COA: Fezouine ou la revanche des persécutés

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Parmi les nombreux cadres de sport ayant été victimes de la prédation de l’ancien système représenté dans le mouvement sportif par le président déchu COA, Mustapha Berraf, l’ex-président de la Fédération algérienne de cyclisme (FAC), Rachid Fezouine est sans doute le plus qui en a souffert.

Pour avoir dénoncé la mauvaise gestion, la dilapidation et l’incurie qui régnaient dans le secteur, il a été traîné dans la boue, victime de l’acharnement des autorités de l’époque. Berraf s’en était plaint auprès de son ami, l’ex-premier ministre, Abdelmalek Sellal, aujourd’hui, derrière les barreaux. Ce dernier avait aussitôt ordonné à son ministre de la jeunesse et des sports, Mohamed Tahmi de diligenter une enquête contre cet «empêcheur de tourner en rond». Fezouine s’était retrouvé rapidement avec sur le dos, l’inspection du MJS. On avait décortiqué ses comptes au niveau de sa Fédération. Le harcèlement ne s’était pas arrêté là, puisque de fil en aiguille, il avait été convoqué devant la commission de la lutte contre la corruption. De là à se retrouver devant la justice, il n’ y avait qu’un pas qui avait été allègrement franchi. Le voilà devant le procureur à défendre son honneur et son intégrité face à accusations montées de toutespièces. Des vétilles qui n’avaient pas pesé lourd, lors du jugement, puisque ses ennemis n’avaient pas pu le condamner. Ils avaient néanmoins réussi à l’écarter du mouvement sportif, en l’empêchant de postuler à un troisième mandat à la FAC. Pourtant, lors de ses passages à la Fédération de cyclisme, Fezouine avait réussi à redorer le blason de cette discipline aux grandes traditions chez nous et qui avait longtemps souffert de marginalisation. Il avait réhabilité le Tour d’Algérie, après des décennies d’absence. La petite reine commençait à retrouver ses lettres de noblesse même au niveau international. Grâce à l’aide et l’assistance des instances internationale, il avait pu acquérir du matériel onéreux pour nos cyclistes, notamment des vélos professionnels que la Fédération ne pouvait pas acheter auparavant. Des outils nécessaires et importants pour le développement de la discipline. Malheureusement depuis son départ forcé et sa mise à l’écart, le cyclisme n’est plus aussi rayonnant sur la place publique. Les courses se font de plus en plus rares sur le territoire national. Et ce n’est pas seulement la faute au coronavirus ! Aujourd’hui que pratiquement ses détracteurs sont soient sous les verrous ou discrédités, Fezouine espère être réhabilité, lui qui a mené la fronde contre la «la Issaba» depuis des années.

C’était David contre Goliath, le pot de terre contre le pot de fer, mais il n’a jamais renoncé à son combat. Fezouine savoure aujourd’hui sa revanche, même si elle n’est pas encore complète. Aujourd’hui, la roue a tourné. Berraf, son ennemi juré, est acculé de toutes parts. Il est englué dans une affaire de dilapidation, après avoir été contraint de démissionner de son poste de président du COA. Il amorce une descente aux enfers qui risque de le conduire vers l’inconnu. A l’instar des autres secteurs du pays, le sport a besoin d’une purge et d’être débarrassé de tous ces parasites qui ont profité de l’ancien système pour mener à sa perte le mouvement sportif. Ils ne soucient que de leurs vils intérêts quitte à écraser les honnêtes gens et à marginaliser les compétences. Il est temps qu’ils payent pour leurs méfaits.

Ali Nezlioui