Le ministre des Affaires étrangères turc, Mevlut Cavusoglu a salué, hier à Alger, le rôle important de l’Algérie dans la région et ses efforts pour la résolution, par les voies pacifiques, de la crise en Libye.
S’exprimant lors d’une conférence de presse tenue avec le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, M. Cavusoglu a indiqué que « l’Algérie a un rôle important dans la région » , saluant les efforts qu’elle fournit pour « l’instauration de la paix en Libye », en privilégiant les solutions pacifiques. Affirmant que le « rétablissement de la sécurité passe par l’élimination des groupes terroristes », le chef de la diplomatie turque a souligné que les « conflits » en Libye ou dans un toute autre pays, avaient des « répercussions négatives sur l’Algérie ». Après avoir mis en relief la concordance de vues entre la Turquie et l’Algérie concernant les questions régionales, M. Cavusoglu a assuré que son pays « ne croit pas en la solution militaire » et demeure attachée à la coordination bilatérale en vue de parvenir à une solution pacifique en Libye. Il a réitéré, dans le même cadre, l’attachement de son pays à l’intégrité territoriale de la Syrie. Au volet économique, le ministre des AE turc a salué les réformes économiques entreprises par l’Algérie, lesquelles, a-t-il dit, « seront certainement bénéfiques pour les deux pays », rappelant, à l’occasion, que son pays est l’un des plus grands investisseurs en Algérie, un partenariat qui sera diversifié et conforté dans tous les domaines, à la faveur de « la relance de la Commission conjointe, les jours à venir ». Le ministre truc a exprimé, à l’occasion, sa gratitude » pour les facilitations et l’appui que reçoivent les investisseurs turcs de la part du Gouvernement et du peuple algériens », réaffirmant » la détermination de son pays à poursuivre l’encouragement des sociétés turques à investir en Algérie. Quant à la décision des autorités turques relative à la réduction du nombre de visas accordés aux Algériens, M. Cavusoglu a estimé qu’il s’agissait d' » une mauvaise compréhension des procédures » et que « certaines sociétés ont détourné ce sujet », rassurant que les autorités de son pays » continueront à délivrer des visas d’entrée ». Il a fait état, dans ce sens, d’une prochaine création d' » un mécanisme ou d’une commission consulaire conjointe » entre les deux pays, en vue de débattre de la question et de parvenir à des » solutions satisfaisantes », ainsi que de l’annonce prochaine de quelques « facilitations en termes d’octroi de visas au profit de certains catégories d’âge », a-t-il précisé. De son côté, M. Boukadoum a insisté sur l’impératif élargissement des perspectives de partenariat entre l’Algérie et la Turquie, dont le volume de ses investissements s’était élevé à plus de 4 milliards de dollars US, ce qui a permis la création de 28.000 opportunités d’emploi, s’est-il réjoui avant de relever que la révision par le Gouvernement algérien de la règle 49/51 %, » contribuera indubitablement à la dynamisation de l’investissement étranger ». A ce propos, le chef de la diplomatie algérienne a indiqué que pas moins de 300.000 touristes algériens se rendent en Turquie annuellement. Lors de rencontre avec son homologue turc, il a été procédé à l’évaluation des relations bilatérales qui se sont confortées, a-t-il dit, à la faveur du Traité d’amitié et de coopération en 2016, en vertu duquel, les deux pays ont convenu d’impulser leurs relations et de leur donner un caractère privilégié dans les différents domaines. Les deux parties ont également, poursuit M. Boukadoum, procédé à un échange de vues sur les questions d’intérêt commun, à l’instar de la situation dans la région du Sahel, la cause palestinienne et les crises libyenne et syrienne, saluant au passage, le respect par la Turquie de la question de l’intégrité territoriale de la Syrie.
Moussa O