Conflit au Soudan: Nouveaux combats entre les forces rivales à Khartoum et au Darfour

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De nouveaux combats entre l’armée soudanise et les forces de soutien rapide (FSR) ont eu lieu, lundi, dans différents quartiers de Khartoum et dans une région du Darfour, selon des témoins, cités par des médias.

Des «frappes aériennes intenses et de fortes explosions» ont retenti dans la capitale, selon ces habitants. Au Darfour-Sud, des habitants se sont de nouveau réveillés lundi «au son des tirs d’artillerie et continuent de fuir la ville», ont indiqué des témoins. «En dépit des difficultés d’accès à l’hôpital de Nyala à cause des bombardements, nous avons reçu dimanche 66 blessés dont six sont décédés», a précisé aux médias une source médicale de la deuxième ville du Soudan. Le conflit au Soudan a fait au moins 3900 morts en près de quatre mois.

Des organisations humanitaires sollicitent l’aide de la communauté internationale

La communauté internationale «n’a aucune excuse» pour son retard à soulager les souffrances de la population soudanaise, victime depuis quatre mois d’un conflit entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR), affirment mardi des dirigeants de grandes organisations humanitaires. «Nos appels humanitaires peuvent aider quelque 19 millions de personnes au Soudan et dans les pays voisins. Cependant, les deux appels sont financés à un peu plus de 27%. Veuillez changer cela», réclament ces dirigeants parmi lesquels les patrons des grandes agences onusiennes ou privées Save the Children et CARE par exemple. Les signataires de l’appel exhortent aussi avant tout les forces rivales à cesser «immédiatement» les combats. Par ailleurs, ils rappellent que plus de 14 millions d’enfants ont besoin d’aide humanitaire et que plus de 4 millions de personnes ont fui les combats, se trouvant toujours déplacées à l’intérieur du pays ou réfugiés dans toute la région. «Le temps presse pour que les agriculteurs plantent les cultures qui les nourriront ainsi que leurs voisins. Les fournitures médicales sont rares. La situation devient incontrôlable», mettent-ils en garde. Les responsables promettent de continuer à «faire pression pour l’accès à toutes les personnes et dans toutes les régions du Soudan pour apporter des fournitures humanitaires et des services essentiels». Depuis le 15 avril, le Soudan connaît un conflit entre l’armée, dirigée par Abdel Fattah al-Burhane, et les FSR, dirigées par le général Mohamed Hamdane Daglo.

Al-Burhan s’est dit favorable à la tenue d’élections dans le pays

Le commandant général des Forces armées soudanaises (SAF) Abdel Fattah Al-Burhan a indiqué, lundi, qu’«il s’employait à parvenir à une formule politique à même de permettre d’aller vers des élections au cours desquelles le peuple choisira qui le gouverner». «Je m’engage à parvenir à une formule politique qui soit forte, juste et acceptable pour le peuple et qui conduise le pays à des élections au cours desquelles le peuple choisira qui gouvernera», a-t-il déclaré dans un discours à l’occasion du 69e anniversaire de la création des Forces armées soudanaises. Il a affirmé, dans le même contexte, que «les SAF se tiendront aux côtés du peuple soudanais et soutiendront son droit légitime à établir un Etat où la loi, la démocratie et les institutions prévalent». Depuis le 15 avril, le Soudan est le théâtre d’affrontements meurtriers entre les forces armées soudanaises et les forces de soutien rapide ( FSR) dans la capitale Khartoum et dans d’autres régions. Selon le ministère soudanais de la Santé, ces affrontements ont fait au moins 3000 morts et plus de 6000 blessés.