L’étoile montante de la variété algérienne Amine Babylone a enchanté, vendredi soir à Alger, son public, à qui il a généreusement offert un florilège de pièces, entre reprises et celles qui l’auront propulsé dans la cour des grands.
Le public, relativement jeune et nombreux, de l’hémicycle du Théâtre de verdure El Hadi-Flici a accueilli son idole, avec des applaudissements nourris et des cris de joie, avant de rejoindre l’avant scène et reprendre en chœurs la douzaine de pièces rendue par l’artiste, après une absence qui «commençait à devenir pesante», de l’avis de plusieurs de ses fans. Soutenu par un quintet de virtuoses : Sofiane Frendi à la batterie et aux percussions, Mohamed Tayeb Bendaoud à la basse, Fethi Yahi, dit le «samouraï» aux claviers, Nazim Mohammedi et Mustapha Messaoudi aux guitares, électrique et acoustique respectivement, Amine Babylone, dont le charisme et la fraîcheur vocale n’ont pris aucune ride, a entamé son récital avec le titre, Aâwam wes’nin. Dans un syncrétisme musical baptisé, Dziri Style qui mêle les influences andalouses, chaâbies, arabes, méditerranéennes, orientales et africaines, le chanteur entend s’ouvrir sur le monde, avec le souci de célébrer et mettre en valeur la richesse du patrimoine musical algérien, ainsi en relation d’échange avec les autres cultures. Aâlach, Machia, machia, Kahlet laâyoun, Aisha, Jouel Ez’Zhar, Ya rayeh, Bekkitini, Khallouni nebki aâla zahri, Kanet bin yeddi ou rahet, Tal Gh’yabek yagh’zali, Latebqich, El Beïda mon amour, Mazel, mazel, Zina, Enti ed’dorri wenti ed’dwa, sont autant de titres entonnés par l’artiste avec une voix présente et étoffée, dotée d’une large tessiture. Devant une assistance conquise, Amine Babylone, qui a fait quelques clins d’œil-hommages à l’endroit des regrettés, Dahmane El Harrachi (1926-1980) et Hasni Chekroune (1968-1994), ou encore aux Chebs Khaled et Nesrou en reprenant quelques extraits de leurs succès, a chanté entre autres thèmes, la vie, l’amour, la beauté, le chagrin, le regret, la chance ou encore l’espoir, autant de sujets qui racontent l’errance et interpellent sur la nécessité de donner un sens à sa vie. Dans une ambiance de grands soirs, le concert s’est déroulé sous un éclairage vif, soumis aux nuances multicolores des filtres de gélatines et les ambiances lumineuses et décoratives des projections sur grands écrans, d’Amine Babylone et ses musiciens à l’œuvre, ainsi que le son lourd des instruments soumis aux bons soins d’une équipe de techniciens professionnels. Le public qui a savouré tous les moments de ce concert organisé par l’Etablissement Arts et Culture, a longtemps applaudi Amine Babylone et ses musiciens qui ont choisi de clore cette belle soirée en reprenant encore leur tube légendaire, Zina. Après la distinction de «Chanson de l’année» obtenue en 2014 pour le titre Zina aux premiers «Algerian Music Awards», Amine Babylone, Mohamed-Amine Djemmal de son vrai nom, a pris part à différentes tournées nationales et participé en 2019 au Festival international de Jouneih au Liban. Auteur, compositeur et interprète depuis 2012, l’artiste compte à son actif plusieurs singles dont, Lahdet wadaê et Hram Aâlik (2019), Wellili (2020), «Amine Babylone Live» et Bye, bye (2021), Kifech nensek entiya, Saïb frakha et Nar El hob (2022).
APS