Crise Politique: Benflis : « La solution en Algérie ne peut être « purement constitutionnelle »  ou « purement politique »

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Photo L'Echo d'Algérie@

 

 Le président du parti « Talaie El Hourriyet », Ali  Benflis, a exprimé hier son « intime conviction » que la solution à la crise  politique que connait l’Algérie ne peut être « purement constitutionnelle » ou « purement politique », plaidant pour une solution qui s’appuie, à la  fois, sur « les leviers politiques et constitutionnels ».

« Face à la situation exceptionnelle que vit notre pays, la sortie de crise ne peut être purement constitutionnelle tout comme elle ne peut être  purement politique. L’on doit pouvoir s’appuyer tout à la fois sur les leviers politiques et les leviers constitutionnels encore disponibles pour écourter la durée de la crise et éviter à notre pays d’avoir à payer son règlement  au prix le plus fort ». Pour l’ancien chef du gouvernement, « tout est question de volonté politique, de confiance et de sens des responsabilités ». Relevant la rupture du lien de confiance entre les gouvernants et les gouvernés, Ali Benflis a souligné la nécessité de « dissiper la défiance  généralisée » qui s’est installée et de « renouer patiemment les liens de la confiance » qui constituent « les leviers les plus puissants et les plus sûrs pour surmonter l’impasse actuelle ». « Plus la solution tarde, plus le plafond des revendications s’élève, et plus le plafond des revendications s’élève, plus il retarde la solution et  rend la réalisation plus difficile et plus complexe ». Evoquant les principales lignes de clivage dans le paysage politique actuel, le président de « Talaie El Hourriyet » a énuméré trois qui portent sur la Constitution, la transition, la présidentielle ou la Constituante. Ali Benflis a mis l’accent, dans ce contexte, sur la nécessité de  rapprocher les points de vue, plaidant une nouvelle fois pour « un dialogue franc, confiant et crédible » et pour « un grand compromis national » pour surmonter l’impasse actuelle. « Nous devons nous affranchir des querelles sémantiques. L’important n’est pas dans les concepts et dans ce que chacun d’entre nous veut leur faire dire. Il est dans le cheminement concret vers le règlement de la crise par  la voie qui nous permet de gagner du temps au lieu de le perdre, de conjurer les périls au lieu de les susciter et d’alléger les coûts de la solution au lieu les alourdir ». Mettant en avant la nécessité d’aller vers une phase préparatoire de l’élection présidentielle, l’ancien chef du gouvernement a estimé que cette phase « n’est pas la transition » mais « un point de départ ». « La transition proprement dite interviendra avec l’élection du président  de la République et le mandat de transition que le peuple algérien lui-même lui aura confié en toute souveraineté ». Selon Ali Benflis, le temps opportun pour la nouvelle Constitution dont a  

besoin le pays « viendra avec l’élection du président de la République » qui,  a-t-il dit, « la consacrera, j’en suis sûr, en chantier majeur de son quinquennat ». Il a mis en garde, à ce titre, contre l’élaboration de la nouvelle  Constitution « hors de l’encadrement du mandat présidentiel de transition », soutenant que « l’option de la Constituante a beaucoup perdu de son attrait originel ». S’agissant du rôle de l’Armée nationale populaire (ANP) dans la recherche  d’un règlement de la crise actuelle, le président de « Talaie El Hourriyet » a affirmé que ce rôle ne doit « pas (être) celui de l’ordonnateur mais celui du facilitateur ». « Il n’est pas celui du guide mais de l’accompagnateur. Il n’est pas celui  du maître œuvre, mais celui du garant ». Il a estimé, par ailleurs, que le drapeau national et la bannière amazighe qui a fait irruption dans le débat national ces derniers jours, « sont chacun à sa place ». « L’emblème national est à sa place dans la Constitution comme symbole de  l’Etat qui a guidé jusqu’à la mort des femmes et des hommes qui, en tombant en martyrs, ont permis que se lève l’Etat algérien libre et souverain. Quant à la bannière amazigh, elle est aussi à sa place, c’est-à-dire dans nos racines, dans notre histoire et dans notre identité ». 

N.I