Coupe du monde: Et si le Maroc…

0
206

Ce ne sont pas les demi-finales attendues, ni celles souhaitées par certains, car comme souvent, la Coupe du monde nous réserve de sacrées surprises.

Si la France a tenu son rang de favori, ce n’est pas le cas du Brésil qui est tombé de haut devant la Croatie. En ces temps de pragmatisme, il ne suffit pas de pratiquer le plus beau football de la planète. Les hommes de Tite l’ont malheureusement vérifié à leurs dépens face à un adversaire maîtrisant la science du jeu sans être flamboyant ni impressionnant. Pourtant, les Brésiliens pensaient avoir le plus dur en ouvrant le score durant la prolongation, mais une erreur d’inattention ou d’excès de confiance leur a coûté l’égalisation à trois minutes de la fin. Il fallait dès lors recourir à la fatidique séance des tirs au but pour laquelle les Croates étaient visiblement mieux préparés. C’était pratiquement leur chance de l’emporter et ils ne l’ont pas laissée filer. C’est la glorieuse incertitude du sport, bien que les puristes soient tristes de la sortie prématurée des Brésiliens qui ne remporteront pas leur sixième étoile au Qatar.

Les Bleus, en revanche, sont toujours en lice pour gagner leur deuxième titre de suite, le troisième de leur histoire. Fidèles à leur réputation, les protégés de Didier Deschamps font toujours preuve de réalisme et de solidité. Ils passent sans briller, comme ce fut le cas il y a quatre ans en Russie. L’équipe de France ne fait pas rêver les amateurs du ballon rond, mais elle est diablement efficace. En quarts de finale, sa victime se nomme l’Angleterre qui n’a pas démérité, mais les Anglais semblent bloqués psychologiquement, ils n’arrivent pas à franchir un cap.

La France peut aller encore au bout, comme elle peut retrouver la Croatie dans un remake de la finale de l’édition précédente. Ça serait la deuxième fois seulement que deux nations s’affronteront en finale de la Coupe du monde deux fois de suite. La première fois, c’était entre l’Argentine et la RFA (1986 – 1990). Mais on n’en est pas encore là. La Croatie qui a eu beaucoup de chances jusqu’à présent, devra se farcir l’Argentine en demi-finale.  Les Albiceleste seront les favoris, même si ce mot ne veut pas dire grand-chose à ce stade de la compétition. C’est en tout cas la dernière opportunité pour Messi de remporter enfin le seul trophée qui manque à son impressionnant palmarès. D’ailleurs, les Argentins comptent énormément sur leur joueur de génie pour les mener vers la victoire et tourner enfin la page Maradona. Les Sud-Américains ont eu beaucoup de mal à se débarrasser des Pays-Bas dans un match à suspense et plein de rebondissements. Les deux équipes n’ont pu se départager (2 -2). Il a fallu attendre la stressante séance des tirs au but pour voir les Argentins l’emporter dans un climat électrique qui a failli dégénérer.

Que dire alors du parcours du Maroc, l’invité surprise du dernier carré. Les Lions d’Atlas, qui défieront les Français ce mercredi pour une place en finale, sont entrés dans l’histoire en étant la première équipe africaine à atteindre la demi-finale de la Coupe du monde. Ont-ils volé leur place ? Pas du tout. Les hommes de Walid Regragui l’ont plutôt décrochée haut la main, grâce à un état d’esprit et une solidarité exemplaires. Ils ont fait preuve d’une solidité héroïque éliminant de leur chemin tour à tour la Belgique, l’Espagne et le Portugal. Excusez du peu ! Cette qualification, ils sont allés la chercher au bout d’eux-mêmes déjouant tous les pronostics. A présent, le monde entier est admiratif le Maroc qui n’a perdu aucun match et n’a encaissé qu’un seul but depuis le début de la compétition. Et ce n’est pas fini ! Les Marocains iront chercher une place en finale face à la France. Ils ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin.

Les joueurs des deux camps se connaissent bien dans la mesure où beaucoup d’internationaux marocains ont été formés en France. Ce sera sans doute un match très disputé où l’expérience et le métier des Bleus seront confrontés à la fougue et la volonté des Marocains. Ce sera sans doute un match au sommet. On a hâte d’y être.

Ali Nezlioui