Le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni, a mis en avant, jeudi à Alger, la nécessité de trouver d’autres solutions pour couvrir la demande nationale grandissante sur le gaz naturel et éviter que le pays ne se trouve dans une situation d’incapacité d’exportation, et par conséquent, perdre des recettes en devise.
Actuellement, la production nationale s’élève à 130 milliards M3, dont 50 milliards M3 destinés à la consommation locale, 50 milliards M3 à l’exportation et 30 milliards M3 réinjectés dans les puits pour maintenir leur activités, a indiqué M. Guitouni, lors d’une plénière de l’Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orale et présidée par Mouad Bouchareb. Affirmant que « si nous ne trouvons pas rapidement d’autres solutions pour couvrir la demande nationale, en hausse constante, nous ne serons pas en mesure, dans deux à trois ans, d’exporter », il a précisé que la couverture de la demande nationale est passée de 32% en 2000 à 62% à présent, dont 40% en propane ». Il a ajouté que le taux de couverture en électricité est de 99% et que sa production dépend du gaz également, soulignant qu’avec ce rythme de consommation et une production stable, « il n’y aura pas d’exportation d’où la nécessité de trouver d’autres solutions », a-t-il insisté. Sur le retard accusé dans plusieurs projets de raccordement au gaz naturel au niveau de nombre de régions de Bejaia, le premier responsable du secteur a réitéré l’intérêt accordé par le président de la République au réseau public du gaz et d’électricité afin de permettre à tous les citoyens de bénéficier des deux énergies. Rappelant, dans ce sens, que la wilaya de Bejaia avait bénéficié de divers programme de distribution du gaz, il a expliqué que certains citoyens se sont opposés à la mise en place des conduites sur leurs terrains d’où le retard accusé. Dans ce contexte il a fait état de 300 objections depuis le lancement du dernier programme quinquennal, soulignant l’arrêt, durant 13 années, des travaux de réalisation d’une conduite dans la commune de Souk-El-Tenine, s’étalant jusqu’à la commune de Ziama Mansouria (Jijel), et que les travaux ont été relancé, en septembre 2017, après que les autorités locales aient défini un autre tracé. L’objection des citoyens a entravé également de nouveaux projets de déploiement de conduites de gaz et de pétrole ainsi que des projets d’énergie électrique, dont celui de 420 kw à destination de la Tunisie et de la Libye, a ajouté le ministre évoquant, en outre, l’arrêt depuis 2013 dans la région de Derguina (Bejaia), des travaux du câble stratégique à haute tension de 60 Kw et un autre de 220 Kw reliant Bouira à Bejaïa ». Le ministre a indique que « certains citoyens ont demandé des sommes inimaginables allant jusqu’à 11 milliards de centimes contre la concession de 500 mètres ». Par ailleurs, le ministre a fait état de la création d’une commission de wilaya pour la prise en charge des objections enregistrées, précisant que la couverture actuelle de la wilaya de Bejaïa en gaz naturel est estimée à 50% et que l’Etat est déterminé à poursuivre, avec l’aide des représentants du peuple, la réalisation des projets retardés. Au sujet de l’approvisionnement en gaz naturel de la région de Aïn Defla, le ministre a imputé le retard dans la réalisation des projets, notamment les conduites de gaz, à la situation financière du groupe Sonelgaz, évoquant l’existence de solutions, dans ce contexte, à travers des montages financiers entre les services de la wilaya et le groupe Sonelgaz. Le taux de couverture en gaz naturel de la wilaya d’Aïn Defla, est passé de 15% en 1999 à 48% en 2016 et à 60 % actuellement, a conclu le ministre.
Mana . C