Désagrément de l’été – Le moustique tigre crée la panique chez les citoyens

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L’été ce n’est pas seulement la grande bleue, le bronzage et le farniente à l’ombre d’un parasol. C’est aussi certains désagréments collatéraux qui, dans ce pays où on n’invente rien, prennent les contours de véritables ogres à sept têtes.

C’est le cas avec le moustique tigre (Aedes albopictus pour les intimes) qui est en train de créer la panique chez les citoyens. Cet insecte importé attaque et menace la santé des Algériens. Alors que seulement quatre wilayas Tizi-Ouzou, Oran, Alger et Jijel sont, selon les services de l’Institut Pasteur d’Algérie, concernées par ces attaques, l’Aedes albopictus, a imprimé la peur à tout le pays ! Les citoyens des wilayas concernées ont vu apparaître sur leurs corps de gros boutons et de grosses plaques qu’ils ont partagés sur les réseaux sociaux. Ce qui a engendré un véritable affolement au sein de la population. Les pharmacies ont alors été prises d’assaut à la recherche de répulsifs et autres produits permettant de diminuer les démangeaisons. Dans les supérettes, les caddies sont remplis de spray anti-moustiques et autres pastilles. Ces produits sont actuellement même les stars du cabas puisque certains les ramènent dans leurs valises pour les vendre au prix fort ! Avec l’histoire du moustique «tigre», vecteur de plusieurs virus, dont ceux de la dengue et du chikungunya, tout le monde craint pour la santé de sa famille. D’ailleurs, même les quincailleries sont «assaillies» par des clients à la recherche d’un produit miracle, avant de finir tous par opter pour les bonnes vieilles moustiquaires. Ces derniers espèrent construire avec de véritables «bunker» qui ne permettront à aucun moustique de pénétrer. Les nombreux témoignages recueillis auprès de la population montrent l’inquiétude qui gagne de plus en plus les Algériens. Mais faut-il vraiment s’alarmer ? Selon, les spécialistes non ! «Il faut certes être vigilant, mais il n’est pas question de s’alarmer», soutient le docteur Omar Haouchine, médecin spécialiste, travaillant dans la santé publique. «Les peurs liées à la propagation du moustique «tigre» sont à relativiser», a rassuré le même docteur. Il insiste dans ce sens sur le fait qu’il ne faut pas faire l’amalgame entre le moustique «tigre» et les maladies graves telles que la dengue et le chikungunya. «Le moustique «tigre» ne veut pas forcément dire chikungunya», a-t-il soutenu. «Certes, c’est peut-être un élément transmetteur de ces maladies, mais il faut faire la distinction entre le moustique et les arbovirus (dengue, chikungunya, zika) », a-t-il précisé.» Il faut savoir que la piqûre du moustique «tigre» ne peut transmettre la dengue ou le chikungunya que si le moustique a préalablement piqué quelqu’un de malade. Donc tant qu’il n’y a pas d’épidémie de dengue ou de chikungunya dans votre région, il n’y a, à priori, pas de risque concernant ces maladies», a poursuivi le docteur Haouchine. Le même spécialiste tient à mettre en avant le fait que les piqûres du moustique «tigre» sont très désagréables vu qu’elles engendrent des irruptions cutanées et provoquent des boutons plus gros et plus rouges que les moustiques communs. «Néanmoins, les graves complications sont rares», a-t-il assuré. Le docteur Omar Haouchine conseille donc aux Algériens de ne pas paniquer du fait que la piqûre est en général totalement inoffensive. Toutefois, en cas de graves rougeurs ou démangeaisons et surtout de fièvre brutale et douleurs articulaires, il recommande de consulter au plus vite un médecin. En attendant, il conseille quelques recettes de grand-mère telles que le bicarbonate de soude dilué dans l’eau (trois cuillères à soupe dans 100 ml d’eau), ou encore le vinaigre blanc ou du vinaigre de cidre. Il recommande également les huiles essentielles avec le clou de girofle, l’eucalyptus et la menthe poivrée. «Surtout, évitez de paniquer !», a-t-il encore insisté.

  H. H.