La wilaya d’Alger a décidé de lever le gel de la construction sur les terres situées sur les hauteurs des zones touchées par les inondations en novembre 2001 et qui concernent 9 communes de 3 circonscriptions administratives.
Suite à cette décision, signée, récemment en vertu d’un arrêté du wali d’Alger, Mohamed Abdennour Rabehi, il sera procédé à la remise des permis de construire aux citoyens concernés. Il s’agit de trois circonscriptions administratives et de 9 communes situées sur le périmètre de l’étude de limitation des risques de glissement de terrain dans les deux zones classées «G2» et «G3», à savoir Bouzaréah, Beni Messous, El Biar, Aïn Benian, El Hammamet, Raïs Hamidou, Bologhine, Bab El Oued et Oued Koriche, et qui s’étendent sur une surface globale de 268 hectares. Les permis de construire et autres documents et certificats, seront remis aux citoyens concernés. La wilaya d’Alger avait décidé, en avril 2009, de geler la construction sur ces terres, dans l’objectif de protéger la vie et les biens des citoyens, et ce, après les inondations de 2001. La directrice de l’urbanisme, de l’architecture et de la construction à la wilaya d’Alger, Jihane Hanem Derdour a indiqué dans une déclaration, qu’en application des instructions du wali d’Alger, à l’effet d’accélérer le traitement des dossiers de demandes de contrats de construction déposées au niveau des services techniques des communes concernées par le gel, la wilaya d’Alger a confié une étude au Laboratoire central des travaux publics (LCTP), pour limiter les risques de glissement de terrain dans la zone «G3» qui représente près de 25% de la surface globale du massif de Bouzaréah et couvre 1396.5 hectares pour les neuf communes. L’étude a été approuvée en décembre 2022 par le wali d’Alger. Selon la même responsable, cette étude qui est une étude «exhaustive» du périmètre «G3» après une étude globale élaborée en 2006, classe le périmètre, selon le niveau d’exposition aux glissements de terrain, en trois zones (G1, zone vulnérable d’une superficie d’environ 28 ha, constructible), (G2, zone moyennement vulnérable d’une superficie d’environ 240 ha, constructible, mais à des conditions soumises à une vigilance particulière), (G3, zone hautement vulnérable d’une superficie d’environ 1127 ha, non constructible sauf cas exceptionnels approuvés par le LCTP. Mme Jihane Hanem Derdour a indiqué que cette étude effectuée en trois étapes et approuvée par la cellule technique créée à cet effet, a été sanctionnée par la mise en place d’«une cartographie de sensibilité délimitant les zones concernées». Le wali délégué de la circonscription de Bouzaréah, Djamel Eddine Heshas a souligné, de son côté, «l’impact direct» de cette décision sur la vie des citoyens dans les zones susmentionnées, d’autant que le droit de propriété n’implique pas automatiquement le droit de construire. Ainsi, au niveau des trois communes relevant de la circonscription administrative de Bouzaréah, la remise des certificats de construction, de démolition ou de régularisation a été suspendue depuis 2009, dans l’attente du parachèvement de cette étude, a-t-il dit ajoutant que la levée de gel permettra aux autorités locales de remettre ces documents aux concernés, selon les conditions mentionnées dans l’arrêté du wali. Il a indiqué qu’environ 30% des dossiers de régularisation des constructions déposés auprès de la circonscription administrative de Bouzaréah seront bientôt réglés, faisant état de 612 dossiers, dont 472 dans la commune de Bouzaréah, 83 à El Biar et 57 à Beni Messous. Les terres situées dans la zone G3 peuvent également être exploitées pour construire des écoles primaires ou des centres de santé (R+1) avec le boisement des talus, a-t-il ajouté. Le président de l’Assemblée populaire communale de Bouzaréah, Nadir Omar, s’est dit satisfait de cette décision, qui repose sur une «étude approfondie» qui a classé dans G2 et G1 environ 26% des terres de la commune qui étaient auparavant classées dans la zone G3. Cette décision va débloquer les démarches au profit des citoyens, s’est réjouit le responsable, rappelant que plus de 400 dossiers étaient gelés depuis de longues années. De son côté, le directeur du Laboratoire central des travaux publics, Salah Eddine Guellati, a affirmé que cette décision s’appuyait sur une «étude exhaustive et approfondie» entamée en 2017 et qui s’ajoute à l’étude globale élaborée par le Bureau d’études spécialisées en 2006, laquelle a divisé le massif de Bouzaréah en trois niveaux, selon le pourcentage de risque de glissement de terrain, au terme de plusieurs étapes de recherches bibliographiques, d’enquêtes et de recensements des zones sujettes aux glissements de terrain et grâce à l’exploitation des cartes et images satellites et aux sorties sur le terrain des ingénieurs et des experts. Le laboratoire a, en deuxième phase, divisé la zone G3 en trois sous-niveaux (G1, G2 et G3) après plusieurs essais in situ et en laboratoire, suite à quoi, il a formulé des recommandations pour la construction dans G3, a fait savoir le responsable, expliquant que ceux qui souhaitent obtenir un permis de construire doivent soumettre une étude géotechnique du périmètre de la construction, approuvée par le Laboratoire central des travaux publics, et conclure une convention avec le Bureau d’études pour le suivi des travaux, notamment pour les constructions hautes. En ce qui concerne les anciennes bâtisses situées dans les zones susmentionnées, l’expert-conseil au LCTP, Mohamed Amine Benbouras, a indiqué qu’il y aura des régularisations dans le cadre de la loi avec l’aide d’experts pour évaluer la sécurité de la bâtisse et la résistance du terrain aux catastrophes naturelles pour ne pas mettre en danger la vie des citoyens.
Moussa O. / Ag.