Au moment où le sujet de la reprise ou pas du championnat est en pleine discussion chez nous, dans les autres pays, la question a déjà été tranchée depuis longtemps.
La plupart d’entre eux ont ainsi opté pour la relance des compétitions. L’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et l’Angleterre, pour ne citer que les «grands» championnats, ont déjà repris le chemin des stades. L’UEFA a décidé pour sa part de terminer la Ligue des champions et la Ligue Europa sous une forme inédite qui consiste à organiser un Final 8 au mois d’août, dans un seul pays. La Ligue des champions se déroulera ainsi à Lisbonne (Portugal). Quant à la deuxième compétition européenne, elle sera abritée par quatre villes allemandes, Cologne, Duisbourg, Gelsenkirchen et Düsseldorf. Visiblement, le mot d’ordre sur le Vieux continent est : la reprise à tout prix ! Même si ce prix à payer est colossal. C’est un moindre mal estiment les dirigeants du football. Ce n’est pas l’avis des millions de fans du ballon rond. Regroupés dans une association, 27 organisations de supporters, dont la majorité, sont des européennes, mais dont fait partie aussi Ouled El Bahdja de l’USMA, ont signé un communiqué relayé par le site de L’Equipe, dans lequel ils demandent le retour des supporters dans les stades. Du moins, ils souhaitent «une implication pleine et entière des organisations de supporters dans la mise en place des protocoles sanitaires et autres mesures opérationnelles». Ils constatent, par ailleurs, que «le football s’est révélé insipide», en l’absence du public dans les gradins. Tout en s’opposant «fermement à toute tentative de remplacement ou d’imitation des supporters par les diffuseurs». Il faut préciser que certains clubs ont installé des haut-parleurs dans leurs enceintes pour diffuser des chants de leurs supporters lors des rencontres disputées à huis clos. «La réalité augmentée, les chants préenregistrés et autres formes de soutien artificiel représentent une insulte au (supportérisme) actif», dénoncent les auteurs du communiqué. Les revendications de ces supporters contestataires vont encore plus loin. Ils exigent d’être «consultés dans les discussions sur l’avenir du football dans son ensemble, y compris la refonte nécessaire des structures de gouvernance et de réglementation financière». Le débat est désormais lancé sur le rôle du supporter dans le football, d’autant que ces dernières années, il a été complètement négligé, voire inexistant. Justement, la conjoncture actuelle est propice pour tout remettre en cause et surtout changer l’ordre établi. Ces organisations estiment en effet que le football actuel est «malade, inéquitable et instable». C’est le moment des réformes profondes et durables. «Elles sont nécessaires pour protéger le football et garantir la viabilité du sport dans son ensemble», ajoutent-elles. Ces revendications peuvent nous paraître inappropriées, aux antipodes des problèmes auxquels on est confronté chez nous. Ce qui n’est pas faux. Mais le football est le sport universel par excellence, son incidence finit par nous toucher d’une manière ou d’une autre. Il est primordial, à notre niveau, de réfléchir aussi sur l’apport du supporter dans le football et son importance. Se contenter du rôle de figurant est injuste et réducteur. Il doit avoir son mot à dire et s’impliquer concrètement dans la vie de son club, du moment qu’il est au centre de tous les intérêts. Un club sans supporters, c’est comme un corps sans âme…
Ali Nezlioui






