Conjoncture: L‘après Covid-19 sera rude pour les Algériens

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Face à une crise sans précédent touchant toute la planète, le monde ne sera plus jamais comme avant, la crise de 2020 préfigurant, non pas la fin de la mondialisation, mais une nouvelle architecture des relations entre l’Etat régulateur et le marché encadré pour certains services collectifs (santé, éducation), et d’importants impacts sur les relations politiques et économiques internationales.

Pour l’Algérie s’impose la solidarité nationale, la revalorisation des compétences, ce savoir dans tous les domaines, souvent oublié, ayant pour la majorité des nominations, favorisé les relations de clientèles – acte de soumission alors qu’en période de crise s’impose une autonomie relative dans les actes de décisions – et surtout une moralité sans faille des dirigeants. Ce n’est qu’une première épreuve, l’Algérie étant indissociable de l’évolution du monde. Le XXIe siècle sera confronté à de profonds bouleversements et à relever de nombreux défis imposant une nouvelle gouvernance locale et mondiale, liée à la pression démographique, (l’Afrique, le quart de la population mondiale, horizon 2040/2050 avec 2,4 milliards sur 9,7 d’âmes : la guerre de l’eau liée à la guerre alimentaire, la guerre biologique, la guerre numérique et la guerre écologique, avec d’importants flux migratoires dus au réchauffement climatique (sécheresse, inondation, vents violents, cyclones) avec des recompositions territoriales, ces quatre guerres, ayant des incidences sanitaires, économiques et sécuritaires. L’on devra penser à l’inévitable transition énergétique mondiale, éviter des calculs micro-économiques étroits de l’entreprise appliqués sans tenir compte du contexte social, aux services collectifs et donc réhabiliter la fonction de bien-être collectif. Les mesures conjoncturelles énoncées précédemment, certes ont un impact sur le niveau des réserves de change, mais devraient ralentir la croissance qui est tirée essentiellement par la dépense publique via la rente des hydrocarbures en baisse. L’Algérie dont la production ne dépasse pas un million de barils/jour en 2020, étant très marginale au sein de l’OPEP, doit donc se préparer à de nombreux défis en ces moments difficiles avec les tensions internes inévitables sur les réserves de change (moins de 60 milliards de dollars fin mars 2020) et budgétaires entre 2020/2022. Les différentes composantes de notre société doivent transcender leurs différends, à vaincre la haine et les peurs qui les habitent et à trouver de nouvelles raisons de vivre harmonieusement ensemble et de construire, toujours ensemble, le destin exceptionnel que nos glorieux aînés de la génération du 1er Novembre-1954 ont voulu pour eux.