De nombreux partis et syndicats l’ont souligné: L’Algérie appelée à entrer de plain-pied dans la vraie démocratie

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De nombreux partis politiques et organisations syndicales ne cessent, ces derniers jours, d’insister sur la nécessité de lancer un véritable dialogue devant permettre à l’Algérie d’entrer de plain-pied dans la vraie démocratie.

C’est le cas notamment du président du Front El Moustakbel, Abdelaziz Belaid, qui a appelé à la nécessité de mettre en place la commission nationale de préparation et d’organisation de l’élection présidentielle dans les plus brefs délais. M. Belaid a affirmé qu’il ne faut pas perdre davantage de temps et accélérer la mise en place de l’initiative du chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, relative à l’ouverture d’un dialogue en vue de mettre sur pied une commission nationale chargée d’organiser les élections, avec des ramifications au niveau des wilayas et des communes pour « mettre un terme à toutes les formes de fraude ». « L’Algérie est appelée à entrer de plain-pied dans la vraie démocratie à travers l’organisation d’élections propres et transparentes », a renchéri le président du Front El Moustakbel, affirmant que le président élu par le peuple sera « le seul capable d’édifier une nouvelle Algérie à la faveur d’un dialogue ouvert à toutes les forces vives pour élaborer une constitution consensuelle et un gouvernement consensuel ». Après avoir réitéré l’attachement de son parti au respect de la Constitution, comme première option pour trouver les solutions appropriées, M. Belaid a déclaré que la crise algérienne n’était « pas grave » pour trois raisons principales, à savoir pour « la cohésion de l’Armée nationale capable d’assurer la stabilité du pays, pour la conscience populaire qui se traduit par les marches pacifiques et enfin pour les richesses et les ressources dont jouit le pays ». Il a rappelé que les portes de son parti politique restent ouvertes à tous les acteurs qui souhaitent que l’Algérie sorte de la crise, ajoutant que « nous avons discuté avec Abdelkader Bensaleh, nous avons reçu plusieurs formations politiques et nous dialoguerons avec tout le monde ».  Pour sa part, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrezak Makri, a plaidé pour la concrétisation du « consensus national » et l’organisation d’une Présidentielle « afin de revenir au processus constitutionnel ». Animant une conférence de presse au siège de son parti sur la conjoncture politique, M. Makri a affirmé que « la situation socio-économique, politique et internationale exige un consensus lors de la prochaine Présidentielle au service de l’Algérie, à travers une entente entre l’opposition et le pouvoir sur la personnalité qui assumera un mandat présidentiel afin de consolider la démocratie à travers une révision profonde de la Constitution avec la participation de tous les acteurs ». Soulignant la nécessité de concrétiser des alliances au sein de la classe politique concernant l’élection présidentielle », le président du MSP a fait s’avoir que « faute d’un consensus, son parti est prêt à entrer en lice à titre individuel, si ses instances choisissent cette option ». Pour M. Makri, la situation actuelle « requiert une coopération collective pour revenir au processus constitutionnel à travers l’organisation d’une élection présidentielle ». Il a rappelé, à ce propos, la proposition du MSP pour « une démission de l’actuel président du Conseil constitutionnel et la désignation d’une autre personnalité consensuelle pour assurer les fonctions de chef de l’Etat, une fois que M. Bensalah aura présenté sa démission ». Concernant la position du MSP quant au dialogue avec les autorités, M. Makri a expliqué que son parti « attend que les choses soient plus claires » tout en valorisant « certains éléments favorables pour un dialogue, à l’instar de la non annonce de la date de la Présidentielle ». Par ailleurs, M. Makri a salué les résultats du forum du dialogue national organisé récemment, le qualifiant de « pas pour l’opposition de montrer sa bonne foi pour le dialogue et sa vision commune », estimant que la plate-forme issu de cette rencontre « constitue en soit une grande réalisation en termes de timing et de contenu ». Le MSP a estimé que la plate-forme sanctionnant les travaux du Forum national pour le dialogue, représentait « une feuille de route collective, concrète et réaliste de sortie de crise ». La plate-forme de ce forum « représente une feuille de route collective, concrète et réaliste à même de surmonter la crise et impute une grande responsabilité au pouvoir effectif en vue de l’aborder de manière positive pour éviter de subir le même sort de la plate-forme de Mazafran », indique le MSP dans un communiqué rendu public à l’issue de la réunion de son bureau exécutif. Le parti du MSP a salué le Forum national pour le dialogue, pour « la plate-forme globale qui a sanctionné ses travaux, la qualité exceptionnelle des participants et l’aptitude des partis politiques, des personnalités et des organisations de la société civile à dialoguer, à se concerter et à aboutir à un consensus ». La formation politique a appelé, par ailleurs, à « la conjugaison des efforts pour le retour au processus électoral transparent dans des délais raisonnables, et ce conformément aux revendications du peuple relatives au départ des symboles du régime politique ». Pour rappel, la plate-forme adoptée par les participants au forum national pour le dialogue appelle à la réalisation des revendications légitimes du peuple et à la consécration de sa souveraineté dans le cadre de plusieurs principes, dont « l’adoption d’une solution dans le cadre de la Constitution et répondant aux exigences d’un règlement politique », tout en affirmant que « le dialogue souverain est la seule voie pour surmonter la crise ». La plate-forme a plaidé, en outre, pour « une élection libre et régulière, étant la seule voie pour accéder au Pouvoir », tout en « refusant toutes formes de despotisme et de pouvoir absolu ». Il s’agit également de la constitution d’une instance de gestion de ce dialogue, composée de personnalités nationales consensuelles connues pour leur honnêteté, crédibilité et compétence scientifique. La plate-forme a suggéré, également, la création « d’une instance nationale pour l’organisation et la supervision de l’élection présidentielle, et ce dans le cadre d’un accord politique adopté à travers un dialogue national souverain, ayant pour mission la supervision de toutes les étapes du processus électoral ». Dans le même sillage, le président du parti « El Bina », Abdelkader Bengrina, a indiqué que sa formation politique soutenait toutes les revendications « objectives et nationales » du Hirak, mettant en garde contre tout vide constitutionnel susceptible de « provoquer l’effondrement de l’Etat ».  Lors de la 5e rencontre régionale des cadres du parti « El Bina », M. Bengrina a salué les objectifs du Hirak qui se poursuit depuis le 22 février 2019 et qui « conduira à l’édification d’une Algérie nouvelle par la génération de l’indépendance », affirmant le soutien de sa formation politique à toutes les revendications « objectives et nationales » du Hirak. Il a en revanche soutenu que son parti « n’adhèrera à aucune démarche en dehors du cadre constitutionnel », prévenant que « le vide constitutionnel provoquera l’effondrement de l’Etat algérien ».

