Commémoration: Chahid Mokhtar Kritli, un bouclier qui a protégé la Révolution de Novembre dans la Mitidja

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Natif de la ville de Soumaâ (Est de Blida), le Chahid Mokhtar Kritli, dit Si Ben Youcef, est l’un des dignes chouhada et moudjahidine ayant constitué un bouclier qui a protégé la Révolution de Novembre dans la région de la Mitidja où il a joué un rôle actif dans les préparatifs du déclenchement de la guerre de libération nationale et son maintien dans la durée, selon des témoignages en possession de la Direction des moudjahidine et des ayants droit.

Né le 19 avril 1921, le martyr Kritli est un symbole de la Révolution dans la région de la Mitidja où il a contribué aux préparatifs de la guerre et à la mobilisation des citoyens pour rallier les rangs de l’Armée de libération nationale (ALN), selon des documents obtenus par l’APS auprès de la Direction des moudjahidine à la veille de la commémoration de sa mort au champ d’honneur le 18 août 1956. Jeune, Si Ben Youcef était imprégné d’idées libératrices et d’un esprit patriotique supérieur l’ayant incité à rejoindre le Parti du peuple. Il avait profondément foi en la justesse de la cause de son peuple qui voulait restituer sa liberté et se défaire du joug colonial. Il contribua activement aux préparatifs de la Révolution et son déclenchement le 1er Novembre 1954, tant à travers sa participation aux réunions secrètes ayant précédé sa déclaration, que la mise en place d’un Centre de fabrication de la poudre, de bombes et d’explosifs.Toujours selon les mêmes témoignages, le Chahid Kritli était connu, à l’échelle nationale, pour avoir organisé plusieurs meetings en vue d’inciter les citoyens à rejoindre les rangs de l’ALN, dont la réunion de Sidi El Mehdi en 1950, celle de Guerouaou en 1951 et Oued Lekhmis en 1952. Il a aussi créé le premier groupe des Scouts musulmans algériens (SMA) dans la wilaya, défiant ouvertement les lois du colonialisme français. Ce groupe a constitué le plus important vivier pour le soutien de la Révolution en compétences. Avant le déclenchement de la Révolution, Si Ben Youcef était le responsable de l’organisation pour la région de la Mitidja, où il avait mis en place les premières compagnies et groupes de Fidaï de Blida et de sa banlieue. Il s’est consacré à la mobilisation et à la formation des recrues, dont certains sont devenus de grands chefs de la guerre de libération nationale.

Une lutte consistante pour le maintien de la guerre libératrice dans la durée

Le chahid Mokhtar Kritli a joué un important rôle dans la poursuite de la Révolution dans la région de la Mitidja, notamment suite à l’arrestation de nombreux moudjahidine. Il fut activement recherché par les autorités coloniales au déclenchement de la Révolution, mais il échappa miraculeusement aux mains de la police française grâce à une vigilance à toute épreuve. Dans son témoignage au moudjahid Mahfoud Slimane, rapporté dans la série de livres «Héros de Blida, d’après les témoignages des compagnons de lutte et des familles des martyrs», le militant Omar Azzi a affirmé que Si Ben Youcef avait organisé les premières opérations du déclenchement de la Révolution dans la nuit du 1er Novembre 1954. Il a notamment fait partie du groupe ayant attaqué le centre téléphonique de Boufarik. Les chefs historiques Souidani Boudjemâa, Si Zoubir, Boualem Nemdil, Hocine Doudou, Ali Barzali, Ali Ben Karban, Boualem Kanoun, Mohamed Mellah et Mustapha Si Djeha ont tous activé sous ses ordres durant la guerre de libération nationale, selon les mêmes références historiques. Le 18 août 1956, Si Ben Youcef fut surpris par l’ennemi français alors qu’il se rendait de la Mitidja en direction de Sebaghnia, dans les environs de Hammam Melouane (Est)), aux fins de prendre part au Congrès de la Soummam. Avec sa mort au champ d’honneur, la région de Blida a perdu l’un de ses plus éminents chefs révolutionnaires. Pour perpétuer son souvenir à jamais, le nom de ce héros national est porté par l’une des plus grandes artères de la ville des Roses, au même titre que de nombreux établissements éducatifs et sportifs et quartiers de la wilaya. Une stèle commémorative a été également érigée à sa mémoire à Guerouaou.

Zahra Ougaoua /Ag.