Le programme d’appui au secteur de la justice en Algérie (PASJA), cofinancé par l’Union européenne (UE), l’Algérie et la France, a été officiellement lancé, hier, à Alger, avec comme objectif principal la «contribution au renforcement de l’Etat de droit et à la garantie d’une justice équitable, impartiale et de qualité».
D’ une durée de 34 mois, le PASJA a démarré en janvier 2017 et constitue le troisième programme d’appui au secteur de la justice en Algérie soutenu par l’UE, et ce, outre, les diverses actions d’Euromed justice et opérations de jumelage. Il est cofinancé par l’UE à hauteur de 9 millions d’euros alors que les contributions de l’Algérie et de la France s’élèvent respectivement à 1,10 million € et 450.000 €. Les trois objectifs de ce nouveau programme portent sur l’indépendance de la justice et la modernisation du fonctionnement des juridictions, l’amélioration de l’accès au droit et à la justice et l’appui institutionnel et le renforcement des capacités des acteurs de la justice. Concernant les principaux bénéficiaires du PASJA, il s’agit, notamment du ministère de la Justice, de la Cour suprême, du Conseil supérieur de la magistrature, de l’Ecole supérieure de la magistrature, des greffiers, des avocats, des notaires et huissiers de justice. Intervenant à cette occasion, le représentant du ministère de la Justice, Aymen Aazaz, a indiqué que le lancement de ce programme «constitue un évènement d’une grande importance», relevant que son démarrage intervient où la réforme du secteur de la justice est «dans une phase de consolidation». Il a également rappelé que la cette réforme s’articule autour de plusieurs axes majeurs, dont la formation des ressources humaines, la modernisation de la justice et la réforme pénitentiaire. «La promotion de la valorisation des ressources humaines constitue une priorité dans le processus de la réforme justice», a-til souligné, précisant, à titre d’exemple, que le nombre de magistrats est passé de 2500 en l’an 2000 à 6200 en 2016, dont 42% sont des femmes. Par ailleurs, le représentant du ministère de la Justice a annoncé que «beaucoup de chantiers dans le domaine de la justice seront ouverts prochainement pour accompagner les réformes économiques du pays». Enfin, il s’est félicité de la qualité de la coopération qui lie l’Algérie à l’UE dans le domaine de la justice, exprimant le souhait de voir cette coopération se raffermir davantage à l’avenir. Pour sa part, l’ambassadeur de l’UE en Algérie, John O’Rourke a fait sa savoir que le secteur de la justice constitue un «axe clé» de la coopération entre l’Algérie et l’UE, notant que le PASJA s’inscrit dans la continuité de cette coopération et constitue «un programme ambitieux qui contribuera à renforcer l’Etat de droit». «Toutes les parties prenantes de ce programme ont reconnu l’intérêt et la pertinence de ce programme, ce qui est de bon augure pour sa mise en œuvre», a-t-il affirmé. Il a, par ailleurs, rappelé que l’Algérie avait entamé depuis l’an 2000 la réforme de son secteur de justice «où beaucoup de progrès ont été réalisés et des efforts continuent à être menés». Il a ajouté que l’UE «accompagne ce processus de réformes pour le bon fonctionnement de la justice de manière à répondre aux attentes des Algériens en la matière». De son côté, le représentant du ministère des Affaires étrangères, Ali Mokrani s’est félicité du lancement de ce nouveau programme, rappelant le caractère «multidimensionnel» de la coopération algéro-européenne. «Nous sommes heureux de développer cette coopération avec le partenaire européen pour accompagner nos efforts nationaux en la matière», s’est-il réjoui, affirmant que l’Algérie «ne ménagera aucun effort pour que le programme soit réalisé dans le délai et avec un impact certain». La représentante de l’ambassade de France a également pris la parole pour saluer la qualité de la coopération «très dense» qui lie l’Algérie à la France dans le domaine juridique et judiciaire.