Les participants aux «4es Journées internationales de marque et contrefaçon» qui se sont déroulées, hier, à Alger, ont appelé à la nécessité d’adapter un plan de coordination «permanent» entre les différentes parties, pour contrecarrer la contrefaçon, un fléau qui a un impact néfaste sur l’économie nationale, la notoriété des entreprises et la santé des consommateurs.
Le contrôleur général des Douanes algériennes, sous-directeur de la lutte contre la contrefaçon, Yazid Ould Larbi, a fait savoir qu’en 2017, les services de Douanes ont enregistré plus de 700 000 produits présumés contrefaits. «Nos services ont enregistré 724 000 produits présumés être contrefaits», a déclaré Ould Larbi, en marge de cette rencontre organisée par «RH International Communication», avec la participation du ministère de l’Industrie et des Mines, du Commerce et des Finances. Selon ce responsable, les pièces détachées, les produits alimentaires et les appareils d’équipement, sont les produits les plus touchés par la contrefaçon. Toutefois, il a signalé une baisse de chiffre des produits présumés contrefaits par rapport à 2016 où le chiffre est estimé à 1 371 643 des retenues douanières. Tout en alarmant les contre-effets de la contrefaçon le contrôleur des Douanes a indiqué qu’«on ne peut pas relancer l’activité industrielle nationale sans l’éradication de ce fléau. On doit le réduire. La contrefaçon décourage les investisseurs et a des effets négatifs sur l’économie, la sécurité et la santé des consommateurs», a-t-il dit appelant à la nécessité d’adapter un plan de coordination. D’après le même responsable, la tâche la plus dure en Algérie est le fait de la banalisation et l’insensibilité des consommateurs pour des problèmes de perception. D’ailleurs, des consommateurs se laissent volontiers tentés par l’achat d’un produit sans se soucier des effets qu’il peut provoquer sur sa santé et sa sécurité. A une question sur l’existence des structures de veille entre les douanes, les entreprises nationales et les autres instances, permettant de donner des alertes liées à ce fléau, Ould Larbi a souligné que les douanes restent ouverte sur le plan de coopération avec les différentes parties dont les titulaires de marques. Il a rappelé que des protocoles de partenariat ont été signés dans ce cadre. Par ailleurs, il a mis en avant la nécessité de renforcer d’une manière durable, la coordination, car selon lui, il suffit qu’un maillon de la chaîne s’affaiblisse pour que la contrefa- çon prenne de l’ampleur. Pour sa part, Nabila Yazid, chef de département technique à l’Office national de métrologie légale (ONML) a souligné que la nouvelle loi relative au système national de métrologie prévoit des missions supplé- mentaires par rapports à celles de base. De nouvelles dispositions finales ont été introduites pour renforcer le contrôle des instruments. L’objectif principal de la métrologie égale est de vérifier la conformité des instruments de mesure par rapport à des spécifications réglementaires et techniques. Elle donne son approbation au modèles en leur donnant une qualification légale à un instrument pour qu’il soit fabriqué, importé ou à mettre dans le marché national. Elle concerne uniquement les instruments réglementés par la métrologie. Entre autres, l’ONML assure également l’expertise technique pour régler les litiges en cas de doute autour des mesures données par l’instrument utilisé. L’année dernière, 35 décisions provisoires d’une durée d’une année et 27 décisions définitives ont été accordées concernant les instruments de métrologie. En 2017, les agents de l’ONML ont vérifié plus de 1 175 000 instruments soit (+34%) par rapport à 2016. Selon l’intervenante, c’est une mission qui demande des moyens pour pouvoir satisfaire tout le contrôle des instruments installés à travers le territoire national. Au terme de ces vérifications, on a constaté que 0 ,11% d’instruments utilisés sont non conformes. Quant au nombre d’instruments des mesures importés en 2017, est estimé à 1 651 300, soit une baisse de 30, 47 %, selon les chiffres communiqués par l’intervenante. 1,06 % refusés. Les organisateurs des «Journées internationales marque et contrefaçon» aspirent faire de ces journées «un espace de communication, d’échanges et de concertation à travers la mise en débat de ce phé- nomène qui détruit l’innovation et prive les entreprises de la possibilité de valoriser leur créativité, et ce au détriment de toute l’économie du pays». L’objectif est aussi d’apporter aux gestionnaires un éclairage pratique sur les principaux écueils à éviter en matière de la propriété intellectuelle. Parmi les principales thématiques qui seront débattue durant les deux jours de la tenue de ce rendez-vous, la propriété intellectuelle, le système d’accréditation en Algérie, la création publicitaire… Des ateliers seront également animés part des experts qui sortiront avec des recommandations. Les organisateurs de cette rencontre rappellent que lors des 3es journées, les services de douanes algériennes ont annoncé que «92% des produits saisis par les services de douanes sont issus des usines chinoise, la majorité de ces produits, soit 63% du total des produits en provenance de Chine sont des articles de sport». En 2e position, vient la pièce détachée avec 28,9%, la quincaillerie 3,3%, les lunettes et montres 2,5%, l’électronique 1,2%, les cosmétiques 0,2% et enfin les articles scolaires 0,1%.