de la déclaration du 1er Novembre, le chef de l’Etat a mis en avant toute l’importance d’investir dans le capital humain et de dépasser les disparités sociales et régionales. Par ailleurs, le développement inclusif et durable, particulièrement au niveau local, est en tête des préoccupations des pouvoirs publics en vue de créer un équilibre entre les wilayas et subvenir aux besoins des citoyens, a affirmé, pour sa part, le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane. Il a précisé que «la question du développement local durable et inclusif est en tête des préoccupations des pouvoirs publics, notamment s’agissant de son aspect relatif à la réduction des inégalités interrégions et la préservation de la cohésion sociale».

Pour le Président Tebboune, «l’Algérie est une force de frappe régionale qui apporte la paix dans la région, et le monde entier reconnaît sa puissance».

L’analyse de certains indicateurs ayant trait à la ressource humaine, au taux de scolarisation, les infrastructures, la santé, le taux de couverture en électricité, le chômage, le déséquilibre entre les régions en matière de développement et les zones d’ombre, fait ressortir que les investissements publics, en l’absence d’une vision pour le développement des wilayas, ont été infructueux donnant lieu ainsi à une concentration des activités, une insuffisance des ressources locales et un manque de motivation, a ajouté le Premier ministre. Les objectifs liés au développement local en termes d’avantages socio-économiques sont axés sur trois principaux aspects, à savoir renforcer le système administratif local, contribuer à la politique tendant à asseoir un équilibre entre les wilayas et couvrir les besoins des citoyens. A ce titre, il importe pour les autorités locales de promouvoir les régions rurales pour faire cesser l’exode rural, d’orienter les efforts de l’Etat vers les communes mal loties et d’encourager les collectivités locales à être autosuffisantes. Mettant en avant les efforts de l’Etat dans plusieurs wilayas et communes dans la continuité des aides étatiques, le Premier ministre a évoqué les autorisations de programme d’investissement d’une valeur de plus de 18 000 milliards de dinars au cours de la dernière décennie, dont 6882,72 milliards de dinars destinés aux wilayas, soit 36,7% du programme d’investissement public de l’Etat. Les programmes de développement communal ont atteint 877,84 milliards de dinars, soit 12,8% du total de l’enveloppe financière au profit des wilayas, a-t-il fait savoir, soulignant que ces programmes et projets avaient permis d’atteindre des résultats positifs en termes d’amélioration du cadre de vie, de réduction des inégalités, mais aussi d’emploi.

T. Benslimane