Une élection truquée exposera l’Algérie à une véritable débâcle et mettra en péril le concept de citoyenneté qui s’est reconstitué grâce au Hirak pacifique

 Pour El Bina, la tenue d’une élection présidentielle « dont l’institution militaire veille à assurer la transparence et la régularité est la seule solution pour sortir de la conjoncture que traverse le pays ». Evoquant l’approche proposée récemment par le chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, pour le règlement de la crise, laquelle prévoit la création d’une instance nationale indépendante pour l’organisation de l’élection, M. Bengrina a estimé qu' »une élection truquée exposera l’Algérie à une véritable débâcle et mettra en péril le concept de citoyenneté qui s’est reconstitué grâce au Hirak pacifique ». De son côté, le Conseil national des enseignants du Supérieur (CNES) a affirmé, par la voix de son coordonnateur, Abdelhafid Milat, que la solution constitutionnelle constituait le meilleur moyen de sortie de la crise politique que vit le pays.  Intervenant lors d’une réunion ayant regroupé des parlementaires, des enseignants universitaires et des représentants d’organisations estudiantines et de la société civile, le responsable syndical a indiqué que l’élite universitaire « a élaboré une feuille de route pour engager un dialogue national efficace, susceptible de faire sortir le pays de cette conjoncture exceptionnelle qu’il traverse ». Ladite feuille de route renferme des « réponses aux différentes questions posées sur la scène politique et instaure les mécanismes juridiques adéquats, consistant en la création d’une commission nationale indépendante pour l’organisation et la surveillance de l’élection présidentielle, et ses mécanismes juridiques garants du maintien de la solution constitutionnelle », a-t-il poursuivi. M. Milat a insisté, en outre, sur l’importance d’accorder à cette commission « toutes les prérogatives et garanties, en dehors du cadre institutionnel de l’Etat, en la dotant de moyens nécessaires pour accomplir pleinement son rôle », ajoutant que ladite commission doit être « habilitée à mener et gérer le dialogue, en allant vers une Présidentielle dans les plus brefs délais ». Il a, d’autre part, mis en garde contre une solution en dehors du cadre constitutionnel qui risquerait, selon lui, de « plonger le pays dans le chaos total », soulignant l’impératif de se tenir à l’écart des « conflits qui ne servent point le pays ». « Le Hirak populaire a réuni toutes les conditions favorables à l’édification de cette nouvelle étape », a-t-il précisé, insistant sur « le rôle important » de l’Université dans ce mouvement populaire et sa contribution au dialogue national.

T. Benslimane