Les possibilités de la coopération algéro-française dans le domaine de la formation et de l’enseignement professionnels ainsi que les voies et moyens de la renforcer davantage ont été évoqués par le ministre du secteur, Mohamed Mebarki, lors de l’audience qu’il a accordée mardi à l’ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt.
Les discussions entre les deux parties ont porté sur « les relations bilatérales entre les deux pays à la lumière du document cadre de partenariat 2013-2017 ainsi que les projets en cours dans le domaine de la formation et de l’enseignement professionnels entre le ministère de la Formation et de l’Enseignement professionnels et le ministère français de l’Education nationale », indique un communiqué de ce ministère. « En esquissant de nouvelles pistes de collaboration et d’échanges dans le domaine de la formation professionnelle et technique, M. Mebarki a souligné que l’objectif du plan d’action de son département ministériel est de mettre en place un service public de formation de qualité, en mettant à la disposition des opérateurs économiques et sociaux des compétences professionnelles dans différents créneaux », précise la même source. Les deux parties « se sont félicitées de la mise en place du centre d’excellence dans les métiers de l’énergie et de l’électricité, fruit d’un partenariat fructueux avec la firme Schneider, et de la signature récente de conventions cadres pour l’érection de nouveaux établissements d’excellence en formation professionnelle avec des firmes françaises, leader dans les domaines de la plasturgie, du bâtiment, de l’agroalimentaire et de l’après-vente automobile ». Dans ce cadre, M. Mebarki « a mis en exergue la nécessité d’encourager des programmes de partenariat mutuellement avantageux, dans une approche de complémentarité, pour le développement des compétences et l’apprentissage des métiers qui doivent soutenir la diversification de l’économie et accompagner les projets de partenariat industriel entre les deux pays ». De son côté, M. Driencourt a exprimé sa disponibilité à œuvrer pour la « consolidation de la dimension de la formation professionnelle dans les projets sectoriels en cours d’exécution en Algérie, et à initier de nouvelles pistes de partenariat en direction de ce secteur stratégique ». « A l’issue de l’audience, trois axes prioritaires de partenariat ont été retenus, à savoir l’échange d’expériences en matière d’ingénierie pédagogique liée à la formation professionnelle, le jumelage entre les établissements d’enseignement professionnel des deux pays, ainsi que l’appui au développement de nouvelles filières de formation professionnelle par la mise en place de centres d’excellence en partenariat public-privé dans les filières de formation professionnelle liées à l’agroalimentaire, au tourisme et aux TIC ». Les deux parties sont convenues de travailler pour « insérer ces axes dans le programme d’action qui découlera des travaux du comité intergouvernemental de haut niveau ».
Introduction de nouvelles spécialités du domaine du numérique
Le ministre de la Formation et de l’enseignement professionnels Mohamed Mebarki a indiqué que de nouvelles spécialités seront introduites dans le champ du numérique pour « répondre aux besoins de l’économie nationale ». Dans un entretien accordé à l’APS, M. Mebarki a déclaré qu’en prévision de la prochaine rentrée professionnelle prévue le 24 septembre, le ministère a introduit de nouvelles spécialités dans le champ du numérique. Il s’agit essentiellement des spécialités « applications multiplateformes », « administrateur Datacenter », « virtualisation » et d’autres spécialités qui seront sanctionnées par un certificat de qualification dans les domaines d’entretien de parcs et jardins, entretien et nettoyage urbain ainsi que de tri et de nettoyage en construction métallique ». Il a indiqué que la réalisation du développement économique en matière de ressources humaines qualifiées et l’insertion facile des diplômes de la formation professionnelle dans le marché de l’emploi constituent des « priorités » pour le secteur. Une démarche qui nécessite de son avis « la modernisation et l’actualisation des méthodes de formation selon l’évolution des métiers et des techniques pour répondre de manière rapide et efficace aux besoins socio-économiques actuels ». Les offres de formation « seront réparties en fonction de la formation et sur la base des spécialités contenues dans la nomenclature officielle de la formation professionnelle », dira M. Mebarki ajoutant que « des spécialités liées aux métiers de l’industrie, de l’agriculture et du BTH sont prévues en tant que filières relevant des secteurs vitaux pour la relance de l’économie nationale ». Le ministre a affirmé par ailleurs que le taux des spécialités liées aux métiers de l’industrie représente 26,46% de l’offre globale de formation pour la prochaine rentrée. Il a précisé que le taux des métiers de l’agriculture, et de l’industrie agro-alimentaire dépasse les 10% et celui du bâtiment et travaux publics se situe à 17,35%. Le ministère a également introduit des spécialités liées aux métiers de l’eau et de l’environnement dans 41 wilayas, aux énergies renouvelables dans 22 wilayas et à la télécommunication dans 33 wilayas. M Mebarki a également évoqué le travail accompli par son département en vue d’élargir et de diversifier les offres de formation au profit des jeunes n’ayant aucun niveau scolaire. En effet, plus de 100 spécialités sont prévues au profit de cette catégorie dès septembre 2017. Il s’agit des filières habillement et textile, agriculture, élevage d’animaux et hôtellerie. Concernant les infrastructures de formation, le ministre a annoncé l’ouverture de 5 nouveaux instituts et centres spécialisés dans la formation professionnelle et d’apprentissage dans plusieurs wilayas notamment à Tiaret, Tizi-Ouzou, Tamanrasset et El-Tarf, soulignant qu’au total, 1 228 établissements de formation sont ouverts au niveau national.