Collectivités locales: De larges prérogatives à la hauteur des défis de l’heure

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Les collectivités locales devraient être le maillon fort de l’Algérie nouvelle et le poids des wilayas et des communes dans le pays s’explique d’abord par leur rôle moteur en matière d’attractivité et de développement socioéconomique.

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a fait une grande partie de sa carrière dans ces collectivités, est déterminé à doter ces territoires de plus larges prérogatives et de compétences à la hauteur des défis de l’heure. Toutes les régions du pays sont appelées à jouer un rôle économique majeur. Pour le président de la République, les wilayas qui disposent de nombreux atouts et d’une jeunesse aux facettes multiples, doivent créer de la richesse. Le Président ne veut plus entendre parler de régions confrontées au chômage et à la mal-vie et demeure convaincu que la transformation de l’Algérie ne peut être qu’au cœur des collectivités locales, lesquelles devraient s’affranchir d’une centralisation bureaucratique d’une autre époque.  L’attractivité et la compétitivité de l’Algérie viennent aussi de sa capacité à impliquer et responsabiliser les walis et les élus locaux dans l’émergence économique du pays. Aujourd’hui, tout le monde s’accorde à dire que l’heure a sonné afin d’opérer une vraie transformation à l’échelle de la wilaya pour atteindre les objectifs de développement fixés par le chef de l’Etat, car le développement de l’Algérie se joue dans les collectivités locales et pas dans les administrations centrales. Avec des collectivités locales libérées de la chape de plomb, le pays ne sera que plus attractif et plus prospère. Pour rappel, le président de la République avait mis l’accent sur la nécessité de poursuivre la réforme du secteur des collectivités locales, suivant une vision globale et profonde adaptée à son programme présidentiel, d’autant que le système juridique régissant les collectivités n’est plus adapté aux grandes mutations que connaît le pays. Il avait appelé, dans ce cadre, à la préparation de propositions viables et modernes concernant les codes de la commune et de la wilaya, étant les deux institutions constitutionnelles habilitées à gérer les collectivités locales et territoriales. Il avait également instruit de prendre en ligne de compte la spécificité de chaque commune, en termes de capacités et de sources de revenus. En donnant des instructions fermes au gouvernement pour descendre sur le terrain et écouter de près les préoccupations des citoyens et leurs doléances quotidiennes, le président de la République aura prouvé, une fois encore, toute l’importance et tout l’intérêt qu’il accorde au développement local comme un segment primordial dans son programme de développement socioéconomique du pays. Il s’agit, à travers de cette manière de procéder, d’assurer une cohésion avec les aspirations des citoyens, en tenant compte de la spécificité de chaque région du pays qui nécessite un développement global. L’objectif consiste essentiellement en l’amélioration du cadre de vie du citoyen et l’instauration d’un équilibre de développement en vue de se mettre au diapason avec le processus de développement au niveau national. Le développement local passe, en premier lieu, par le désenclavement et la relance de différents projets gelés après une opération de recensement minutieuse, outre la levée de toutes les contraintes, notamment les projets vitaux en lien avec le citoyen. En décidant d’affecter une enveloppe budgétaire conséquente pour la prise en charge des projets prioritaires dans les communes en vue d’améliorer les conditions de vie des populations au niveau local. Ces projets prioritaires visent à améliorer les conditions de vie des populations, notamment dans les zones isolées et reculées dans les différentes régions du pays. Cela atteste tout l’intérêt accordé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à la prise en charge des doléances et des préoccupations soulevées par les citoyens à travers les différentes régions du pays. En effet, lors de la dernière réunion du Conseil des ministres, le chef de l’Etat a ordonné au ministre de l’Intérieur d’enjoindre aux walis, chefs de daïra et présidents des Assemblées populaires communales, le respect scrupuleux du jour consacré à la réception des citoyens, une fois par semaine. Le président de la République a également ordonné la réactivation du rôle des registres de doléances des citoyens au niveau des établissements, administrations, et organismes publics dans toutes les wilayas et les soumettre aux délégués locaux du médiateur de la République, une fois par mois, après visa des walis. Les dernières mesures prises en faveur de l’amélioration des conditions de vie des citoyens attestent que l’Etat est déterminé à faire de ce volet l’une de ses priorités, comme l’a si bien souligné le président de la République qui a été catégorique en ordonnant au gouvernement d’œuvrer constamment à l’amélioration des moyens de communication avec le citoyen dans tous les domaines et de placer ce point dans les priorités de l’action gouvernementale. Cette nouvelle approche de communication devrait permettre de prendre les décisions idoines et résoudre les problèmes et préoccupations du citoyen. Il s’agit d’une nouvelle orientation consistant à être constamment à l’écoute des citoyens et à se pencher, de manière sérieuse et effective, sur leurs doléances, un volet auquel le Président Tebboune a toujours accordé un intérêt particulier et en a fait une priorité absolue depuis son investiture à la tête de l’Etat. Ces engagements, qui sont prévus dans le programme du Président Tebboune, vont constituer la pierre angulaire de l’action du gouvernement qui sera appelé à procéder au renforcement de la bonne gouvernance à travers la séparation du monde des affaires de la politique et une mise en place de mécanismes garantissant la probité des fonctionnaires publics, une réforme globale de la justice, de l’organisation territoriale et de la gestion de l’administration locale, ainsi que la consolidation du principe de la démocratie participative. Au volet économique, M. Tebboune avait promis de mettre en œuvre une nouvelle politique de développement hors hydrocarbures, la substitution des produits importés par d’autres locaux en vue de préserver les réserves de change, la promotion des start-up et le renforcement du rôle économique des collectivités locales dans le développement et la diversification de l’économie nationale. Il avait aussi mis l’accent sur l’amélioration du climat des affaires et l’encouragement de l’investissement, notamment extérieur direct, pour booster la croissance économique nationale. Le chef de l’Etat, faut-il le rappeler, avait maintes fois souligné qu’en dépit de la nouvelle conjoncture dictée par les répercussions néfastes sur l’économie du pays, l’Etat ne compte pas lésiner sur les moyens et les ressources afin de faire redémarrer la machine de production, tout en veillant à la préservation du caractère social de l’Etat. Il avait aussi rappelé que les attentes sociales légitimes exprimées par les populations, demeurent au centre des préoccupations de l’Etat et seront satisfaites à travers les projets qui sont en cours de réalisation et ceux encore en voie d’être lancés.

