Dans un message à l’occasion du 44e anniversaire de l’UNPA – Le Président Bouteflika insiste sur la préservation du foncier agricole, une « ligne rouge à ne pas transgresser »

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Dans un message qu’il a adressé à l’occasion de la célébration du 44e anniversaire de la création de l’Union nationale des paysans algériens (UNPA), le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a mis avant le souci de l’Etat de préserver le foncier agricole, qu’il a qualifié de « ligne rouge à ne pas transgresser », notamment à travers la sécurisation de sa possession et la récupération du foncier non exploité de manière rationnelle et économique.

« Je n’ai de cesse d’insister pour que le gouvernement place, en application de l’article 19 de la Constitution, le foncier agricole parmi ses priorités, étant une ligne rouge à ne pas transgresser, notamment à travers la sécurisation de sa possession et la récupération du foncier non exploité de manière rationnelle et économique », a affirmé le chef de l’Etat dans son message. Dans ce contexte, le président de la République a exhorté les différentes instances de l’Etat à accorder « un intérêt majeur » au rajeunissement du secteur de l’agriculture, à soutenir les initiatives des jeunes, à consolider les organisations professionnelles, à garantir l’aide à la femme rurale et à œuvrer davantage à la promotion, à la modernisation et au développement du secteur agricole. Il a appelé en outre le gouvernement à center ses efforts sur les principaux axes du développement agricole, particulièrement le développement de l’irrigation à travers la généralisation de l’utilisation des moyens d’économie de l’eau, la sensibilisation des agriculteurs et des éleveurs à l’importance de l’assurance agricole et la protection sociale, la promotion de l’industrie agroalimentaire, la mécanisation de l’activité agricole et l’encouragement de l’exportation des produits agricoles. Le président Bouteflika a appelé également les différentes établissements et organismes à accorder davantage d’intérêt à la formation dans les domaines de l’agriculture, particulièrement chez les jeunes et en milieu rural, à se tenir informer des derniers développements technologiques aux plans régional et international, à valoriser les résultats des recherches scientifiques et à veiller au rapprochement des laboratoires et centres de recherches de leur environnement économique et d’investissement. Soulignant les résultats des politiques mises en place depuis 2000 dans le domaine de l’agriculture, il a indiqué que les mesures prise ont permis l’amélioration des indicateurs globaux du secteur, qui représente désormais 12.3% du Produit intérieur brut (PIB), avec un taux de croissance de plus de 3.25% et une production supérieure à 3.216 milliards DA. L’Agriculture emploie aujourd’hui presque un quart de la main d’œuvre en Algérie sans parler de l’intégration des jeunes diplômés des instituts de formation et la création de micros entreprises dans le cadre du soutien aux exploitations agricoles, a-t-il ajouté. Le chef de l’Etat a rappelé, dans ce sens, sa rencontre avec les agriculteurs, en février 2009 à Biskra, ajoutant que c’était une station pour rectifier le tir en adoptant des méthodes innovantes, à travers notamment un réaménagement des priorités, l’adoption d’une approche plus efficace et la mobilisation des moyens de sa mise en oeuvre, son suivi et son évaluation. Pour le président de la République, l’amélioration que connait le secteur grâce à ces politiques demeure « insuffisante » devant l’émergence d’autres défis face auxquels notre pays doit réagir positivement, notamment les changements climatiques, les crises alimentaires et financières mondiales et l’instabilité des marchés agricoles mondiaux, marqués par la hausse et la fluctuation des prix. Des défis auxquels s’ajoute la concurrence de plus en plus féroce à laquelle est confrontée notre agriculture. Le Président Bouteflika a salué « le rôle actif de l’UNPA en contribution à la promotion du secteur de l’agriculture, à l’essor de l’économie nationale et à l’accompagnement des agriculteurs et des éleveurs en leur garantissant l’écoute et en leur permettant d’exercer leur métier dans la stabilité et la sérénité ». Il faut souligner que l’importance de l’agriculture comme vecteur de développement et de relance de l’économie nationale se précise de plus en plus dans une conjoncture marquée par une