Coupe du monde: Quand la CAF embrasse les idées d’Infantino

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FIFA presidential candidate Gianni Infantino of Switzerland delivers a speech during the extraordinary FIFA congress in Zurich, Switzerland, Friday, Feb. 26, 2016. Delegates of the soccer body FIFA meet to elect a new president. (AP Photo/Michael Probst)

Une Coupe du monde biennale, une Super Ligue africaine, les membres de l’assemblée générale de la CAF n’ont pas fait le voyage pour rien à l’occasion de la tenue, ce vendredi au Caire, de la 13e AG extraordinaire de l’instance africaine de football.

Ils ont voté à l’unanimité en faveur de ces deux projets initiés, faut-il le rappeler, par Gianni Infantino. Rien d’étonnant au demeurant, surtout lorsqu’on connaît la complicité caractérisant les relations entre le président de la Fifa et les hauts dirigeants de la CAF. Pour rappel, c’est sous l’impulsion et le soutien d’Infantino que  le Sud-Africain Patrice Motsepé a été élu président de la CAF. Il est tout a fait «normal» qu’il lui renvoie l’ascenseur. Cette alliance est nécessaire pour le boss de la Fifa pour mener à bien ses projets, surtout qu’il se heurte à une grande résistance de la part des Européens, mais aussi des Sud-Américains qui ne sont pas du tout favorables à l’organisation d’une Coupe du monde tous les deux ans. La CAF est d’ailleurs la première instance, et la seule pour le moment, à approuver officiellement la proposition de la Fifa. Dans une première étape le congrès de l’instance mondiale de football devra «mener une étude de faisabilité» d’un tel projet. Mais les intentions de Gianni Infantino sont claires sur le sujet. Il plaide pour un changement de calendrier. Mais l’organisation d’un Mondial biennal est-il vraiment dans les intérêts du football africain? Ne va-t-il pas «tuer» la CAN, une compétition qui subit déjà une grosse pression de la part des clubs européens, dont certains la considèrent comme «un petit tournoi»?  beaucoup d’observateurs le craignent. C’est également le cas du projet de la Super Ligue qui mettra en péril l’avenir des championnats locaux. Un projet visiblement imposé aux 54 Fédérations africaines qui n’ont pas leur mot à dire sur le sujet. On les a seulement convoquées pour le voter sans qu’il y ait au préalable le moindre débat sur le sujet qui ne concerne finalement que certains clubs parmi les plus nantis en Afrique. «Je pense que la Ligue des champions africaine doit être réservée à une élite qui se dégage sur le terrain, avec des clubs qui ont les moyens de leur politique, capables de développer leur propre image marketing et qui ont derrière assez de base populaire pour pouvoir être attractifs au niveau commercial», a expliqué à l’AFP, Augustin Senghor, premier vice-président de la CAF. Pas de place pour les «petits» donc. Une politique qui tranche avec celle de l’UEFA qui a combattu de toutes ses forces une idée similaire initiée par les grosses écuries européennes. La Super Ligue dont le projet est bien lancé pourrait poser un problème de représentativité chez nous. Car si  dans d’autres pays comme le Maroc, la Tunisie, l’Egypte ou encore le RDC, il y a une hiérarchie incontestable au niveau des clubs, en Algérie, ils sont plusieurs équipes à prétendre à une place dans cette fameuse Super Ligue.

Le choix sera difficile à faire, voire impossible, à moins que la CAF ne tranche dans le vif et désigne elle-même les heureux élus. En attendant, tout le monde croise les doigts et espère être parmi les privilégiés.

Ali Nezlioui