Faut-il systématiquement se couvrir le visage pour lutter contre le Covid-19 ? Dans de nombreux pays, le discours officiel a changé, d’où une course planétaire à l’achat des masques chirurgicaux.
Une première commande de moyens de protection contre la pandémie du coronavirus (Covid-19) est arrivée, hier, à Alger en provenance de la ville de Shanghai en Chine. Cette première commande, faite par la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), est composée de 8,5 millions de masque type 3 plis et 100 000 masques filtrants de type FFP2. Lors d’une entrevue, mardi dernier, avec des représentants d’organes de presse nationaux, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait rassuré les Algériens quant à la disponibilité des produits utilisés dans la prévention contre la pandémie du coronavirus, révélant que l’Algérie avait passé commande pour l’acquisition de 100 millions de masques chirurgicaux et de 30 000 kits de dépistage. Face à une situation qui ne cesse de se compliquer chaque jour davantage, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune avait tenu à rassurer quant aux capacités de l’Algérie à faire face à la propagation de la pandémie du coronavirus. Le Président Tebboune a assuré que «notre pays est totalement prêt à faire face à la pandémie», soulignant que le respect des mesures préventives permettra de traverser «calmement» cette crise. Rappelant que l’Algérie avait été parmi les premiers pays à prendre des mesures face à la propagation de cette pandémie et ce, avant même les pays européens«, il a cité à ce propos «la fermeture des écoles, des lycées, des universités voire même les stades» en tant que mesures préventives. C’est la France qui, ce samedi 4 avril, a mis le pied sur l’accélérateur. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé que près de deux milliards de masques ont été commandés en Chine. 500 000 doivent être livrés chaque jour aux personnels soignants. D’autres commandes sont en cours. Le ministre reconnaît qu’il restait des « éternels problèmes de logistique». L’avionneur européen Airbus a acheminé, ce dimanche, depuis la Chine 4 millions de masques vers l’Europe, destinés en majorité aux autorités de santé des pays où l’entreprise est implantée. Un Airbus A350-1000 s’est posé à l’aéroport de Toulouse pour décharger la cargaison, sous la surveillance de la gendarmerie.
Le monde se les arrache Les livraisons de masques sont parfois négociées directement sur les tarmacs des aéroports, quitte à payer trois fois le prix initial. C’est ce qui s’est passé en Chine, selon plusieurs présidents de régions françaises. Les masques commandés par la France auraient été rachetés par des acquéreurs américains non identifiés. La France elle-même avait réquisitionné au début du mois de mars une cargaison suédoise de 4 millions d’unités destinée principalement à l’Italie et à l’Espagne, au nom d’une réglementation l’autorisant à saisir sur son territoire tout produit pouvant l’aider à freiner la propagation du Covid-19. La Suède avait exprimé son mécontentement. Stockholm affirme qu’à présent, les restrictions sur les exportations ont été levées. «Cela signifie que des équipements vitaux dans la lutte contre le nouveau coronavirus peuvent désormais être distribués dans le reste de l’Union européenne», affirme la ministre suédoise des Affaires étrangères. Volte-face des occidentaux Le sujet est sensible en France au vu des critiques subies par le gouvernement pour ses messages contradictoires sur le port du masque. D’autant que la France a, au fil des années, perdu ses capacités de production. Aujourd’hui, tout le monde, l’industrie et même les particuliers, est incité à en fabriquer, même de façon artisanale via des tutoriels que l’on peut trouver sur internet. La France n’est d’ailleurs pas la seule à faire volte-face. En Allemagne par exemple, au Royaume uni, aux Etats-Unis, et en Côte d’Ivoire, les autorités sanitaires conseillent aux citoyens de se couvrir le visage quand ils sortent. «Le port du masque s’avère nécessaire», a ainsi déclaré le directeur général de la Santé ivoirien, Mamadou Samba, à la télévision publique. «Il faudrait porter le masque, parce que beaucoup d’entre nous ne respectent pas la distanciation sociale». Le masque est obligatoire dans les supermarchés dans plusieurs pays en Europe et en Asie. L’hypothèse non encore prouvée scientifiquement d’une contamination par voie aérienne fait son chemin.
Yasmine Derbal






