Crise politique: Le  Hirak et le dialogue responsable

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C’est la question fondamentale que beaucoup d’acteurs politiques n’osent pas poser. En effet  la finalité de toutes actions ou manifestations politiques est l’engagement responsable des futurs dirigeants pour assumer les responsabilités d’une bonne gouvernance du pays vers un avenir meilleur d’un peuple attaché à ses valeurs et principes énoncés dans les textes fondamentaux de la Révolution du 1er Novembre 1954 et aussi  accepter « le cri de détresse du peuple » et venir le délivrer.

Qui  aujourd’hui a la capacité politique de convaincre « le Hirak » qu’il peut répondre à ses aspirations légitimes ? Regardons objectivement les acteurs en présence sur le terrain de la réalité, le terrain virtuel des espaces de chaines de télévisions privées et des réseaux sociaux.

Sur le terrain de la réalité, aucune force politique n’a pu prendre langue avec le Hirak. Aucun leader politique n’ose parler au nom du Hirak. Cela n’est ni étonnant ni nouveau, une classe politique sclérosé par ses luttes intestines intra et inter partisanes. Des partis politiques qui vivaient au gré des subventions, et activent à l’approche des élections pour « prendre un butin électoral » sous forme de siège dans une assemblée quelconque en fonction de moyens investis et soutiens négociés.

La classe politique qui était au pouvoir, comme son opposition récoltent aujourd’hui leur stérilité , ils n’ont rien pu semer de bon dans la société , leur silence, balbutiement, onomatopée et tous les synonymes ne suffisent pas à décrire ce silence non pas d’acquiescement ou de consentement mais d’incapacité.   Les Chaines privées de télévision « découvrent les vertus » du débat politique « libre ». Etaient-elles seulement prêtes à cette « noble mission ». Nul ne peut nier que la « liberté d’expression » est «  une fake réalité », celui qui possède l’argent, le propriétaire apparent, ou caché derrière les rideaux parfois en dehors des frontières, quand il ne sert pas des officines étrangères, celui là est le « vrai idéologue et chef d’orchestre de la propagande et sert ses choix politiques ». L’agitation partisane sur ces plateaux télévisés a tenté de « remettre sur selle » d’anciens « acteurs politiques » sous des visages nouveaux mais idéologiquement fossilisé. Le cri de ralliement des Islamistes, soutenus subrepticement par des « novices propagandistes à travers les réseaux sociaux » semble prendre un pas d’avance sur les «  sécessionnistes cachés derrière la noble idée de la Fédération ». Au final l’appel de Taleb El Ibrahimi qui appelle à un débat franc et honnête avec l’Armée Nationale Populaire est un « cri de vérité qui cache l’illicite ». Sinon comment explique –t-il le choix des mots franc et honnête ?

L’ANP a toujours été franche et honnête avec le peuple.et ce n’est pas lui qui peut le nier. Elle est la seule aujourd’hui à parler, à communiquer, à protéger, à tranquilliser, à baliser, à défendre, à déminer, à écouter et surtout à vouloir passer vers « une Algérie nouvelle et franchement démocratique ».

Le choix du trio qui a présenté « la solution du dialogue » a mal choisi son interlocuteur. L’Armée est au dessus de la mêlée, Elle garanti la liberté du débat, défend les choix du Hirak , quand celui-ci pourra trouver le moyen de s’organiser et faire entendre sa voix mais avant cela il doit se libérer de la tutelle de ceux qui veulent surfer sur sa vague.

Le choix du trio porte une connotation politique dépassée, celle de l’équilibre régional sans tenir compte des conséquences de ces choix sur la politique nationale depuis l’indépendance. L’important c’est la compétence et surtout l’engagement vis-à-vis de l’Etat. La recette classique d’une équilibre Est, Ouest et Centre et un autre sous jacent Arabe- Kabyle et un mélange islamo – militaro droits de l’homme ne peut être à lui seul représentatif de notre société et ne « peut constituer la clef des solutions » nous avons géré par cette méthode dans le passé et les résultats sont là.

