Lors de la quatrième édition du Festival international du Livre gabonais et des Arts (Filiga), tenu à Libreville fin mai 2025, l’écrivaine algérienne Cylia Sakina Lateb a été décorée du Prix d’Ambassadrice de la culture africaine. Une reconnaissance pour cette figure pluridisciplinaire, engagée à faire rayonner la littérature féminine du continent.
Elle est biologiste de formation, journaliste de métier, puéricultrice de cœur, mais surtout écrivaine engagée. À 2025, le nom de Cylia Sakina Lateb résonne désormais au-delà des frontières algériennes : elle a reçu, à Libreville, le Prix Filiga d’Ambassadrice de la culture africaine, une distinction attribuée dans le cadre du Festival international du Livre gabonais et des Arts (Filiga). Une consécration pour une femme de lettres qui a su tisser un lien entre tradition, science, littérature et engagement social.
Un festival panafricain en plein essor
Créé en 2022, le Filiga est devenu un rendez-vous incontournable de la scène littéraire africaine. Sa quatrième édition, organisée du 29 au 31 mai 2025 au Musée des Rites et Arts du Gabon, a rassemblé écrivains, artistes, éditeurs, traducteurs et universitaires venus d’Afrique, d’Europe et d’Amérique du Nord. Conférences, cafés littéraires, expositions, performances et remises de prix ont rythmé ces journées riches en échanges. Le Prix d’Ambassadeur de la culture africaine récompense les figures qui contribuent activement à la promotion des valeurs littéraires, intellectuelles et culturelles du continent. C’est cette distinction que Cylia Sakina Lateb a reçue, dans une ambiance chaleureuse et engagée.
Une plume enracinée et contemporaine
Native d’Algérie, Cylia Sakina Lateb s’est fait connaître par une œuvre qui mêle profondeur culturelle, questionnements sociaux et transmission. Parmi ses publications : Proverbes et dictons kabyles, hommage à l’héritage oral transmis par sa mère et sa grand-mère ; Guide de cosmétiques naturels, résultat de recherches personnelles sur la santé et les soins holistiques ; Les chemins raisonnés, un roman centré sur les désillusions de la jeunesse algérienne face à l’émigration. Cette triple approche – patrimoniale, scientifique et littéraire – reflète une trajectoire personnelle riche et atypique. Fidèle à sa vision panafricaine, Cylia Sakina Lateb a fondé en 2024 l’Union des Écrivaines Africaines (UEA), une structure basée à Alger qui vise à fédérer les plumes féminines du continent. L’UEA propose des résidences d’écriture, des clubs de lecture, des formations et des ponts culturels entre les pays africains. À travers cette initiative, elle milite pour une littérature africaine libérée des carcans, qui accorde aux femmes la place qu’elles méritent.
Une reconnaissance méritée
En recevant le prix d’Ambassadrice à Filiga 2025, Cylia Sakina Lateb ne couronne pas seulement une carrière ; elle incarne un engagement culturel en faveur de la jeunesse, de l’héritage africain, et du dialogue entre les peuples. À Libreville, elle a déclaré sobrement : « L’Afrique a de beaux jours devant elle, à condition de faire entendre toutes ses voix. » En récompensant Cylia Sakina Lateb, le Filiga 2025 a salué bien plus qu’une auteure : une femme visionnaire, une bâtisseuse d’avenir, et une figure de la renaissance littéraire africaine. Son parcours inspire et ouvre la voie à une génération de femmes écrivaines prêtes à prendre la parole et à faire résonner l’Afrique au-delà des mots.
Sarah Cheriet
