Dans un rapport du Département d’Etat, les Etats-Unis considèrent l’Algérie comme un véritable rempart contre le terrorisme, soulignant que notre pays a continué de mener une « campagne agressive » de lutte contre les groupes terroristes ainsi que le crime organisé sur son territoire et à ses frontières et que les efforts consentis et les actions menées dans ce cadre font régulièrement l’objet d’une communication publique de la part du ministère de la Défense nationale, tenant de cette manière la population informée.
Le Département d’Etat constate aussi l’absence de kidnappings contre rançons durant l’année 2016 ainsi que l’attachement de l’Etat algérien à la politique de non concessions aux preneurs d’otages, tout autant que la mise en conformité de la législation nationale avec les normes internationales instituées par les résolutions 2178 et 2199 du Conseil de Sécurité sur les combattants terroristes étrangers et sur les sanctions contre Daech.
Concernant ce mouvement terroriste, le Département d’Etat relève que tout en n’étant pas membre de la Coalition anti-ISIS, l’Algérie a tenu à s’associer à la lutte contre cette organisation criminelle. Il souligne aussi la « haute priorité » accordée à la sécurité des frontières, notamment les zones frontalières et les installations pétrolières et les nombreuses mesures prises par l’Etat à cette fin, au titre desquelles celles appliquées pour renforcer le contrôle des points d’entrée et de sortie du territoire, la détection de faux documents et la densification de la coopération avec Interpol par l’utilisation des nombreuses ressources disponibles au niveau de cette organisation policière.
Le rapport note aussi la participation de l’Algérie à des programmes américains de lutte contre le terrorisme, l’organisation à Alger de rencontres du GCTF, ainsi que de conférences internationales sur des sujets précis liés à la lutte antiterroriste, à l’initiative de l’Algérie.
En matière de lutte contre le financement du terrorisme, le Département d’Etat signale la reconnaissance par les instances internationales concernées, principalement le GAFI (Groupe d’action financière), de la « totale conformité » des lois et règlements algériens avec les dernières normes internationales en vigueur et leurs mises en œuvre effective par le ministère algérien des Finances.
Les efforts soutenus menés par l’Algérie en matière de protection et de promotion du référent religieux national, de prévention de la radicalisation et de dé-radicalisation ainsi que les politiques socioéconomiques engagées au profit de la jeunesse algérienne et visant à lui offrir des opportunités de formation, d’emploi et d’intégration à la société ont retenu l’attention du partenaire américain, constate-t-on de même source.
Au plan de la coopération régionale et internationale en matière de lutte contre le terrorisme, le Département d’Etat juge que l’Algérie est un membre actif d’un ensemble d’organisations régionales et internationales, parmi lesquelles sont mentionnées l’Union africaine, l’Organisation de la coopération islamique, la Ligue des Etats arabes, l’Organisation des Nations unies et ses différentes institutions chargées de la lutte contre le terrorisme et le crime organisé transnational ainsi que le Cemoc, Afripol, et le Forum global de lutte contre le terrorisme dont elle copréside, avec le Canada, le Groupe de travail sur le Sahel.
Enfin, le Département d’Etat a souligné le « puissant engagement » de l’Algérie en faveur de la paix et la sécurité dans la région, notamment dans les conflits de Libye et du Mali et dans le renforcement de la coopération sécuritaire aux zones frontalières avec la Tunisie voisine.
Manque d’informations sur certains domaines précis
Par ailleurs, au titre des observations portant sur certains domaines précis qui ont été relevés dans le rapport du Département d’Etat, le ministère algérien des Affaires étrangères note qu’il convient de signaler un « manque d’informations » dans leur évaluation.
A titre d’exemple, précise le ministère « la référence à une utilisation abusive de la détention provisoire repose sur des sources non confirmées et ne tient pas dument compte de l’affirmation du gouvernement algérien selon laquelle la réforme du code pénal introduite en 2015 avait contribué à la réduction du recours à cette mesure ». Il en est de même de la lutte contre le financement du terrorisme.
Le rapport signale que les arrêtés de gel et de saisie des avoirs des personnes faisant l’objet de sanctions de la part du Conseil de Sécurité n’étaient pas suivis de mise en application, alors dans les faits les dix-huit personnes concernées par ces mesures « ne disposent pas, en Algérie, de comptes bancaires pouvant être effectivement gelés ou saisis ». Il en est de même aussi de l’appréciation sur le secteur bancaire algérien, jugé sous-développé et étroitement contrôlé par l’Etat, situation qui favoriserait, selon le rapport l’économie informelle et la circulation incontrôlée de larges sommes d’argent, approche réductrice des importants progrès fait par le pays tant en matière de modernisation et de diversification du secteur bancaire, que dans la lutte contre l’économie informelle, souligne le ministère des Affaires étrangères.
Sur la question du Sahara occidental, c’est davantage le rejet de la position de soutien à l’exercice par le peuple sahraoui de son droit inaliénable à l’autodétermination, tel que préconisé par toutes les résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité, et non le désaccord sur ce sujet, qui constitue un obstacle au développement de la coopération bilatérale et régionale dans le domaine de la lutte antiterroriste, comme l’affirme le rapport du Département d’Etat, conclut le ministère des Affaires étrangères.