Faut-il réduire le nombre des clubs algériens engagés dans les joutes africaines ? Certes, participer aux compétitions continentales est un droit chèrement acquis sur le terrain au terme d’une lutte souvent acharné.
C’est l’aboutissement d’un dur labeur accompli tout au long de la saison. Mais la question mérite d’être posée eu égard aux difficultés financières auxquelles sont confortées actuellement la majorité de nos clubs. Dans ce contexte, il est difficile, voire utopique, d’avoir des ambitions concrètes dans des compétitions ô combien pénibles et difficiles à gérer. Peut-on alors se contenter de participer pour participer, dilapidant au passage des sommes conséquentes qui auraient pu mieux servir, en ces temps de crise ? L’on s’étonne dès lors que des clubs endettés jusqu’au coup, s’engagent dans des aventures sans lendemain au risque d’hypothéquer leur avenir. C’est un peu le cas de l’USMBA qui s’est déplacé, ce samedi, au Liberia pour y disputer le match retour de la Coupe de la CAF prévu ce mardi contre le LISCR FC, avec un effectif réduit de 16 joueurs. Cinq joueurs et pas des moindres ont boycotté le déplacement pour protester contre leur situation financière, pour ne pas avoir été payés depuis des mois. Il s’agit de Larbi Tabti, Zakaria Khali, Mohamed Legraâ, Abdelkrim Zouari et Mohamed Seguer. Il est vrai qu’après son large succès enregistré au match aller (4 -0), l’USMBA peut se permettre de laisser ses cadres à la maison, mais qu’en sera-t-il au prochain tour ? Cette politique de la fuite en avant ne mènera nulle part. Cela est valable pour les autres équipes qui connaissent les mêmes difficultés financières. Avant de penser au prestige, il faut agir en bon gestionnaire et en responsable consciencieux, quitte à prendre des décisions impopulaires. La participation aux épreuves continentales est plus un fardeau pour certains qu’un privilège. Ce sont des victoires à la Pyrrhus. L’on s’en rendra compte au moment de passer à la caisse. Si les clubs endettés ne peuvent pas recruter pourquoi ne pas généraliser cette règle en interdisant à ces mêmes clubs de participer aux compétitions internationales. Il y va de leur salut. Ce n’est pas en faisant du sentiment qu’on leur prouve notre attachement. La Fédération devrait réfléchir à ce dossier délicat et épineux. Il faudra avoir le courage de prendre les bonnes décisions.Une chose est sûre, l’on ne peut pas continuer ainsi, car cela ne rime absolument à rien. C’est une véritable gabegie à laquelle on se livre. Le pire est qu’elle ne dérange personne, du moment qu’elle contente les supporters. Ces dirigeants ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Ils seront les premiers à déguerpir lorsque la situation de leur club devient invivable. On vit l’instant présent et c’est tout. Les Bel-Abbesiens et les autres représentants algériens reviendront probablement avec la qualification, cette semaine, mais après ils feront quoi ? Ont-ils les moyens d’aller loin ? Au vu de leur situation précaire, mieux vaut ne pas se projeter dans un avenir plus que compromis.Ce sera toujours le cas tant qu’on n’aura pas défini nos priorités.
Ali Nezlioui