C’est dans cette optique que s’inscrit la nouvelle démarche des pouvoirs publics visant à permettre une véritable relance de la machine de production économique, tout en veillant à maintenir et préserver le pouvoir d’achat des citoyens.

A cet égard, le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, avait insisté sur la méthodologie et les modalités de l’action du gouvernement en matière d’élaboration des textes législatifs et règlementaires et a donné une série de directives et d’orientations aux membres de son exécutif visant à moderniser et numériser le processus normatif, à améliorer la qualité des textes juridiques, à consolider la sécurité juridique en garantissant l’accessibilité, la lisibilité, la stabilité et l’effectivité des textes et à renforcer les capacités des institutions de l’Etat en la matière. Il s’agit pour autant d’instaurer un nouveau mode de gestion qui sera totalement débarrassé des pratiques malsaines comme la corruption et la bureaucratie et cela passe inévitablement par le changement des mentalités et la libération des initiatives. L’exécutif devra également se pencher sur la révision des textes juridiques en vigueur et leur adaptation en fonction de la logique économique et non des pratiques conjoncturelles, ce qui permettra de mieux exploiter le génie national et de générer les richesses et l’emploi. Cette installation intervient au lendemain de la rencontre gouvernement-walis au cours de laquelle les pouvoirs publics ont affiché leur volonté à lutter contre les pratiques révolues et malsaines qui ont entravé l’esprit d’initiative et freiné la relance économique du pays pendant plusieurs longues années. Aujourd’hui, tout porte à croire que les choses vont changer et que rien ne sera plus comme avant. En effet, après avoir répertorié les carences et les dysfonctionnements ayant caractérisé la gestion administrative des projets et des dossiers d’investissement tant au niveau local que central, le gouvernement a été amené à réfléchir sur un nouveau mode de gouvernance qui sera marqué par la rigueur et la transparence, comme l’avait si bien souligné le président de la République, tout en fixant les objectifs dans le cadre du processus de concrétisation de l’Etat de droit, la mise en place des règles de la gouvernance, la garantie de l’équité sociale et le rééquilibrage régional. Il a fait état d’indicateurs et de signes augurant un nouveau départ pour l’Algérie dans le domaine économique, en ce sens que pour la première fois depuis plus de deux décennies, la valeur des exportations a atteint 3,1 mds de dollars et pourra s’établir à 4, voire 4,5 milliards de dollars d’ici la fin de l’année. L’Algérie, dira-t-il, est sur le point de réaliser un équilibre dans la balance des paiements, ce qui lui permettra de sortir du tunnel et de réaliser un nouveau départ pour l’économie du pays. Le Président Tebboune a annoncé plusieurs décisions à caractère socioéconomique, dont la consolidation de l’arsenal juridique de lutte contre la corruption, tout en s’engageant à protéger les responsables intègres, précisant que cette entreprise sera confortée par un dispositif juridique spécial. Pour protéger le citoyen et préserver sa dignité, le président de la République a donné des instructions pour l’élaboration de textes de loi criminalisant la spéculation sur les produits de base, annonçant, par ailleurs, l’entrée en vigueur, dans les deux prochains mois, de l’allocation chômage dans le cadre de la loi de finances 2022. A cet effet, les recommandations qui ont été adoptées à la fin de cette rencontre vont constituer une feuille de route pour les réformes que le gouvernement compte  entreprendre au cours de la prochaine étape. D’ailleurs, le Premier ministre n’a pas manqué de relever que les instructions et les orientations données par le président de la République lors de la rencontre devraient être considérées comme une feuille de route dont il importe aux walis d’appliquer scrupuleusement. Pour le chef de l’exécutif, les recommandations qu’il a qualifiées de «précieuses» auxquelles ont conclu les participants, seront adoptées par le gouvernement pour être le prolongement de son programme d’action au niveau local. Rappelant que cette rencontre a coïncidé avec l’adoption du Plan d’action du gouvernement, le Premier ministre a appelé les walis à la mobilisation pour relever le défi de réalisation les objectifs du programme d’action du gouvernement, précisant que les recommandations sont incluses dans le plan. Les recommandations issues de la rencontre seront suivies au niveau du gouvernement qui œuvrera au renforcement du cadre juridique pour les concrétiser sur le terrain, a-t-il souligné, indiquant que l’ère de placer les recommandations dans les casiers est révolue et «nous serons appelés à effectuer des évaluations périodiques pour l’exécution des propositions à travers des mécanismes devant être étudié et mis en place durant les réunions du gouvernement».

Le Premier ministre avait indiqué que parmi les plus importants défis à relever, figurent la concrétisation de l’autosuffisance, à savoir la sécurité alimentaire et la production des matières premières localement, ainsi que l’adoption d’une feuille de route sanitaire et éducative précise. Il a, en outre, mis l’accent sur l’impératif d’ouvrir les chantiers de réforme de la fiscalité locale, dans les plus brefs délais, afin d’assurer un financement stable des collectivités locales.

T. Benslimane