Dans une déclaration à la radio nationale: Rehabi appelle à une initiative politique solide pour accompagner  l’application de l’article 102 de la Constitution

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L’ancien ministre et diplomate, Abdelaziz Rehabi  a plaidé, hier à Alger, pour « une initiative politique solide » pour  accompagner l’application de l’article 102 de la Constitution et sortir de « l’impasse politique » que traverse le pays.

De nombreuses initiatives politiques ont émergé en vue de « remplir le  vide engendré par l’application de l’article 102 de la Constitution qui a atteint son paroxysme donnant lieu à une véritable impasse politique », a  indiqué M. Rehabi dans une déclaration à la radio nationale, plaidant pour « la proposition d’une initiative politique solide et véritable accompagnant  et soutenant cet article ». Estimant que cette initiative pourrait voir le jour sur la base d’une proposition « du Commandement de l’armée ou conjointe ralliant armée,  présidence et représentants de partis et de la société civile », l’ancien ministre a mis en avant l’impératif « pour les Algériens de faire des concessions dans le cadre d’un débat politique réel à entreprendre  urgemment », en vue de mener à bien l’initiative du consensus et de « préserver la stabilité du pays ». Pour M. Rehabi « la persistance de l’impasse politique pourrait conduire à une crise sécuritaire dont les répercussions toucheraient les pays voisins  et les forces mondiales », une impasse, a-t-il dit, qui « a créé une pression sur la société et sur l’économie nationale ». Evoquant la question de l’élection présidentielle, prévue le 4 juillet prochain, l’ancien diplomate a rappelé que cette échéance « est rejetée par  le peuple » estimant que « son agenda politique ne s’impose pas et un problème d’ordre juridique et politique se pose pour son organisation, d’où l’impossibilité de sa tenue dans la conjoncture actuelle, faute de quoi, elle sera une présidentielle sans peuple ». A ce propos, M. Rehabi n’a pas écarté « une proposition de sortie de cette  impasse prochainement », au vu « de signes claires de l’Armée sur la nécessité de la concertation et de l’accompagnement des revendications populaires ». Il a appelé, à cet égard, à  » dépasser le débat autour du rôle de l’institution militaire en politique, ce rôle étant encadré par la Constitution », affirmant que  » le Commandement de l’armée a joué un rôle  dans l’application de l’article 102 de la Constitution » et que « la problématique aujourd’hui ne réside pas dans le rôle de l’armée mais dans celui de l’ensemble des acteurs politiques qui sont appelés à trouver des solutions en vue de sortir de la crise ». L’ancien diplomate a évoqué « un changement » du discours politique qui prône actuellement  » un accompagnement » de l’institution militaire vers la  mutation démocratique, affirmant que  » la volonté existe chez la classe politique pour concrétiser cette mutation, mais l’Etat est resté dans sa logique constitutionnelle et n’a pas voulu en sortir, ce qui attise la crise, a-t-il dit, et entame la confiance entre le pouvoir et le citoyen ». Tout en réitérant l’impératif d’ouvrir un large débat politique, M. Rehabi a indiqué que la question  » de la représentativité du Hirak n’est pas un  obstacle sur cette voie » et que « poser la problématique de la représentativité  » reporte le dénouement de la crise. Affichant sa crainte quant à la revendication portant sur « la courte période de transition », car  » elle ne donne pas à la société algérienne suffisamment de temps pour se préparer et se restructurer politiquement », l’ancien ministre a estimé que l’organisation de la prochaine élection présidentielle,  » en recourant aux mêmes moyens et précédents mécanismes  mènera aux mêmes résultats ». Ces mécanismes doivent être changés sur la base d’une large concertation et non sur une initiative de l’Administration, a conclu M. Rehabi.

T.A