Un titre tombé du ciel ? Pas Vraiment. Au vu de la physionomie de la finale, l’USMA mérite amplement son trophée. Ses joueurs ont su réagir au bon moment pour sortir de l’ornière. On les croyait au fond du trou, divisés, démissionnaires tout en ayant hâte de quitter le club, il n’en fut rien. On ne sait pas où est-ce qu’ils sont allés chercher cette source de motivation, ce supplément d’âme pour damer le pion à l’une des meilleures équipes de la saison.
Comme quoi, les voies du football sont parfois impénétrables. Une chose est sûre, les Usmistes ont réalisé leur meilleur match de la saison, de quoi donner des regrets à leurs supporters surpris sans doute par tant d’abnégation, de détermination et de gnac, des qualités qui ont tant fait défaut à leur équipe tout au long de la saison. C’est d’ailleurs la source du conflit et de la rupture entre les supporters et les joueurs, accentués il est vrai par le départ précipité du coach Nabil Maâloul. Ce qui a considérablement affaibli le groupe mentalement et engendré une instabilité chronique à tous les niveaux. Les fans, dont la responsabilité dans le limogeage du technicien tunisien est fortement engagée, ont été aussi très virulents envers les joueurs leur reprochant de ne pas se donner à fond sur le terrain. Le climat délétère qui s’en est suivi a plongé le club dans la crise. Une crise qui allait peut-être perdurer, mais le miracle de la Coupe a transformé le cauchemar en un conte balayant d’un coup de serpe tous les malentendus et les bravades d’une saison que l’on pensait pourrie. Le mérite revient évidemment aux joueurs dont la prise de conscience salutaire a sauvé le club du marasme, mais aussi au staff technique auquel personne ne faisait confiance. D’ailleurs, Mohamed Lacet, l’entraîneur intérimaire de l’USMA n’a pas manqué de l’évoquer à la fin de la partie, tout en réglant ses comptes avec ses nombreux détracteurs. « Je suis déçu par le comportement de certains qui ne croient toujours pas à la compétence locale. Dieu merci, j’ai prouvé à l’occasion de cette finale que le technicien algérien n’a rien à envier à ceux venus de l’étranger », a-t-il déclaré.C’est aussi un sacre inespéré pour lui, sachant qu’il a pris les rênes de l’équipe il y a seulement deux mois, dans des conditions exécrables, il faut l’admettre. Va-t-il lui permettre pour autant de rester en poste ? Rien n’est moins sûr. Avec l’officialisation de Said Allik en tant que directeur sportif, beaucoup de choses seront appelés à changer au sein du club et à tous les niveaux. Pas mal de joueurs seront probablement libérés, l’entourage du club sera également assaini, mais la victoire en Coupe d’Algérie devrait faciliter la transition. Aussi certains cadres qui avaient l’intention de partir, pourraient changer d’avis et décident de poursuivre l’aventure avec les Rouge et Noir.En somme, ce titre ne pouvait pas mieux tomber pour l’USMA et son avenir.
Ali Nezlioui






