Conseil de sécurité: L’Algérie réaffirme son engagement contre le terrorisme et appelle à une coordination régionale renforcée

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Lors d’un briefing du Conseil de sécurité consacré au renforcement de la coopération régionale en matière de lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest et au Sahel, l’Algérie a réitéré, mardi à New York, son engagement à partager son expérience et à soutenir une réponse régionale « à grande échelle ». Le Représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama, est revenu sur l’ampleur croissante de la menace terroriste, qualifiant la situation au Sahel de « menace structurelle d’envergure ».

Selon lui, les groupes terroristes présents dans la région ont développé leurs capacités, élargi leurs zones d’action et tissé des liens étroits avec des réseaux criminels internationaux, s’appuyant notamment sur le trafic de stupéfiants et les enlèvements contre rançon pour financer leurs opérations. « Si ces groupes ont renforcé leur influence, c’est avant tout parce que nos efforts sont dispersés et manquent de coordination », a-t-il estimé, soulignant la nécessité urgente de synergies régionales. Amar Bendjama a rappelé que l’Algérie place la lutte contre le terrorisme et son financement en tête de ses engagements nationaux et régionaux, une position consolidée par une expérience « amère et extrêmement difficile ».

Il a également mis en avant le rôle moteur de l’Algérie dans la promotion des mécanismes de lutte contre le terrorisme au sein de l’Union africaine, notamment à travers la Convention d’Alger de 1999, qui continue de servir de référence aux stratégies continentales. Le diplomate algérien a réaffirmé l’engagement de l’Algérie à partager son expérience, à renforcer les partenariats sécuritaires et à contribuer à une réponse coordonnée au niveau régional, un engagement particulièrement important en raison des frontières communes que partage l’Algérie avec plusieurs pays du Sahel, parmi les plus touchés par le terrorisme. Pour faire face à cette menace, il a insisté sur la nécessité de renforcer la coordination régionale, d’harmoniser les plateformes existantes et de s’appuyer sur les mécanismes de l’Union africaine, tels que le Comité des services de renseignement et de sécurité d’Afrique (CISSA), AFRIPOL et le Centre africain pour la lutte contre le terrorisme (CUACT). Il a plaidé pour une stratégie régionale unifiée permettant une meilleure mobilisation des ressources et un soutien accru des partenaires internationaux.

M. Bendjama a souligné que la consolidation de la confiance entre dirigeants de la région peut prendre du temps, mais que la gravité de la menace impose au minimum une coopération sécuritaire renforcée et un échange régulier de renseignements. Il a également insisté sur la nécessité de couper les circuits de financement qui permettent aux groupes terroristes de s’étendre, notamment par un meilleur contrôle financier et une lutte approfondie contre les trafics illicites. Enfin, il a rappelé que la réponse sécuritaire ne peut être pleinement efficace sans un traitement des causes profondes du terrorisme, appelant à une approche globale intégrant développement, stabilité, gouvernance et justice sociale.

Nora Mohammedi

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