Crise énergétique à l’UE: Des propositions pour réduire la flambée des prix

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(FILES) A picture taken on May 21, 2014 shows a gas metering station "Uzhgorod" near the Chaslivci village, not far from western Ukrainian city of Uzhgorod. Russian President Vladimir Putin on June 11, 2014, warned Ukraine against refusing a reduced gas price offer, accusing Kiev of driving negotiations into a "dead end" with demands for further price cuts. EU-brokered talks with Russia and Ukraine finished Wednesday without an accord as Kiev dug in over how to fix a gas price it said would depend too much on Moscow's tenuous goodwill. AFP PHOTO ALEXANDER ZOBIN

La Commission européenne a détaillé, mercredi, ses propositions pour enrayer la flambée des prix du gaz et de l’électricité, notamment en restreignant les «superprofits» des groupes énergétiques et en réduisant la consommation de l’UE aux heures de pointe.

Les ministres européens de l’Energie de l’UE se prononceront lors d’une réunion extraordinaire le 30 septembre sur ces mesures d’urgence, destinées à entrer en application d’ici le 1er janvier et à durer jusqu’au 31 mars 2023. Sur le marché européen de l’électricité, le prix de revient de la dernière source d’électricité mobilisée pour répondre à la demande -souvent une centrale au gaz- détermine le prix s’imposant à tous les opérateurs : le prix de gros de l’électricité a donc flambé avec l’envolée des cours du gaz. La Commission propose de plafonner les revenus des producteurs d’électricité à partir du nucléaire et des renouvelables (éolien, solaire, hydroélectrique), qui engrangent des bénéfices «exceptionnels» en vendant leur production à un prix très au-delà de leurs coûts de production. Bruxelles propose de fixer ce plafond à 180 € par mégawatheure. La différence entre ce niveau de revenus et le prix de gros du marché serait récupérée par les Etats pour être redistribuée aux ménages et aux entreprises.

Le pétrole en baisse sur des craintes d’un affaissement de la demande Les cours du pétrole ont terminé en nette baisse, jeudi, sur un marché qui redoute un affaissement de la demande dans les mois à venir du fait du ralentissement économique en cours. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a abandonné 3,46%, pour clôturer à 90,84 $. Le prix du baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en octobre, a lui perdu 3,82%, à 85,10 $. «La perception d’un affaiblissement de la demande domine actuellement», selon Michael Lynch, de Strategic Energy & Economic Research (SEER), «entre les chiffres de l’EIA et ceux de l’AIE». L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a revu en légère baisse ses prévisions de production pour 2022 et 2023. Quant à l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), elle a fait état, mercredi, d’une hausse plus élevée qu’attendu des réserves commerciales de brut aux Etats-Unis, et d’un ralentissement de la demande de produits raffinés.

Les stocks de pétrole augmentent plus que prévu aux Etats-Unis Les réserves commerciales de pétrole brut ont augmenté plus que prévu la semaine dernière, selon des chiffres publiés, mercredi, par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), une nouvelle relativisée par le marché et qui n’a pas entravé la hausse des cours. Durant la semaine achevée le 9 septembre, les stocks commerciaux se sont accrus de 2,4 millions de barils, contre 1,85 million attendu par les analystes. Comme toutes les semaines depuis plusieurs mois, le tableau est à nuancer du fait de l’utilisation des réserves stratégiques américaines, qui ont encore fondu de 8,4 millions de barils la semaine passée. Les stocks stratégiques (SPR) affichent leur plus bas niveau depuis octobre 1984. Depuis que le gouvernement du président américain Joe Biden a demandé de puiser dans ces réserves, en septembre 2021, ce sont quelque 187 millions de barils qui en ont été retirés. Le gouvernement américain a indiqué, la semaine dernière, ne pas envisager de poursuivre cette stratégie au-delà du mois d’octobre, la limite fixée initialement. La nouvelle ponction des SPR a tempéré la réaction du marché, a expliqué Phil Flynn, de Price Futures Group, d’autant que la hausse des réserves commerciales était nettement inférieure au chiffre donné, mardi, par la fédération professionnelle API (American Petroleum Institute), soit 6 millions de barils. L’API annonce traditionnellement une estimation de l’évolution des réserves la veille de celle de l’EIA. Selon M. Flynn, ces éléments ainsi qu’un rebond technique après le décrochage de mardi, au diapason des Bourses mondiales, expliquent l’accélération des cours après la publication du rapport hebdomadaire de l’EIA, mercredi. Dans l’après-midi, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre prenait 2,27%, à 95,29 $. Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en octobre, il gagnait 2,69%, à 89,66 $. Lors de la semaine achevée le 9 septembre, la demande de produits pétroliers a poursuivi son repli. En moyenne sur quatre semaines, indicateur favori du marché qui redoute la volatilité des résultats hebdomadaires, elle est inférieure de près de 7% à son niveau de l’an dernier à la même époque. Pour M. Flynn, les opérateurs relativisent ces données car le mois de septembre marque traditionnellement un ralentissement de la demande, mais aussi parce que le niveau des stocks de produits raffinés demeure globalement inférieur à son niveau habituel. La semaine aura été marquée par une nette diminution des importations de brut, qui sont tombées à leur plus bas niveau depuis fin février. Les exportations, elles, sont restées globalement stables. La production de brut est restée inchangée, à 12,1 millions de barils par jour.