Le président colombien, Gustavo Petro, a salué l’arrestation du baron de la drogue belgo-marocain Mounir Namoussi par les forces de sécurité de son pays, qualifiant cette opération de réussite majeure. Il a souligné que cette arrestation illustre la montée en puissance des cartels transnationaux, dépassant en influence ceux de l’époque de Pablo Escobar.
S’exprimant devant la presse, le chef de l’État colombien a dénoncé l’échec des politiques classiques de lutte contre le narcotrafic et plaidé pour une coopération internationale renforcée. « Il existe aujourd’hui des cartels beaucoup plus puissants qu’au temps d’Escobar », a-t-il déclaré, appelant à revoir les stratégies actuelles en mettant l’accent sur le trafic international, le démantèlement des grandes organisations mafieuses et la lutte contre le blanchiment d’argent.
Mounir Namoussi, 41 ans, était l’un des chefs les plus influents des réseaux de trafic de drogue reliant l’Amérique latine et l’Europe. Il supervisait l’acheminement d’environ 300 kilogrammes de cocaïne par semaine vers le port belge d’Anvers. Son arrestation en Colombie, la semaine dernière, a été qualifiée de « succès majeur » par les autorités, car il assurait le lien entre le cartel colombien Clan del Golfo et le cartel des Balkans, qui contrôle une large part du trafic de cocaïne entre l’Amérique du Sud et l’Europe. Les autorités belges ont rapidement réagi à cette arrestation en soumettant une demande officielle d’extradition le 6 mars. Namoussi, surnommé « Mo », avait déjà été condamné en 2021 en Belgique pour trafic de drogue et risquait une peine de sept ans de prison. Il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par Interpol. L’opération ayant conduit à son interpellation est le fruit d’une coopération entre les services de sécurité colombiens, belges et britanniques. Selon le directeur général de la Police nationale colombienne, Carlos Fernando Triana Beltran, Namoussi utilisait des boîtes métalliques magnétiques pour fixer discrètement des cargaisons de cocaïne aux coques de navires commerciaux. Ces méthodes lui permettaient d’expédier entre 270 et 300 kg de drogue chaque semaine vers l’Europe. Plusieurs cargaisons ont été interceptées avant leur arrivée aux ports de Rotterdam et d’Anvers. Cette arrestation intervient dans un contexte de lutte intense contre les réseaux criminels d’origine marocaine. Il y a quelques jours, la Garde civile espagnole a arrêté Mohamed Ali Douas, député maroco-espagnol du Parlement de Ceuta, dans le cadre d’une vaste opération anti-drogue. De plus, quatre Marocains soupçonnés d’appartenir à un réseau de trafic de haschisch ont été interpellés à Grenade. L’affaire Namoussi met une fois de plus en lumière l’ampleur du trafic de drogue international et la nécessité d’une coopération accrue entre les États pour lutter efficacement contre ce fléau.