récession engendrée par la chute brutale des cours du pétrole. Cette nouvelle orientation a été réaffirmée par le président de la République qui aavait souligné l’engagement de l’Etat à poursuivre son soutien à l’agriculture, rassurant que la conjoncture financière difficile que connait l’Algérie n’entamera en rien la détermination de l’Etat à promouvoir ce secteur. Le président de la République avait mis en avant l’importance de ce secteur vital pour permettre à notre pays de surmonter les épreuves, tout en préservant sa stabilité et la cohésion du front interne à l’ombre des crises économiques et soubresauts politiques qui secouent le monde. L’Algérie a pu se prémunir contre les répercussions de la chute des cours du pétrole grâce à une politique judicieuse et par un paiement anticipé de la dette en sus de la réalisation de projets stratégiques et la préservation des réserves nationales, autant de mesures qui ont mis l’Algérie à l’abri d’une récession dévastatrice, a relevé le chef de l’Etat, ajoutant qu’il est « plus judicieux aujourd’hui de s’orienter vers d’autres secteurs générateurs de richesses et d’emplois pour nos jeunes ». L’Agriculture qui permet d’atteindre l’autosuffisance, voire d’aller vers l’exportation permettra à l’Algérie de compter avec les recettes nationales, diversifier ses sources d’investissement et de préserver le pouvoir d’achat des citoyens.« Nous n’avons d’autre alternative, si nous voulons trouver un substitut économique à l’énergie tarissable, que de réhabiliter et restructurer ce secteur à travers une vision stratégique moderne qui repose sur la science et les technologies, la revalorisation des expériences, la mécanisation et une bonne gestion du processus de production, de distribution, de stockage et de commercialisation », affirme le président de la République. Rappelant que le secteur de l’agriculture avait occupé une importante place dans le programme de développement à travers le soutien au secteur, une distribution équitable des terres, l’effacement de la dette des agriculteurs et l’injection de plus de 800 milliards DA pour le soutien à l’activité agricole, le président de la République a affirmé que l’Etat demeure fidèle à son engagement dans l’accompagnement de nos agriculteurs en faveur de la cristallisation du projet de développement national global. Cela traduit la volonté de l’Etat à aller de l’avant sur cette voie pour assurer la relance de l’agriculture et la diversification de l’économie nationale, et cela passe inévitablement par la nécessité de moderniser le secteur et de promouvoir les industries agricoles. A cet effet, d’aucuns pensent que l’Algérie ne peut réaliser de progrès dans les domaines économique, industriel et commercial sans asseoir une base agricole nationale solide et que la solution économique est actuellement entre les mains des producteurs agricoles. Pour relever le défi, le gouvernement est appelé à intensifier les efforts, avec la nécessité de recourir aux techniques modernes pour améliorer la productivité et remédier au manque de main d’œuvre. A cet égard, le renouveau agricole auquel aspire le gouvernement passe impérativement par la conjugaison des efforts de l’Etat, des agriculteurs, des producteurs, des industriels et des réseaux de distribution et de commercialisation insistant sur la nécessité de favoriser une synergie entre les différents acteurs. Dans son plan d’action, le gouvernement compte mettre en œuvre l’important programme de soutien au développement agricole annoncé par le président de la République à Biskra, en 2009, et qui a permis à l’économie agraire de faire un bon qualitatif avéré.  L’agriculture qui constituait en 2016 plus de 12% du PIB, représente désormais une production proche de 3000 milliards DA. Elle est aussi le premier secteur économique fournisseur d’emplois dans le pays. C’est donc cette dynamique que le gouvernement s’attellera à maintenir et à accroître. Ainsi, le gouvernement envisage la mobilisation de partenariats entre des investisseurs nationaux et étrangers pour le développement d’une agriculture intensive et moderne, dans les domaines animal et végétal, notamment dans le sud du pays et les hauts plateaux. En parallèle, une importance particulière sera accordée au développement des industries agro-alimentaires à l’effet d’assurer en aval un marché plus large pour la production agricole en croissance continue, et cela par la transformation, et par la promotion des exportations.