Il suffit de voir les commentaires de ceux qui ont applaudi la démarche, « les  animateurs zélés des réseaux sociaux de types Larbi Zitout et compagnie, ceux qui n’ont pas cessé de cracher leur fiel sur l’ANP, ceux qui vivent aux frais des officines étrangères et à l’étranger » pour comprendre que cette initiative ,que nous voyions déjà de loin depuis quelques semaines, allait sortir au grand jour.

La démarche Islamiste maquillée ne nous surprend pas , on attendait seulement sa sortie, comme nous avions attendu la sortie des sécessionnistes mais ce que nous ne pouvons comprendre c’est ce silence « criminel et complice » de certaines figures qui ont tenté de « monter le Hirak à son début «  comme étant des défenseurs de l’Algérie et qui se sont tus lorsqu’on a porté atteinte à son unité territoriale , à partir de la France et dans une enceinte universitaire Algérienne ». N’ayons pas peur des mots, c’est une trahison caractérisée. Suivez les acteurs-marionnettes, leurs créateurs, leurs parrains, leurs moniteurs, et vous aurez des réponses à vos fausses questions.

Dès le premier jour l’ANP a dit clairement qu’elle refuse d’être un acteur politique. Elle a refusé toutes « les sollicitations de faiblesse de l’opposition » qui lui demandait d’intervenir. Elle est intervenu lorsque la « demande est devenue  populaire » l’Armée du peuple a répondu à l’appel du peuple.

Elle n’a pas répondu aux attentes des politiciens improductifs qui voulaient qu’elle les ramènes sur « ses chars » à El Mouradia, à l’APN, au Sénat, au Gouvernement, au Conseil constitutionnel….chacun selon ses vœux. Elle leur a demandé de descendre dans l’arène de la rue et de convaincre le peuple.

En agissant ainsi l’ANP protège le pays, ses institutions et son avenir, elle ne veut parrainer personne parmi le personnel politique existant, elle accepte de protéger la nouvelle génération de politiques qui sortirait du Hirak , mais sans aucun chèque blanc. Elle invite le Hirak à s’organiser, à se réunir en dehors des manifestations, par groupes ou ensemble socioprofessionnels, par comité de quartiers, sous l’égide des leaders de groupes, de quartiers, des intellectuels, d’élus (s’ils sont crédibles et acceptés), de l’Administration ( si elle est  capable de s’adapter à la nouvelle donne du Hirak et si elle est capable d’écouter et changer d’attitude).

Pour ceux qui tentent de faire peur aux Algériens, la nouvelle mode étant celle du vide et du blocage institutionnel et constitutionnel. L’ANP a démontré qu’elle est la seule vraie garante de la constitution. Si celle-ci est mauvaise ou viciée ce n’est pas la faute à l’Armée. Aussi l’ANP qui encore une fois est intervenue à la demande du peuple , pour le sauver et sauver le pays n’est pas à cours d’arguments ni de moyens. N’oublions pas que l’ancien pouvoir a fait peur aux Algériens par le Chaos et la horde Islamiste ,il  leurs faisait miroiter une stabilité , qui en fait était assassine et nihiliste du pays et de l’Etat. Les résidus tentent de nous faire peur par le vide Institutionnel et veulent nous imposer « une solution à la Soudanaise » .

Que tout le monde le sache clairement, l’ANP a les moyens de « sa politique de protection du pays, de l’Etat, du peuple et de ses institutions ». Elle dispose de moyens matériels et humains suffisamment compétents pour le faire.  Que le Hirak fasse confiance à son Armée , elle lui garantie sa démarche, son organisation, ses assises, comme elle a garanti sa sécurité depuis sa naissance.

Elle est et demeurera à équidistance de tous les acteurs,  à une seule condition ; l’allégeance à l’Algérie et rien qu’à l’Algérie.

Mrabet Touati