Le gouvernement a décidé, outre la réduction de la facture d’importation, d’épurer le commerce extérieur que l’on dit sous la coupe des «lobbies». Le déficit commercial de l’Algérie a atteint «15,8 milliards de dollars (mds usd) sur les dix premiers mois de 2016, contre un déficit de 13,76 mds usd à la même période de 2015». Le déficit a ainsi augmenté de «14,75% entre les deux périodes de comparaison». Un fait qui n’a pas échappé au gouvernement. En suivra ce constat l’application de nouvelles mesures, devant abaisser le niveau des importations. Ces mesures, ainsi que l’annonce de la nouvelle politique de croissance, n’ont pas fait le bonheur de tous. S’exprimant en tant qu’invité d’une émission radiophonique, Abdelmadjid Tebboune n’y est pas allé de main morte pour dénoncer le comportement de certains médias, lesquels dit-il, veulent «ameuter et affoler l’opinion publique». «Notre action est très réfléchie et s’inscrit dans la sauvegarde de l’intérêt national», a déclaré, hier, le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, ministre par intérim du Commerce sur les ondes de la Radio nationale. L’objectif actuel est d’augmenter la production nationale pour satisfaire aux besoins nationaux pour ensuite envisager l’exportation, a-t-il dit. Tout comme l’ancien ministre, Amara Benyounes, Tebboune s’est lui aussi interrogé quant à l’abondance de certains produits sur le marché national. Le ministre regrettera que l’Algérie ait devenue «une poubelle ouverte aux quatre vents» car important des produits «de septième et de huitiè- me nécessité». Il s’agit entre autre de «chewing-gum, ketchup, mayonnaise, moutarde, sauces préparées» et même des «produits cosmétiques», dont la composition est douteuse. La situation n’est pas en droit de durer, explique le ministre. Il est inadmissible qu’un pays souffrant «d’un déficit de 17 milliards puisse continuer à importer du chewing-gum pour 18 millions de dollars par an». Par ailleurs, le ministre, informe que les pouvoirs publics n’ont l’intention d’interdire les importations «d’aucun produit», mais opteraient plutôt pour le contrôle et la régulation, et ce, «dans le respect absolu de nos partenaires commerciaux à l’étranger et en conformité des accords internationaux conclus par l’Algérie». Il s’agit en fait de continuer à importer les produits de première nécessité et les matières premières qui ne sont pas disponibles sur le marché national. Mais pour cela, Tebboune rappelle l’impératif de fixer des normes rigoureuses. Citant le cas de l’assainissement du fichier des importateurs destiné à éliminer les «fraudeurs», le ministre annonce qu’une commission ad hoc a été chargée «de faire le tri». A noter qu’en parallèle il a été décidé d’élargir la liste des produits devant faire l’objet d’une licence. Il s’agit entre autre des «viandes rouges, la poudre de lait, le blé dur, les pommes, fromages, bananes». Ces produits viennent s’ajouter aux véhicules, le ciment et l’acier rond à béton, soumis, depuis janvier 2016, au régime des licences d’importation. En 2016, la commission interministérielle chargée de délivrance de ces documents a attribué «225 licences d’importations de véhicules, de ciment et de rond à béton».