Le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Youcef Cherfa, a coprésidé, jeudi dernier, avec le vice-Premier ministre russe, Dmitry Patrushev, les travaux de la 12e session de la Commission intergouvernementale mixte algéro-russe de coopération économique, commerciale, scientifique et technique.
Les travaux de cette session se sont déroulés en présence du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, du vice-ministre russe des Sciences et de l’Enseignement supérieur, Konstantin Moguilevsky, de l’ambassadeur d’Algérie en Russie, Boumediene Guennad, du directeur général Europe au ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Toufik Djouama, et du chargé d’affaires à l’ambassade de Russie, Alexey Kotcheshkov, ainsi que de cadres des deux pays. A cette occasion, M. Cherfa a précisé que « la tenue des travaux de la Commission intergouvernementale mixte algéro-russe de coopération de manière régulière et en alternance entre Alger et Moscou, témoigne de la volonté des dirigeants des deux pays de hisser le niveau des relations bilatérales dans divers domaines, en vue de contribuer au renforcement et à la diversification de la coopération bilatérale, ainsi qu’au développement du partenariat stratégique multiformes ». Il a, par là même, affirmé que l’Algérie accordait une « attention particulière » au renforcement du dialogue politique de haut niveau et de la coopération économique avec la Russie, rappelant la signature, le 15 juin 2023 à Moscou, de la Déclaration de partenariat stratégique approfondi, qui a insufflé un nouvel élan aux relations algéro-russes, leur conférant une dimension stratégique exceptionnelle. Il faut rappeler à ce titre que a visite d’Etat effectuée en Russie par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait permis, selon de nombreux observateurs, un retour triomphal de la diplomatie algérienne au plan régional et international. Le chef de l’Etat a plaidé pour « une approche participative solidaire » face aux défis qui se posent au monde, une approche qui prend en ligne de compte les intérêts de toutes les parties, notamment des pays pauvres. Les défis et les crises actuels exigent « une coordination des efforts de la communauté internationale en quête de solutions efficaces et durables », a souligné le Président Tebboune, saluant, par la même occasion, la contribution de la Russie qui fournit et exporte les céréales vers plusieurs pays du monde, en plus de concourir à la stabilité des cours internationaux de l’énergie. Il avait affirmé, par ailleurs, qu’il « n’existe point de gagnant dans une guerre, car toutes les guerres sont perdues », souhaitant « prospérité et bien-être à l’humanité, notamment aux peuples pauvres », exprimant son espoir de voir la paix et la complémentarité culturelle et économique régner dans tous les pays du monde.Abordant la coopération économique entre l’Algérie et la Russie, le Président Tebboune avait indiqué qu’elle ne se limite pas aux échanges commerciaux et couvre plusieurs domaines, mettant en relief « la concertation régulière et l’échange de vues au sein du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) et de l’Opep+ afin d’assurer la stabilité du marché énergétique mondial ». Le président de la République avait relevé également que ses entretiens avec le Président Vladimir Poutine ont permis de « réitérer notre volonté commune de promouvoir nos relations stratégiques aux niveaux escomptés ». Il avait appelé, dans ce cadre, à bannir la politisation de la décision économique et à accorder la priorité absolue à l’efficacité économique. Il avait, par ailleurs, appelé les investisseurs russes et de tous les pays du monde, à saisir les opportunités et les avantages offerts par l’Algérie en matière d’investissement, dans le cadre de l’approche gagnant-gagnant, avant de mettre en relief les dispositions de la nouvelle loi sur l’investissement, un texte, a-t-il assuré, qui « accorde tous les privilèges et une protection particulière aux investisseurs ». Le Président Tebboune avait évoqué aussi la décision de maintenir la loi sur l’investissement inchangée pendant au moins 10 ans, ce qui « donnera des garanties suffisantes à tous les investisseurs, y compris aux amis russes ». Rappelant, dans ce contexte, que l’Algérie était parmi les rares pays africains, voir le seul, à ne pas avoir de dette extérieure, il a mis en exergue le taux de croissance enregistré par le pays. Un taux appelé à progresser davantage à partir de cette année à la faveur de l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur l’investissement. Le président de la République n’avait pas omis d’évoquer la politique énergétique du pays visant le renforcement de l’activité de transformation des hydrocarbures tout en réduisant le volume d’exportation du pétrole brut. Soulignant que l’Algérie consommait la moitié de sa production gazière, le Président Tebboune avait mis l’accent sur la nécessité de revoir à la hausse la production de gaz afin de booster l’exportation. L’Algérie et la Russie avait signé, à cette occasion, une « Déclaration de partenariat stratégique approfondi » et plusieurs autres accords visant à renforcer ce partenariat, témoignant de la solidité des relations historiques et privilégiées qu’entretiennent les deux pays. Une Déclaration conjointe sur l’approfondissement du partenariat stratégique et un total de 8 accords dans les domaines de la Justice, des Télécommunications, de l’Agriculture, de la Culture, des Ressources en eau, et de l’exploration de l’espace à des fins pacifiques ont été signés entre les deux pays lors d’une cérémonie au Kremlin. Unis par des « relations stratégiques » depuis plusieurs décennies, Alger et Moscou ont entamé une « nouvelle étape » dans leur partenariat. Le nombre d’accords et de mémorandums d’entente signés par l’Algérie et la Russie, « traduit clairement notre ambition d’élargir les perspectives de coopération », a observé le Président Tebboune qui s’est dit, d’ailleurs, « satisfait du niveau des relations entre les deux pays » et de « la dynamique qui les distingue ces dernières années ». Selon le chef de l’Etat, les accords signés, « dénotent notre souci commun à intensifier et à élargir la coopération bilatérale pour la hisser au niveau de nos relations historiques ».