Conflit en Ukraine: Les besoins de la population s’accentuent en plein bombardement des villes

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La cheffe des affaires politiques de l’ONU, Rosemary DiCarlo, a alerté, jeudi, sur la situation humanitaire en Ukraine, soulignant que les besoins de la population ne cessent d’augmenter au fils des jours.

Les besoins de la population augmentent de jour en jour. L’ONU demande un passage sûr pour les civils et les fournitures humanitaires dans les zones encerclées», a-t-elle souligné devant le Conseil de sécurité réuni en urgence sur la situation humanitaire en Ukraine à la demande de la Russie. Elle a, notamment, déploré la destruction de centaines de bâtiments résidentiels, d’hôpitaux et d’écoles, tout en appelant les parties au conflit russo-ukrainien «à respecter pleinement leurs obligations de protéger la vie de tous les civils partout». La responsable onusienne s’est, par ailleurs, félicitée des «signaux positifs» envoyés suite aux pourparlers directs en cours entre les représentants ukrainiens et russes, émettant le souhait de voir ces pourparlers aboutir à une cessation des hostilités. De son côté, le chef de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghrebreyesus, a indiqué que ce conflit a des conséquences dévastatrices sur la santé du peuple ukrainien. «Les services de santé et l’accès aux produits de base sont gravement perturbés en raison de la destruction généralisée des infrastructures d’approvisionnement en eau et d’assainissement et, de plus en plus, des établissements de santé», a-t-il souligné devant l’instance exécutive de l’ONU. Il a relevé que l’OMS travaille sur le terrain avec le ministère ukrainien de la Santé et ses partenaires pour aider les agents de santé et le système à continuer à fournir des soins pour répondre aux besoins sanitaires immédiats. «Jusqu’à présent, nous avons envoyé environ 100 tonnes métriques de fournitures médicales, y compris de l’oxygène, de l’insuline, des fournitures chirurgicales, des anesthésiques et des kits de transfusion sanguine – assez pour 4500 patients traumatisés et 450 000 patients en soins de santé primaires, pendant un mois», a-t-il dit. Dans ce contexte, le responsable onusien a exhorté le Conseil à œuvrer pour un cessez-le-feu immédiat et une solution politique, tout en demandant à tous les donateurs de soutenir la réponse aux besoins humanitaires en Ukraine et dans les pays voisins. L’ONU et ses organisations partenaires avaient lancé un appel d’urgence pour lever 1,7 milliard de dollars en vue d’apporter l’aide humanitaire dont l’Ukraine va avoir besoin. Cet appel est composé d’un premier plan consacré à la situation à l’intérieur de l’Ukraine qui nécessite un montant de 1,1 milliard de dollars pour couvrir les besoins humanitaires croissants de plus de six millions de personnes touchées et déplacées par les opérations militaires au cours des trois prochains mois. Le deuxième plan, qui concerne les opérations humanitaires dans les pays voisins, prévoit un montant de 551 millions de dollars afin d’aider les Ukrainiens ayant fui les frontières, principalement vers la Pologne, la Hongrie, la Roumanie et la Moldavie.

L’Ukraine veut la Turquie comme garante d’un éventuel accord avec la RussiebLe ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a demandé, jeudi, que la Turquie soit «l’un des garants» d’un éventuel accord avec la Russie, a annoncé son homologue Mevlut Cavusoglu, en visite à Lviv dans l’ouest de pays.» L’Ukraine a fait une offre sur l’accord de sécurité collective : P5 (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, ndlr), plus Turquie et Allemagne», a précisé M. Cavusoglu lors d’une conférence de presse commune avec le ministre ukrainien. «La Turquie est l’un des pays que nous souhaiterions comme garant», a avancé pour sa part M. Kouleba, selon l’agence de presse turque Anadolu. Les «Cinq» permanents sont les Etats-Unis, la Russie, la Chine, le Royaume-Uni et la France. «Lors de mes contacts à Moscou, hier, j’ai vu que la Fédération de Russie n’y voyait aucune objection et qu’elle pouvait accepter une telle offre», a précisé le ministre turc qui a rencontré, mercredi à Moscou, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. M. Cavusoglu, qui s’exprimait devant la presse à l’issue de ces deux rendez-vous diplomatiques, a estimé que «les espoirs de cessez-le-feu se sont accrus». Par ailleurs, le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est entretenu, jeudi, par téléphone avec le président russe Vladimir Poutine, auquel il a réitéré son offre d’accueillir une rencontre avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky «à Ankara ou à Istanbul». M. Erdogan a jugé «difficile d’avoir une estimation de date» pour cette rencontre. «Les deux dirigeants doivent y être prêts. Il faut préparer le terrain. La date sera définie par eux». M. Erdogan a également insisté «sur la nécessité d’ouvrir les couloirs humanitaires» pour permettre aux civils de quitter les zones de combats, a rapporté la présidence turque dans un communiqué.