La crise sanitaire à laquelle fait face le monde et qui a conduit au confinement des citoyens. Unique mesure pour contrer l’épidémie mais toutefois, le risque de recrudescence des violences conjugales et familiale envers les femmes n’est pas un mythe, et les cas enregistrés ont connus une macabre hausse et ce, à travers les cinq continents.
En Algérie…
La situation est tout aussi inquiétante dans la mesure où les femmes victimes de violences domestiques, qui souffrent, par ailleurs, souvent en silence, se retrouvent enfermées avec leurs bourreaux. Afin de continuer la lutte contre ce fléau pendant cette trêve sanitaire, de nombreuses associations féministes se sont mobilisées. Elles ont mis en place un système d’alerte, en fournissant des numéros de téléphone de nombreuses associations ainsi que ceux des différents Samu. Des organismes pouvant leur venir en aide à tout moment. Présentes à Tizi-Ouzou, Oran, Alger ou encore à Béjaïa ainsi que dans d’autres wilayas, ces associations, qui luttent contre les violences faites aux femmes, espèrent, à travers ce dispositif, accompagner les femmes battues en ces temps de crise pandemiques. Les organismes qui reçoivent leurs appels les redirigent vers l’association SOS femmes en détresse, qui se charge d’accompagner les victimes. A travers leurs nombreux communiqués, ces associations manifestent leur soutien entier et indéfectible aux victimes de violences et assurent une présence effective via le téléphone. «Ecouter, conseiller, orienter», tels sont les principaux mots d’ordre de la lutte contre la violence domestique. Il y a lieu de noter que les numéros du Samu des différentes régions du pays ainsi qu’un numéro vert sont disponibles sur les pages Facebook, Tharwa n’Fadhma n’Soumer (Alger) et Femmes algériennes revendiquant leurs droits, (Oran), à l’origine de cette initiative. Pour rappel, en 2019, il a été fait état de 5600 cas de femmes battues en neuf mois. Les violences faites à la gent féminine risquent malheureusement de doubler avec ce confinement.
Une hausse des violences conjugales de «32% en une semaine» enregistrée en France
Depuis le début du confinement imposé contre l’épidémie du Covid-19 en France, les violences conjugales ont augmenté de 32%. Face à cette hausse, le ministre français de l’Intérieur, Christophe Castaner, avait annoncé ce jeudi 26 mars la mise en place d’un dispositif d’alerte. Les femmes victimes de violences pourront se rendre en pharmacie et bénéficier de la protection immédiate de la police ou de la gendarmerie. «Le risque augmente du fait du confinement». C’est ce qu’a affirmé, ce jeudi, le ministre de l’Intérieur. Une semaine après le début du confinement, imposé le 17 mars pour endiguer l’épidémie de coronavirus, les violences conjugales ont bondi de 32% en France. Les interventions des forces de l’ordre à la suite de signalements pour des violences conjugales ont augmenté de «32% en zone de gendarmerie» et de «36% à Paris» depuis la mise en place du confinement en France, a-t-il déploré.
«Un climat de pression permanente»
Cette situation de hausse de violences faites aux femmes durant la période de confinement fait l’objet de fortes craintes de la part des associations activant dans la lutte contre les violences faites aux femmes, qui s’attendent clairement à une aggravation des situations. Les hommes violents vont trouver dans cette cohabitation ininterrompue encore plus de prétextes pour se déchaîner et les cycles de la violence vont probablement s’accentuer. Les enfants et les femmes vont vivre dans un climat de pression permanente. Les associations expliquent le besoin pressant d’anticiper la précarité économique qui va toucher de plein fouet certaines femmes, contraintes de ne pas travailler pour une durée que nous ne connaissons pas.
Une vidéo pour le moins insolite
Le boxeur britannique Billy Joe Saunders a exposé dans une vidéo comment «traiter» sa femme si elle «vient vers vous pour vous cracher son venin à la gueule» avec des méthodes prévoyant de la «frapper au menton» et de la «mettre KO». Des recommandations pour lesquelles il s’est par la suite excusé. Le champion du monde de boxe britannique, Billy Joe Saunders, a été contraint, ce samedi, de présenter ses excuses après une vidéo dans laquelle il explique aux hommes comment frapper leurs femmes lors de scènes de ménage par temps de confinement. Utilisant un punchbag, un sac de sable d’entraînement à la boxe, il décrit alors comment «la frapper au menton» et «la mettre KO», rappelle l’AFP. Saunders s’est ensuite excusé au cas où il aurait «offensé les femmes». «Je ne pardonnerai jamais la violence domestique et si je voyais un homme toucher une femme, je le réduirais moi-même en miettes» ; «J’ai une fille et si un homme la touche d’un doigt, ça serait fini. Mes excuses si j’ai offensé les femmes, soyez bénies», a-t-il.
