Des chercheurs analysent le sang des centenaires et font une découverte incroyable

0
235

Pourquoi certaines personnes vivent-elles plus de 100 ans en conservant une bonne santé ? Une étude suédoise révèle que les centenaires se distinguent par certains paramètres sanguins bien avant d’atteindre cet âge remarquable. Autrefois exceptionnels, les centenaires sont aujourd’hui de plus en plus nombreux.

Ce groupe démographique connaît même la croissance la plus rapide au monde, avec un nombre doublant tous les dix ans depuis les années 1970. Pourtant, percer les secrets d’une longévité exceptionnelle reste complexe. « Il s’agit de démêler l’interaction entre génétique et mode de vie tout au long de l’existence », explique Karin Modig, professeure agrégée d’épidémiologie à l’Institut Karolinska, en Suède, et autrice d’une étude publiée dans la revue GeroScience en 2023. Son équipe a analysé les données de santé de 44 000 Suédois âgés de 64 à 99 ans, suivis jusqu’à 35 ans via les registres nationaux. Parmi eux, 1 224 personnes, soit 2,7 %, ont atteint l’âge de 100 ans. Cette recherche, la plus vaste du genre, s’est penchée sur douze biomarqueurs sanguins liés à l’inflammation, au métabolisme, aux fonctions hépatiques et rénales, à la nutrition ou encore à l’anémie. Les futurs centenaires présentaient, dès la soixantaine, des taux plus faibles de glucose, de créatinine et d’acide urique. Autrement dit, ces marqueurs de santé métabolique semblaient déjà plus favorables plusieurs décennies avant leur décès. Les centenaires affichaient aussi moins souvent des valeurs extrêmes, contrairement à leurs pairs qui n’ont pas vécu aussi longtemps. En examinant les corrélations entre ces biomarqueurs et la probabilité d’atteindre les 100 ans, les chercheurs ont constaté que 10 des 12 marqueurs étudiés jouaient un rôle. Par exemple, les personnes avec les taux d’acide urique les plus bas avaient 4 % de chances d’atteindre le siècle, contre seulement 1,5 % pour celles avec les taux les plus élevés. En revanche, les taux très faibles de cholestérol total ou de fer semblaient eux aussi défavorables, ce qui nuance l’idée qu’un chiffre bas est toujours souhaitable. Si ces différences restent modérées en valeur absolue, elles suggèrent néanmoins un lien entre santé métabolique, alimentation et longévité. « Nous ne pouvons pas tirer de conclusions sur les causes précises, ni distinguer l’effet des gènes ou du mode de vie », précise Karin Modig. Mais l’étude renforce l’intérêt de surveiller certains paramètres sanguins avec l’âge, en particulier la glycémie, la fonction rénale et hépatique, ainsi que l’acide urique. La génétique ne fait pas tout, mais le hasard non plus. Les profils biologiques plus stables et équilibrés observés chez les centenaires montrent que les fondations d’une longue vie se posent souvent bien avant l’âge avancé. Une raison de plus pour miser sur la prévention, même quand on se sent encore loin du grand âge.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici