Dans un message qu’il a transmis à son homologue tunisien, Béji Caid Essebsi, à l’occasion du 8ème anniversaire de la fête de la révolution et de la jeunesse, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a réaffirmé la volonté de l’Algérie de renforcer et de promouvoir les relations bilatérales privilégiées qui unissent les deux pays.
Cela doit se faire, a expliqué le chef de l’Etat, de manière à « répondre aux aspirations des deux peuples frères algérien et tunisien pour davantage de coopération, de solidarité et de cohésion au mieux de leurs intérêts communs ». Les relations algéro-tunisiennes ont connu, ces dernières années, une dynamique accrue à la faveur des échanges de visites de haut niveau et de la tenue de plusieurs sessions de commissions mixtes entre les deux pays. A ce titre, il y a lieu de rappeler la visite du chef de l’Etat tunisien en Algérie où il a eu des entretiens avec de hauts responsables algériens et a été reçu par le président Bouteflika avec lequel il a évoqué la situation sécuritaire sur les frontières et la nécessité de coordonner les efforts entre les deux pays pour une lutte efficace contre la menace terroriste. La situation qui prévaut dans la région, notamment la crise en Libye, a été également au menu, dans la mesure où la dégradation de la situation sécuritaire dans l’espace maghrébo-sahélien est intimement liée à cette crise et ses conséquences dramatiques. Il faut dire à cet égard que la coopération sécuritaire entre les deux pays évolue de manière sûre dans toutes les spécialités et entre les différents services de sécurité algériens et tunisiens tant au niveau de l’armée, de la gendarmerie, des garde- frontières que de la sûreté nationale. Les perspectives de développement des zones frontalières ont été maintes fois examinées par les deux pays qui ont traité, en outre, des moyens d’activation des programmes de développement et des mécanismes de concrétisation des programmes et projets dans ces régions. La coopération bilatérale et son renforcement dans l’ensemble des domaines et secteurs seront également passés en revue lors de cette visite. Ceci, d’autant que les relations algéro-tunisiennes sont toujours qualifiées par les deux parties de « très bonnes » aux plans politique et économique, soulignant que toutes les conditions étaient réunies pour les raffermir davantage au mieux des intérêts des deux peuples. L’échange de visites entre les responsables des deux pays a permis à chaque fois d’évaluer les relations bilatérales et les impulser davantage, citant notamment l’évolution du volume des échanges commerciaux, l’accroissement des investissements entre les deux pays, ainsi que du flux de la circulation des personnes. Désormais, et avec la stabilisation de la situation en Tunisie, il apparait clairement que toutes les conditions sont réunies pour renforcer davantage les relations bilatérales, grâce notamment aux liens existant entre les deux peuples mais aussi à la volonté partagée par les uns et les autres en faveur de la consolidation de ces relations. Pour rappel, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, avait plaidé, lors d’une visite officielle en Tunisie l’année dernière, pour entretenir le renforcement des relations exceptionnelles de fraternité et de solidarité qui unissent les deux peuples et les deux pays. Le Premier ministre avait relevé que les relations algéro-tunisiennes ont atteint, ces dernières années, le stade de l’excellence sous la direction des deux chefs d’Etat, Abdelaziz Bouteflika et Beji Caïd Essebssi. Il avait également affirmé que les défis nombreux relevés par l’Algérie et la Tunisie ont renforcé la solidarité et la coopération entre les deux pays dans tous les domaines, assurant que les forces de sécurité des deux pays coopèrent étroitement face à la menace du terrorisme abject qui ne connaît pas les frontières. Ouyahia avait souligné également que les deux gouvernements algérien et tunisien travaillent ensemble pour élargir la coopération et les échanges dans tous les secteurs, y compris au niveau de nos wilayas et gouvernorats frontaliers. Pour sa part, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui avait affirmé récemment, lors d’une visite à la capitale tunisienne, que l’enjeu d’aujourd’hui est le développement des zones frontalières qui jouissent de l’attention et de l’appui du président Abdelaziz Bouteflika, ajoutant que ces zones nécessitent un intérêt particulier au vu de leurs spécificités par rapport aux autres régions communes algéro-tunisiennes. Il a souligné, dans ce sens, que le développement doit englober toutes les aspects d’une vie décente pour les populations de ces zones et leur désenclavement à partir de la mise en place des infrastructures de base qui ouvrent la voie à la construction des grandes infrastructures socioéconomiques. A ce propos, le ministre de l’Intérieur a indiqué que l’aménagement de la bande frontalière commune est à même d’impacter positivement les déplacements des personnes en leur permettant de bénéficier des services mutuels, notamment dans les domaines sanitaire, touristique et éducatif. Il a cité, en outre, la facilitation de la coordination et de l’échange d’assistance entre les corps de la protection civile en cas de catastrophes naturelles dans l’un des deux pays et la garantie de plus d’efficacité aux services sécuritaires face aux différentes formes de criminalité dans la bande frontalière commune. Evoquant l’enjeu sécuritaire dans les zones communes entre les deux pays, le ministre s’est félicité des résultats enregistrés dans ce domaine grâce à la coordination étroite et à l’action commune entre les dispositifs sécuritaires des deux pays, affirmant que la sécurité de l’Algérie et celle de la Tunisie sont intimement liées. Le ministre de l’Intérieur s’est dit également profondément satisfait des résultats positifs et acquis réalisés dans le cadre des discussions entre les corps de sécurité des deux pays, rappelant la signature d’un accord sécuritaire, le 19 mars 2017, définissant les axes majeurs de coopération entre les deux parties en exhortant les deux parties à la conjugaison des efforts et à l’échange d’expériences et d’expertises pionnières en matière de lutte contre le crime organisé sous toutes ses formes. Dans le même sillage, le ministre a évoqué également les acquis en matière de coopération décentralisée entre collectivités territoriales algériennes et tunisiennes, à travers la signature de plusieurs conventions entre les capitales des deux pays et entre les wilayas frontalières visant le noble objectif du développement de ces régions aux différents plans social, économique, culturel, touristique et bien d’autres. M. Bedoui a exprimé le vœu de voir les experts et walis aboutir à des mesures et solutions pratiques à même de booster le développement au niveau des régions frontalières, un développement touchant différents domaines et prenant en compte les spécificités de chaque région.