Les accouchements enregistrent de nombreuses complications affectant les nouveaux-nés, à cause, notamment de la «formation insuffisante du médecin diplômé durant son cursus universitaire», a indiqué, le Porfesseur Mohamed Saïd, en marge de la 2e et dernière journée du Congrès de la Fédération maghrébine de gynécologie obstétrique organisé, à l’Institut de transplantation d’organes et de tissus du CHU Franz-Fanon.
«Les centres de simulation d’accouchement seront «bientôt» généralisés à la totalité des facultés de médecine du pays, en vue d’assurer une bonne formation aux spécialistes du domaine, susceptible de les aider à réduire la probabilité des accidents dus à certaines complications», a dévoilé, hier, le chef du service de gynécologie obstétrique de l’hôpital Hassiba-Ben Bouali de Blida. «Proposant l’installation de centres de simulation d’accouchement dans l’ensemble des facultés de médecine à travers les différents pôles universitaires», a t-il souligné. Il a fait part, à ce titre, de l’engagement de démarches par nombre de facultés de médecine du pays, en vue de l’acquisition de ce type de centres de simulation, dont la «faculté de médecine de Blida, qui verra l’ouverture de son propre centre de simulation d’accouchements, au 1er trimestre 2020». «L’avis d’appel concernant cette opération a déjà été lancé», a-t-il informé. Concernant l’intérêt de ces centres de simulation, le Pr Mohamed Saïd a indiqué, qu’ils créeront un support pour les étudiants en médecine spécialisés en gynécologie obstétrique, pour «reproduire, grâce à un robot simulant un accouchement incluant les différents scénarios susceptibles d’être rencontrés par les étudiants, lors de l’exercice professionnel, en vue de pouvoir y faire face», a-t-il expliqué. Dans sa communication, à l’occasion, intitulée «Prévention des accidents à la naissance des nouveaux-nés», le Pr Boudaoud, spécialiste en gynécologie obstétrique à l’hôpital de Kouba (Alger), a déploré «une hausse progressive de ce type d’accidents en Algérie.» «Une majorité des accidents a trait à des fractures des os, du crâne, du bras, du genou, à cause des complications dues à la non-adoption des gestes adéquats, par le médecin ou la sage-femme, souvent par manque d’expérience et de formation», a-elle soutenu, à ce propos.
Ajoutant que «si certaines atteintes peuvent être traitées, il en existe néanmoins d’autres qui peuvent être à l’origine des séquelles irréversibles pour le nouveau-né», a-t-elle déploré, plaidant pour «une bonne formation en la matière, avec un encadrement juste durant les cours d’application, dispensés aux médecins du domaine.» Cette idée a été corroborée par Docteur Rami Halim, avocat et spécialiste en criminologie, qui a affirmé dans une étude sur le sujet, présentée à l’occasion, qu’une «bonne formation est un facteur essentiel pour éviter les erreurs médicales», qui peuvent être à l’origine de la «suspension du parcours professionnel d’un médecin», ou l’exposer à des «poursuites ou sanctions judiciaires.» «La compétence s’acquiert par la formation et l’exercice, et nul ne doit être victime d’un médecin non formé», a-t-il affirmé, estimant que le «diplôme n’est pas synonyme de compétence, mais juste une attestation d’acquisition de connaissances, nécessitant pratique et exercice». Le Docteur Halim a, également, appelé a l’impératif de contraindre le médecin au suivi de toutes les procédures relatives à l’accouchement, dont la transcription du dossier médical de la malade et du nouveau-né, qui constitueront ainsi «un alibi pour lui en cas d’erreur médicale», a-t-il justifié. Sur un autre plan, le Docteur Halim a appelé «à l’impératif d’assurer un encadrement à la sage-femme lors des accouchements, pour lesquels elle n’est pas habilitée, aux fins d’éviter des accidents pouvant être mortels pour le nouveau-né», a-t-il observé. S’exprimant sur les types d’erreurs médicales en Algérie, il a cité celles dues aux accouchements, en 1re position, suivies d’erreurs durant les interventions de chirurgie générale, puis les interventions en ophtalmologie, en 3e place. «Les affaires relatives aux erreurs médicales sont en hausse actuellement, à cause d’une prise de conscience chez les citoyens d’une part, et le désir de la victime d’être dédommagée d’autre part», a-t-il souligné, Par ailleurs, de nombreux experts étrangers (Maghreb et autres) ont pris part à ce Congrès international, ayant donné lieu à l’animation de communications et l’organisation d’ateliers axés sur la santé de la femme et du nouveau-né.
Yasmine D.






