C’est en écoutant Boudjemaâ El Ankis que le jeune Amar Aït Zaï découvrira et aimera le chaâbi. Nous sommes dans les années soixante et il n’a pas encore vingt ans. Alors il s’initiera à ce genre musical ainsi qu’au hawzi après avoir rencontré deux illustres cheikhs du nom de Lahlou et Kebaïli qui l’encourageront dans cette voie et lui remettront d’anciens textes. Son premier enregistrement a lieu en 1968 après la rencontre qui influera sur toute sa carrière, celle de Mahboub Bati. Celui-ci lui offrira les paroles et la musique de l’éternelle Ya El Adra qui sera reprise par de nombreux artistes. Suivent alors d’autres succès et le jeune virtuose à la voix chaude et sereine attirera les foules.
Il interprètera de nombreux titres qu’il serait fastidieux de citer ici. Nous évoquerons juste les inoubliables El Harraz et Anaya berrani ghrib, reprises par El Hachemi Guerrouabi. L’homme malgré sa grande notoriété, restera d’une grande humilité et se mêlera à la foule avec beaucoup de modestie, ayant élu ses quartiers dans le célèbre café El Kawakib. Le reste du temps il se fera très discret et n’aura que quelques apparitions notamment en 1987 où il remplira la salle Ibn Khaldoun en compagnie de Mustapha Skandrani. C’est à la fin des années quatre-vingt dix qu’il réapparaîtra en public pour rendre hommage au maître Hadj El Anka. Depuis, il ne sort que pour animer des fêtes familiales. Il part en cette froide journée de Novembre après avoir marqué de son empreinte la musique la plus prisée en Algérie. Tristement, le maître de la chanson chaâbi Amar Ezzahi, s’est éteint hier à l’âge de 75 ans, à son domicile à Alger, a-t-on appris auprès de son entourage. Le célèbre interprète du chaâbi avait été hospitalisé en septembre dernier à Alger pour un malaise. Amar Ezzahi était en attente d’être transféré dans un établissement hospitalier spécialisé à l’étranger, selon le ministre de la Culture Azzedine Mihoubi.
«A Dieu nous appartenons et à lui nous retournons»