Depuis Istanbul où il a pris part au sommet: de partenariat Turquie – Afrique Benabderrahmane plaide pour une approche globale contre l’insécurité et l’instabilité

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Depuis la ville d’Istanbul où il a pris part, en sa qualité de représentant du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, a affirmé que l’Algérie accorde une «grande importance» au partenariat afro-turc et poursuivra son soutien à ce partenariat pour le hisser à la «hauteur» des attentes des peuples africains et turc.

«L’Algérie accorde une grande importance au partenariat afro-turc, qui rassemble d’une part un continent dont nous faisons partie intégrante et pour lequel nous œuvrons, sans relâche, pour sa stabilité, son développement multidimensionnel et la prospérité de ses peuples et, d’autre part, la République de Turquie, avec laquelle nous entretenons des relations historiques et des points communs civilisationnels, culturels et sociaux, tissés à travers plusieurs siècles», a indiqué M. Benabderrahmane, tout en précisant que l’Algérie «continuera de soutenir ce partenariat afin de booster la coopération entre l’Afrique et la Turquie et d’être à la hauteur des aspirations de nos peuples». «C’est le message que vous transmet le Président Abdelmadjid Tebboune qui vous fait part de sa certitude que ce sommet et ses résolutions contribueront à dessiner des horizons ambitieux et amener ce partenariat distingué vers des horizons plus larges dans le but d’atteindre les objectifs et les priorités de l’Afrique et de la Turquie de manière à être un modèle à suivre en matière de coopération internationale», a-t-il ajouté. S’exprimant sur la tenue de ce sommet, M. Benabderrahamane a indiqué que cette rencontre «est la plus grande preuve de notre adhésion collective au modèle inscrit dans ce partenariat et aux valeurs qu’il incarne en matière de respect mutuel, de transparence et d’équilibre, ainsi que dans la promotion du dialogue politique et du développement durable au profit des deux parties». Le Premier ministre a ainsi relevé que «tous les facteurs sont réunis pour la réussite de ce partenariat, que ce soit la volonté politique qui s’est renforcée depuis le premier sommet tenu en 2008 à Istanbul, ou en termes de conditions favorables à la relance économique du continent, lequel poursuit sa démarche constante vers la réalisation des objectifs de l’Agenda 2063 pour un développement intégré, favorisé par la sécurité et de la stabilité», a-t-il dit. Pour M. Benabderrahmane, l’entrée en vigueur de l’Accord sur la zone de libre-échange continentale au début de 2021 aura un «impact significatif» sur la consolidation de la nouvelle image de l’Afrique, «pleine d’espoir et d’opportunités». A cet effet, il a relevé que l’Afrique «encourage les investissements et demeure loin des stéréotypes véhiculés par certains médias». Dans ce contexte, le Premier ministre a affirmé que l’Algérie appelle à «intensifier les investissements dans les domaines liés à l’intégration économique du continent, à l’instar des politiques de développement et des programmes économiques qu’elle (l’Algérie) entreprend avec une dimension d’intégration africaine». Il a cité, à ce propos, la route transsaharienne Alger-Lagos (2415 km) qui facilitera la circulation des biens et des personnes entre l’Afrique et le reste du monde, en boostant aussi le commerce international et en créant des corridors économiques à même d’améliorer la croissance et la prospérité dans la région et ouvrir aussi de nouveaux horizons pour les partenaires du continent, notamment les Turcs. Le Premier ministre a, en outre, mis l’accent sur la coopération dans le domaine des ressources humaines à travers «la formation, le renforcement des capacités, l’échange des connaissances et le transfert des technologies pour développer les capacités industrielles en Afrique et permettre à tous les segments de la société africaine de contribuer à créer de la richesse et promouvoir un partenariat durable et de qualité». Par ailleurs, le Premier ministre a affirmé que «l’Algérie croit fermement à l’imbrication de la triptyque : paix, sécurité et développement, et à la nécessité d’adopter une approche globale qui fait de la croissance économique un rempart contre l’insécurité, l’instabilité et les différents maux sociaux», appelant à «adopter une approche globale pour édifier et maintenir la paix tout en encourageant des investissements ciblés». «Nous sommes également convaincus que les défis transfrontaliers nécessitent des efforts concertés de tous dans le cadre de la coopération et de la solidarité», estimant à ce propos que «la principale leçon à tirer de la pandémie de Coronavirus ayant touché tous les pays du monde sans aucune exception, est que personne ne sera en sécurité si le monde n’est pas en sécurité». Il a relevé que «cette leçon s’applique parfaitement aux défis de sécurité auxquels l’Afrique est confrontée, en raison de la propagation du terrorisme et de l’extrémisme violent et de leurs interconnexion avec diverses formes de crime organisé». Le Premier ministre a estimé que cela «n’est pas propre aux pays africains, d’où la nécessité de renforcer la coopération internationale pour faire face aux menaces du terrorisme et de l’extrémisme violent, sur la base d’une vision fondée sur une réelle solidarité humaine et une synergie efficace selon une approche qui tienne compte de tous les facteurs qui attisent les conflits». Dans ce contexte, «nous comptons beaucoup sur la contribution du partenariat afro-turc pour s’attaquer aux causes profondes de la fragilité menaçant la paix et la sécurité et conduisant à la violence et à la propagation des conflits», a-t-il relevé. M. Benabderrahmane a fait part de son souhait de voir ce sommet aboutir à l’adoption d’un plan d’action pour la période 2021-2026, basé sur «cinq axes importants qui incluent la paix et la sécurité, le commerce, l’investissement et l’industrie, l’éducation et la promotion des jeunes et des femmes, le développement des entreprises de base et de l’agriculture, ainsi que la promotion de la santé». Il a, en outre, émis le vœu que le partenariat afro-turc puisse «contribuer à corriger les déséquilibres du système international et relancer les perspectives de coopération sur des bases fondées sur la justice et l’égalité et d’une manière proactive à même de relever les défis.

T. Benslimane