Ces derniers jours, la FAF passe le plus clair de son temps à apporter des démentis sur des informations publiées ça et là ayant un lien avec ses activités et celles de l’équipe nationale.
Des informations parfois sans grand intérêt pour le public, du moins elles ne méritent pas qu’on s’y attarde. Se sentant directement attaquée, la Fédération tient visiblement à répondre à toutes ces «fausses» rumeurs pour rétablir «sa» vérité. L’on ne peut pas dire que son chargé de communication chôme en ce moment. Il est vrai par ailleurs qu’en cette période de flottement due à l’absence de toute compétition, tout le monde s’occupe comme il peut. Certains balancent tout et n’importe quoi sur les réseaux sociaux sans vérifier leurs informations. D’autres s’évertuent à les démentir, traquant ces fake-news à la loupe. Des parties de ping pong, si elles n’étaient pas toxiques, auraient bien pu amuser la galerie. Même le sélectionneur national, Djamel Belmadi, est entraîné dans ce flot virtuel envahissant et encombrant où il est difficile de démêler le bon grain de l’ivraie. Dans son cas, l’on s’étonne en effet qu’un joueur, Jonathan Schmidt pour ne pas le citer, déclare dans les colonnes du bi-hebdomadaire français France Football, qu’il a été appelé par Belmadi pour rejoindre éventuellement les rangs de l’équipe nationale. «A moins qu’il ait été contacté par quelqu’un d’autre se faisant passer pour moi, pour ma part, je n’ai jamais parlé ni échangé, de manière directe ou indirecte avec ce joueur», lui a répondu le coach des Verts à travers le site officiel de la FAF. Est-ce que cela mettra fin aux spéculations et autres conjectures ?
Rien n’est moins sûr, surtout avec l’explosion des sites électroniques et l’omniprésence et l’omnipotence des réseaux sociaux dans lesquels tout le monde et n’importe qui peut s’autoproclamer journaliste. Cela dit, il ne faut pas non plus voir systématiquement dans cette profusion d’infos, des tentatives de déstabilisation, ou une «campagne de médisance orchestrée par des cercles tapis dans l’ombre», comme le soupçonnent parfois la FAF ou certains clubs. Dans cette course effrénée et irréfléchie à l’information et au scoop, tous les moyens sont bons pour avoir la primauté. Il est du coup fréquent de se louper. On balance d’abord, on vérifie ensuite. C’est malheureusement le crédo adopté de plus en plus par les médias.Il reste que la Fédération doit avoir d’autres priorités et gagnerait à s’occuper davantage des véritables problèmes liés à la gestion du football, ô combien nombreux en ce moment. On aurait souhaité qu’elle communique plus et en détails sur le protocole et la procédure de la reprise de la compétition en ces temps de pandémie. Un enjeu et un challenge colossaux dans lesquels le moindre écart, omission ou négligence peut avoir des conséquences fâcheuses.
Un gros défi à relever qui nécessite l’implication de tous ce n’est guère le moment de se perdre dans des arguties en jouant aux redresseurs du tort. Il ne faut surtout pas se disperser. D’autant que la partie est loin d’être jouée d’avance. Les sceptiques pour une reprise du championnat sont nombreux y compris au sein même de la Fédération. S’il y a une bataille à gagner, c’est bien celle-ci.
Ali Nezlioui